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mercredi 14 octobre 2020

Covid-19 : la France jugée en « position intermédiaire » dans sa gestion de la crise sanitaire

Une mission indépendante chargée d’évaluer l’exécutif sur la gestion de la crise sanitaire rend ce mardi son rapport d’étape avant le rendu final de décembre.

Par  et  Publié le 13 octobre 2020

Des passants dans une rue lyonnaise, le 10 octobre.

Tirer des enseignements de la première vague pour pouvoir rectifier le tir à l’automne. C’est l’objectif que se donne le rapport d’étape présenté mardi 13 octobre par la mission sur l’évaluation de la gestion de la crise sanitaire due au Covid-19.

Confiée il y a plus de trois mois par Emmanuel Macron à l’infectiologue et épidémiologiste suisse Didier Pittet, cette mission est chargée de fournir une analyse indépendante sur la manière dont l’exécutif français a fait face à l’épidémie. Ces premières préconisations arrivent au moment où la France commence à affronter la deuxième vague de l’épidémie, alors que les mesures de restrictions se multiplient sur le territoire national pour tenter d’enrayer la propagation du virus. « On n’imaginait pas que les choses seraient si compliquées au moment du rapport d’étape, confie au Monde l’un des cinq membres de la mission, Raoul Briet, président de la première chambre de la Cour des comptes. C’est une matière inflammable. »

Alors que la France fait figure de mauvaise élève européenne depuis la rentrée en étant l’un des premiers pays où le virus a recommencé à circuler intensivement, « en matière d’excès de mortalité, la France occuperait une position intermédiaire par rapport à ses voisins européens », note le rapport. Cette comparaison des excès de mortalité prend en compte les variations saisonnières au cours des années précédentes (comme les morts causées par la grippe), ainsi que la structure démographique des différents pays.

«La vision d’un vaccin efficace dans quelques mois est illusoire»


 


Par Nathalie Raulin — 

Les industriels doivent avoir au moins deux mois de recul après l’injection de la dernière dose aux volontaires des essais cliniques de phase 3 avant de demander la commercialisation.

Les industriels doivent avoir au moins deux mois de recul après l’injection de la dernière dose aux volontaires des essais cliniques de phase 3 avant de demander la commercialisation. Photo PA Photos. Abaca

Pour le directeur scientifique de l’entreprise de biotech TheraVectys, le virologue Pierre Charneau, la course aux vaccins «tue l’innovation». Et selon lui, la méthode utilisée pour savoir s’ils sont protecteurs n’est pas la bonne.

Attendu un peu partout sur la planète, le vaccin anti-Covid que l’industrie pharmaceutique promet pour 2021 sera-t-il à la hauteur des espérances ? Selon Pierre Charneau, le directeur du laboratoire de vaccinologie commun à l’institut Pasteur et à l’entreprise de biotech Theravectys, rien n’est moins sûr. Selon lui, le critère retenu pour juger de l’efficacité des candidats vaccins ne présume pas de leur capacité à protéger les individus.

Aujourd’hui, neuf candidats vaccins sont entrés en phase 3, dernière étape de la validation chez l’homme. Cela signifie-t-il que l’on pourra disposer rapidement d’un vaccin efficace contre le Sars-CoV-2 ?

Je l’espère, même si je suis assez pessimiste. Cette apparente diversité est trompeuse. Les technologies vaccinales utilisées par les candidats vaccins actuellement en phase 3 sont en fait seulement de trois types : il y a d’abord les vaccins de type ARN, ensuite les vaccins basés sur les technologies de vecteur adénoviral - on modifie un virus pour le rendre non infectieux et on insère à l’intérieur l’enveloppe du virus corona pour générer des réponses immunes - et enfin les vaccins à base de virus inactivés, technologie du vaccin «à l’ancienne».

