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Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.

mardi 25 août 2020

« La généralisation du port du masque opaque aboutit à l’exclusion d’une partie de la population »

La vue du visage de l’interlocuteur est cruciale pour le malentendant dans l’échange verbal, souligne, dans une tribune au « Monde », Charlotte Denoël, conservatrice en chef à la Bibliothèque nationale, elle-même sourde profonde de naissance. Elle appelle notamment à l’utilisation plus fréquente de masques transparents.

« La défiance imprègne notre société » : le discours antimasque, nouveau terreau complotiste

Actifs sur les réseaux sociaux, quelques milliers de militants utilisent leur opposition au port du masque pour nourrir la défiance envers les institutions politiques et scientifiques.
Par  Publié le 25 août 2020
« NON AU MASQUE ! je suis un être libre, jamais je ne me laisserai bâillonner » : 4 200 membres. « Anti masque obligatoire » : 6 900. « Stop à la “masque-arade » : 4 200. Sans atteindre l’ampleur des Etats-Unis ou de l’Allemagne, les antimasque français comptent leurs troupes sur des réseaux sociaux devenus plates-formes de diffusion de leur contre-discours.
En plongeant dans le foisonnement des groupes Facebook contre le port du masque, on croise ainsi une page « Zemmour 2022 » transformée en « Non aux masque » (sic) ; des conspirationnistes radicaux croyant en l’existence d’un complot mondial caché derrière l’épidémie de Covid-19 et auquel le gouvernement français participerait ; des profils se revendiquant « gilets jaunes » et honnissant le « diktat du masque », inutile, selon eux, ne servant qu’à décupler la peur et donc la « soumission » du peuple. Sans oublier les habituels militants issus de l’Union populaire républicaine (UPR), de la sphère antivaccins, des milieux catho conservateurs…

Où l’addition des troubles de l’humeur se solde par une mortalité prématurée

Publié le 20/08/2020





Portant sur une population initiale de plus de 5 300 personnes (avec 3 001 participants éligibles, évalués au moins à trois reprises), une étude réalisée au Royaume-Uni examine l’association entre les troubles affectifs (autrement dit les troubles de l’humeur) et la mortalité, dans la mesure où « l’accumulation de troubles affectifs au cours de la vie » peut entraîner une « mortalité prématurée. »

A l’occasion du 500e anniversaire de la mort de Raphaël ...






Découvrez en ligne l’exposition hommage à Raphaël au château de Chantilly


Confinement oblige, le château de Chantilly (Oise) a dû fermer ses portes. En attendant, l'établissement propose de découvrir, depuis chez vous, son exposition hommage à Raphaël.

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Découvrez en ligne l’exposition hommage à Raphaël au château de Chantilly. (©Actu Oise)
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Musées, Galeries, Opéras : Les meilleurs Événements à visiter en ligne

Des institutions culturelles de renommée mondiale, dont les musées, fermées en raison de la pandémie du coronavirus, ouvrent exceptionnellement leurs portes, en ligne, à tous ceux qui veulent profiter gratuitement de la culture. Ces institutions proposent des expositions virtuelles, des documentaires web, des immersions dans des chefs-d’œuvre en ultra-haute définition ou encore des explorations de trésors artistiques.



lundi 24 août 2020

Coût de la rentrée : 17 000 euros par an pour faire médecine, des prépas qui grèvent toujours le budget

PAR 
SOPHIE MARTOS - 

PUBLIÉ LE 24/08/2020
Crédit photo : S. Toubon
Le coût d'une année dans le parcours d'accès santé spécifique (PASS) et d'une licence d’accès santé (LAS), les toutes nouvelles voies d'admission dans les filières de santé depuis la suppression de la PACES et du numerus clausus, pèse sur la bourse des étudiants et de leurs familles. Selon l'indicateur du coût de la rentrée universitaire 2020 réalisé par l'Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), il faut compter en moyenne 17 682 euros pour une année en PASS avec tutorat et prépa – le combo généralement choisi par les jeunes. 

Nantes - presse : le patron et les salariés handicapés de EARTA en marche vers l'Élysée, en escale au Mans

franceinfo:  Publié le 24/08/2020

EARTA est une entreprise différente. Sur 249 salariés, 220 sont des personnes handicapées, spécialisées dans le recyclage des invendus de presse. Elle fait les frais du naufrage de Presstalis. Avec leur patron engagé, tous sont en marche vers l'Élysée pour y rencontrer le président de la République.
220 emplois de personnes handicapées menacés par la faillite de Prestaliss, Didier Rio, le patron d'EARTA veut rencontrer le président de la République
220 emplois de personnes handicapées menacés par la faillite de Prestaliss, Didier Rio, le patron d'EARTA veut rencontrer le président de la République • © Olivier Lanrivain / MAXPPP
Les 249 salariés d'EARTA, sont pour la plupart des personnes en situation de handicap. La liquidation d'une filiale de l'ex-Presstalis qui était leur principal donneur d'ordre met cette entreprise différente, à son tour, au bord de la faillite, et devant l'obligation de licencier.
Tous en appellent à Emmanuel Macron et organisent une marche vers l'Élysée depuis Nantes.