Toutes ces techniques induisent de bonnes réponses anticorps neutralisants dans le sang, ce que la communauté scientifique, y compris moi-même, a longtemps considéré comme l’arme fatale contre le coronavirus. C’est donc le critère qu’ont retenu les autorités sanitaires pour qu’un candidat vaccin en phase 2 soit jugé prometteur et admis à passer en phase 3. Or il y a un problème.

Marie-Paule Kieny, madame vaccin

Par Olivier Monod, photo Frédéric Stucin pour Libération — 

Photo Frédéric Stucin pour Libération

La virologue, passée par l’OMS, a pris la tête du comité chargé d’évaluer l’avancée des recherches sur le vaccin anti-Covid 19 espéré début 2021.

«Elle sait ce que gérer une crise sanitaire signifie.» Armé de cette recommandation de Yazdan Yazdanpanah, membre du Conseil scientifique, nous rencontrons Marie-Paule Kieny, avec une certaine curiosité. Dans une période de prise de parole intempestive, de décisions contradictoires et d’impression de grand n’importe quoi, ce compliment vaut de l’or.

Marie-Paule Kieny est virologue, directrice de recherches à l’Inserm et experte en santé publique. La rencontre a lieu dans un petit café littéraire près de la Bastille à Paris où elle a un appartement. Elle revient de Radio France, à l’autre bout de la capitale. Les médias se l’arrachent car le gouvernement l’a chargée d’évaluer les projets de vaccins en cours contre le Covid-19. Le développement rapide de ce type de sérum, elle connaît. Elle était sous-directrice générale de l’OMS au moment d’Ebola. «Nous avons lancé les phases 1 en septembre 2014 et obtenu les résultats des phases 3 en juillet 2015. C’est moins rapide que ce qui se passe en ce moment, mais quand même.» A cette époque, Kieny ne faisait que deux choses : travailler et dormir. Dans la pandémie actuelle, elle a été nommée par le gouvernement au sein du comité analyse recherche et expertise, puis présidente du comité vaccin en juin dernier.

François Gemenne : «Gauche et droite restent coincées dans l’idée que dans un monde idéal, les migrations n’existeraient pas»

Par Thibaut Sardier — 


Sur l'île grecque de Lesbos, le 20 octobre.

Sur l'île grecque de Lesbos, le 20 octobre. Photo AP

Chercheur à Liège, ce spécialiste des migrations refuse de laisser les réactionnaires imposer à tout le champ politique les cadres du débat sur les politiques migratoires.

Sur la question migratoire, on n’a jamais fini de remettre les pendules à l’heure. Alors François Gemenne n’y va pas par quatre chemins. Spécialiste de l’anthropocène et des migrations, chercheur à l’université de Liège, il rappelle que ce n’est pas parce qu’On a tous un ami noir (le titre de son livre qui vient de paraître chez Fayard) qu’on n’est pas totalement étranger aux mécanismes qui excluent et tuent les migrants. De débats télévisés en colloques universitaires, il ne perd pas une occasion de débattre, y compris avec l’extrême droite. L’objectif : démonter les idées reçues sur les migrations et tenter de changer les cadres de pensée actuels qui associent migrants et misère et font dévier tout débat autour des migrations sur la place des musulmans en France. Plutôt que de croire que les politiques migratoires peuvent réduire le nombre de migrants, travaillons à accueillir celles et ceux qui viennent pour le plus grand bénéfice de tous.

En 2015, l’Europe traversait une importante «crise migratoire». Comment évaluez-vous l’évolution des politiques migratoires depuis cinq ans ?

Ce sont cinq années au cours desquelles nous n’avons rien appris, dans une fuite en avant faite d’externalisation et de fermeture des frontières, comme s’il y avait une sorte d’incapacité à faire une politique d’asile et de migration. Chaque épisode dramatique - naufrages en Méditerranée, incendie du camp de Moria… - semble incapable de nous faire dévier de la voie que nous suivons sans succès depuis vingt ans. On commet une erreur fondamentale en imaginant que les politiques migratoires déterminent les flux migratoires. Comme si les mesures d’accueil et d’aide sociale, le degré d’ouverture des frontières, commandaient les mouvements des gens. Ce que les politiques migratoires peuvent faire, c’est organiser l’accueil et l’arrivée des gens pour essayer d’en maximiser les bénéfices. Mais comme on se dit toujours qu’elles sont là pour maîtriser et contrôler, alors elles sont en échec.

SALVE DE CLASSE AU LYCÉE EDGAR-QUINET






Par Balla Fofana — 

Passionné de photographie, Alexandre Ean a organisé un shooting de mode avec une cinquantaine d’élèves au sein de leur établissement du IXe arrondissement de Paris, l’un des plus mal classés de France, où il était assistant d’éducation. L’occasion de mettre en lumière des jeunes «souvent oubliés»

«Un moment unique, réunissant les deux choses qui me font rêver, la mode et le basket.»
«Un moment unique, réunissant les deux choses qui me font rêver, la mode et le basket.» Photo Alexandre Ean

Le lycée Edgar-Quinet, dans le IXarrondissement de Paris, a sa réputation : mal aimé, mal classé… Tous ses acteurs en ont conscience. A commencer par ceux qu’il accueille. Sadio, 18 ans, récente bachelière devenue étudiante à l’université Sorbonne Paris Nord, explique : «Les élèves des autres établissements nous prennent de haut. A la fin du collège, quand j’ai su que j’étais affectée au lycée Edgar-Quinet, j’ai pleuré.» «On vient tous des quartiers du XVIIe, XVIIIe, XIXe. Ici, c’est comme un village. Tout le monde se connaît», poursuit Mehdi, 18 ans, en BTS. Les enseignants ne sont pas en reste. Ils se mobilisent contre le manque de moyens, les suppressions de postes. La réforme du lycée a suscité de vives inquiétudes d’«appauvrissement de l’enseignement» et a entraîné des grèves dans l’établissement.

Alexandre Ean a rejoint Edgar-Quinet en tant qu’assistant d’éducation en septembre 2018, après trois ans passés dans un collège huppé du Ier arrondissement. Loin de ses origines sociales : une mère secrétaire de formation et un père ouvrier chez Renault, arrivé en France à 17 ans après avoir fui le génocide au Cambodge. «On m’avait proposé un poste dans un prestigieux lycée du XVIIe arrondissement. Mais j’avais envie de voir autre chose», dit l’homme de 26 ans, qui a quitté l’établissement en août pour vivre de la photo.

Couple C’est la science qui le dit : qui se ressemble s’assemble

En cherchant à savoir, grâce à la reconnaissance faciale, si les visages des couples évoluaient avec le temps pour se ressembler de plus en plus, des chercheurs en psychologie ont conclu que les couples se formaient plutôt, dès l’origine, entre des personnes dont les visages se ressemblent plus que la moyenne.

“La questionraconte The Guardian, intrigue les psychologues depuis des années : les visages des couples engagés dans une longue relation évoluent-ils pour se ressembler de plus en plus ?” 

Eh bien… non, explique le quotidien britannique, citant les conclusions d’une étude menée par des chercheurs en psychologie de l’université américaine de Stanford, qui n’ont pas pour autant terminé leurs travaux bredouilles. En effet, selon le titre de l’étude, parue dans Scientific Reports :

Les visages des conjoints ont des similarités, mais ils n’évoluent pas dans le temps pour devenir plus similaires.”

C’est-à-dire ? Selon le Guardian, Pin Pin Tea-makorn et Michal Kosinski, les auteurs de l’étude, “décrivent ne pas avoir trouvé de preuves montrant que les visages des membres d’un couple évoluaient vers plus de ressemblance avec le temps. Ils sont, cependant, plus ressemblants que la moyenne au début de leur relation”. En couple, nous ne nous ressemblons donc pas davantage avec le temps. Nous choisissons dès l’origine des personnes dont les visages sont similaires. Bref : qui se ressemble s’assemble.

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La journée du cropped top

LE 13/10/2020

À retrouver dans l'émission

LES PIEDS SUR TERRE

par Sonia Kronlund et Delphine Saltel

Alors que la façon de s'habiller des femmes et particulièrement des étudiantes est une nouvelle fois questionnée, ce débat est aussi l'occasion de rassembler des groupes de jeunes gens désireux d'affirmer ensemble leur liberté.

La journée du Cropped top
La journée du Cropped top Crédits : Vanessa MEYER - Maxppp

Le lundi 14 septembre, des jeunes collégien.nes et lycéen.nes manifestent leur soutien à la liberté des jeunes étudiantes de s'habiller comme elles le souhaitent sans s'exposer aux remarques de surveillant.es, des professeur.es ou des leurs camarades. A l'origine de ce débat, des remarques déplacées dans les écoles, un propos hasardeux du ministre de l'éducation et un sondage IFOP sur la façon dont les français pensent que les femmes devraient s'habiller. A la sortie du lycée Victor Hugo, à Paris, ce lundi 14 septembre 2020, on pouvait lire, comme un clin d'oeil facétieux à la sortie de Jean-Michel Blanquer: "La culture du viol s'habille en tenue républicaine".

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En Suède, haro sur le « style gangster » dans des écoles privées

Alors que la loi interdit l’uniforme, des établissements la contournent et imposent une tenue réglementaire, en l’utilisant comme un argument marketing pour attirer les meilleurs élèves.

Par  Publié le 14 octobre 2020

Une cour d’école à Stockholm.

LETTRE DE STOCKHOLM

Il n’y a pas qu’en France que les tenues des élèves font polémique. En Suède, un e-mail envoyé aux parents par le proviseur d’une école privée de Göteborg suscite la controverse. Il n’y est pas question de « crop tops », laissant voir le nombril des filles, ou de shorts trop courts, dévoilant des bouts de cuisse. Mais du « style gangster » adopté par certains élèves, que la direction veut bannir. Visés : les pantalons de jogging et les sacs banane.

mardi 13 octobre 2020

Psychiatrie : une nouvelle loi pour attacher et isoler certains malades

Par Eric Favereau — 

CHRONIQUE «AUX PETITS SOINS»

Au centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis), le 7 mai.

Au centre psychiatrique du Bois de Bondy (Seine-Saint-Denis), le 7 mai. Photo Loïc Venance. AFP

Contraint par le Conseil constitutionnel, le gouvernement a glissé dans le projet de loi de finances de la Sécu un nouveau cadre juridique permettant de régulariser la contention et l'isolement en milieu psychiatrique, mais sous le contrôle du juge.

C’était une belle occasion pour en débattre, du moins pour s’interroger sur des pratiques de plus en plus étendues en psychiatrie : la contention (c’est-à-dire le fait d’attacher un patient) et l’isolement. Le Conseil constitutionnel a, en effet, rendu un avis très ferme l’été dernier : faute de la présence d’un juge, les recours à l’isolement et la contention seront interdits. Les sages donnent au gouvernement jusqu’à la fin 2020 pour définir un cadre juridique, faute de quoi l’interdiction entrera en vigueur.

«Cela se fait, sans trop s’interroger»

Curieusement, cet avis de la haute juridiction n’a donné lieu à aucun débat, aucun échange, aucun témoignage. Comme si cette question ne méritait pas qu’on s’y attarde. Et bizarrement, c’est dans le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) que se sont glissés quelques articles de loi pour fixer les nouvelles règles. Cette absence de discussion est d’autant plus dommageable que ces dites pratiques sont pour le moins problématiques. «Attacher et isoler, voilà deux attitudes aux antipodes du lien de confiance que nécessite la relation thérapeutique», note dans son livre, non sans bon sens, Yves Gigou, ancien infirmier psychiatrique (1).

Thouars : l'inquiétude règne encore et toujours sur l'avenir de l'hôpital et de la psychiatrie

Publié le 

Après les promesses qui ont suivi l’assassinat de l’infirmière Élodie Multon, le 13 février, les soignants attendent des actes.

Après les promesses qui ont suivi l’assassinat de l’infirmière Élodie Multon, le 13 février, les soignants attendent des actes.
© Photo NR

Comme tous leurs collègues du centre hospitalier Nord Deux-Sèvres (CHNDS), et particulièrement du centre de psychothérapie de Thouars, Marina et ses camarades soignants-comédiens ont été touchés de plein fouet par la mort d’Élodie Multon, infirmière en psychiatrie assassinée par un patient, le 13 février dernier : « Ce drame a donné une résonance terrible à tout ce que l’on racontait de nos conditions de travail dans la pièce ».
« Point de rupture fonctionnel »
« Cela faisait longtemps, hélas, que l’on disait qu’un drame allait finir par arriver », appuie Alain Fouquet, secrétaire général CGT du CHNDS, lui-même acteur dans la pièce. Depuis, les belles promesses ont évidemment afflué. Mais malgré les annonces de la direction du CHNDS, la visite du ministre de la Santé Olivier Véran à Thouars se fait toujours attendre. « Nous lui avons écrit deux fois pour lui demander de venir, indique Alain Fouquet. Nous attendons toujours la réponse… »

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Éloge de l’art brut

     LA     DIAGONALE     DE      L’ART

(MISE À JOUR : )

La Galerie Arthur Borgnis s’associe avec la Galerie Les Yeux Fertiles afin de montrer trente-huit artistes iconiques dont les œuvres couvrent cent vingt ans de création. Un choc visuel à ne pas rater !

L’heure est à la gravité. Entre les discours anxiogènes tous azimuts sur fond de pandémie et les cris d’agonie des collapsologues, un nouveau scientisme envahit les discours et les représentations, reléguant le vagabondage de l’esprit à des enfantillages de doux rêveurs ! Il ne fait pas bon être artiste en ces temps. Encore moins créateur d’art brut. En ouvrant une nouvelle galerie présentant les œuvres de ces artistes souvent jugés irresponsables, la Galerie Arthur Borgnis s’associe avec la Galerie Les Yeux Fertiles afin de montrer trente-huit de ces artistes iconiques dont les œuvres couvrent cent vingt ans de création. L’art brut à la folie ! offre ainsi un large corpus d’une création résolument tournée vers des contrées mystérieuses où règnent l’étrangeté, la bizarrerie, le merveilleux. Comme l’écrit Arthur Borgnis dans le catalogue de l’exposition :

« Ce sont des lucioles qui éclairent le désenchantement du monde, une rencontre avec l’insondable âme humaine, une invitation à vagabonder dans des mondes insensés. »

Augustin Lesage

Elle est également l’occasion de découvrir des œuvres rarissimes d’Edmund Monsiel, Fernand Desmoulin, les œuvres américaines de Charles A. A. Dellschau, Josef Yoakum, Mary T. Smith - ainsi que les œuvres « contemporaines » de Jerry Gretzinger et George Widener. L’art médiumnique tchèque est aussi présent avec des œuvres très rares de Josef Kotzian, Frantisek Jaroslav Pecka, Vlasta Kodrikova, Adamec...En parallèle avec son activité de galeriste, Arthur Borgnis qui a déjà réalisé des documentaires sur l’art brut, finit la production d’un film consacré à l’art médiumnique tchèque.

Edumd Monsiel

Les galeristes ont souhaité placer cette exposition sous le signe d’un dialogue, d’une correspondance entre des œuvres selon leur forme et leur intensité. Soixante-quinze ans après les premières prospections helvétiques de Jean Dubuffet, ces créations d’art brut ne cessent de nous surprendre et demeurent une énigme. Elles font sans doute écho à ce qu’il y a de plus secret en nous, et plongent aux racines d’un monde muet dont les poètes sont les ambassadeurs. Il faut courir voir cette exposition pour faire l’épreuve d’un regard affolé, affolant, enfin libéré des carcans et des responsabilités dont la société n’a de cesse de nous affliger. Comme l’écrit la philosophe Claire Margat dans sa contribution au catalogue de l’exposition :

« L’œil exorbité, des regardeurs se confronte lui aussi aux limites de ce qui est convenable et concevable. Ensauvager l’œil, mais pourquoi ? Pour que les yeux restent fertiles, s’ouvrant à la promesse de bonheur que recèlent les beautés bizarres de l’art brut. »

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Santé mentale : l’OMS demande aux pays d’augmenter leurs investissements

L'Opinion

Rédigé par Oussama ABAOUSS le Lundi 12 Octobre 2020

MAROC

La Journée mondiale de la santé mentale, célébrée le 10 octobre, a été une occasion pour l’OMS de tirer la sonnette d’alarme par rapport au manque d’investissements dans ce domaine.

Face à une pandémie qui n’en finit pas de sévir, les gouvernements à travers le globe tentent tant bien que mal de trouver des solutions afin de limiter les ravages causés par la crise sanitaire. Dans ce contexte, où les stratégies de lutte contre la propagation du Coronavirus et de relance des économies foisonnent, se profile une autre crise qui touche la santé mentale de centaines de millions de personnes. « Déjà limité avant la pandémie, l’accès à des soins de santé mentale de bonne qualité et financièrement abordables, surtout dans les situations d’urgence humanitaire et les zones de conflits, a été encore réduit par la pandémie de la Covid 19, qui a perturbé les services de santé partout dans le monde », souligne un communiqué de l’Organisation Mondiale pour la Santé diffusé le 29 août, en annonce de la campagne mondiale organisée le 10 octobre à l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale.

Santé mentale mise à mal
L’OMS énumère les nombreuses difficultés qui sont apparues ces derniers mois : les soignants qui ont dû prodiguer des soins dans des circonstances difficiles et qui sont allés travailler en craignant de ramener la Covid-19 chez eux. Les élèves, qui ont dû s’adapter à l’enseignement à distance, en ayant peu de contact avec leurs enseignants et leurs amis et en étant inquiets pour leur avenir. Les travailleurs dont les moyens de subsistance sont menacés. Le grand nombre de personnes pauvres ou qui se trouvent dans des situations de crise humanitaire et qui sont très peu protégées de la Covid-19. Les personnes atteintes de troubles mentaux, dont beaucoup sont encore plus isolées socialement qu’auparavant ainsi que tous ceux qui ont perdu un être cher et qui doivent faire un travail de deuil, parfois sans avoir pu faire leurs adieux au défunt…

Une situation qui prend de l’ampleur
Alors que les manifestations des conséquences économiques de la pandémie se font déjà sentir avec des milliers d’entreprises qui licencient du personnel, l’OMS prévient que« les besoins en santé mentale et en soutien psychosocial devraient augmenter considérablement au cours des mois et années à venir ». Depuis le début de pandémie, la demande d’assistance psychosociale et psychologique a en effet explosé. Le Maroc n’échappe pas à la règle : « Depuis mars dernier, il y a eu énormément de cellules d’écoute qui ont été mises en place dans le Royaume afin d’apporter un soutien psychologique aux personnes qui se trouvent dans des situations difficiles à cause de la pandémie », confie Pr Mohamed Agoub, psychiatre  et président de la ligue pour la santé mentale qui donne l’exemple de trois cellules d’écoute mises en place dans le CHU Ibnou Rochd de Casablanca à destination du personnel soignant, des étudiants et des familles.