Ce lundi 23 août ils se sont arrêtés à la Mairie du Mans où ils ont été reçus par le maire Stéphane Le Foll.

Difficile pour des salariés handicapés de retrouver un emploi

EARTA assurait la gestion en région de la reprise des invendus de la presse pour le compte de la SAD, une filiale de l'ex-Presstalis. La liquidation de la SAD et la cession de Presstalis menacent cette activité, selon le gérant, Didier Rio.
L'entreprise compte 249 salariés, dont 220 en situation de handicap, répartis sur plusieurs sites dans l'ouest, à Couëron, Guérande, et La Montagne en Loire-Atlantique, ainsi qu'à Voivre-lès-le-Mans dans la Sarthe. C'est cette dernière unité qui pourrait disparaître avec une soixantaine d'emplois.
   
"La perte de leur emploi va être catastrophique humainement alors même que, depuis des années, ils ont toujours été au niveau, malgré leurs difficultés, et très souvent surprenants. C'est une réelle catastrophe", déplore Didier Rio. "Il sera très difficile pour ces salariés de retrouver un emploi".
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Grâce à ces briques en braille, les enfants aveugles et malvoyants pourront jouer aux Lego

POSITIVR : initiatives positives, causes, innovations et inspiration




Ces briques Lego sont dotées de lettres, chiffres et symboles afin de faciliter l’apprentissage de la lecture et de l’écriture.
Photo : Shutterstock
Le célèbre jeu de briques qui parcourt des générations s’adapte aujourd’hui aux enfants aveugles et malvoyants. Une gamme inclusive pour apprendre le braille tout en s’amusant. Découverte. 
Ce jeudi 20 août, le géant du jouet danois a fait part de sa volonté à œuvrer en faveur des enfants souffrant d’un handicap visuel. Le groupe souhaite encourager les jeunes malvoyants à explorer de nouvelles voies pour l’apprentissage de la lecture et de l’écriture. Pour cela, Lego a imaginé des kits à la fois ludiques et amusants. Il s’agit de briques en braille.
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La vie sur Zoom et autres histoires confinées

À retrouver dans l'émission
LES PIEDS SUR TERRE
par Sonia Kronlund

Lui habite en Israël et communique avec la France et l’Europe, il n’avait jamais été victime d’une cyberattaque jusqu’à ce soir d’avril confiné. Elle a trois enfants et travaille dans une multinationale, pendant le confinement elle a expérimenté l’école à la maison tout en télé-travaillant.
Urgence sanitaire, comment le coronavirus a changé la façon d'éduquer ses enfants pour une mère; entre les cours vidéo, les plateformes en ligne et la vie quotidienne.
Urgence sanitaire, comment le coronavirus a changé la façon d'éduquer ses enfants pour une mère; entre les cours vidéo, les plateformes en ligne et la vie quotidienne.  Crédits : Francesco Algeri /IPA Agency/Maxppp - Maxppp
Le confinement a changé nos rapports à la machine, que ce soit au sein de la vie privée, du travail ou des études, la visioconférence est devenue la norme. 
Nathan habite en Israël depuis six ans, il est père de deux enfants et a monté son entreprise. Etant donné qu’il travaille avec la France et l’Europe il est habitué aux visioconférences. Pendant le confinement, il utilise le logiciel Zoom pour communiquer avec ses proches, ce qui lui permet d’assister à tous types d'événements familiaux. Pour le jour de la Shoah, aussi appelée Yom Hashoah, Nathan, sa femme et une quarantaine de personnes sont en visioconférence avec Myriam Gross, survivante de la Shoah. Aucun participant ne s’attendait à une cyberattaque et c’est alors que des images d’horreur ont envahi leurs écrans… 
On a beaucoup utilisé Zoom en cette période de confinement, pour toutes sortes d’événements : des circoncisions, une Bar Mitzvah et même pour l’enterrement de mon grand-oncle qui se passait en France. 
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Pour la rentrée des classes, cette école a rendu la distance sociale ludique

huffpost-logo - Le Cercle des économistes
Par Manon Heckmann

À DeLand, en Floride, deux institutrices ont transformé les pupitres de leurs élèves en Jeep pour rendre la distanciation sociale amusante.


CORONAVIRUS - “Selon nous, ça allait trop bouleverser les petits” ont déclaré Patricia Dovi et Kim Martin, deux institutrices d’une école en Floride aux États-Unis, lorsqu’on leur a demandé d’installer du plexiglas autour des bancs de leurs élèves.
Aussi, pour rendre la distanciation sociale imposée par le coronavirus moins perturbante, elles ont eu la brillante idée de transformer les pupitres en petites Jeep. 

La psychiatrie doit retrouver le sens de la relation

Non fiction : « La Commune contée par Meyssan avec un souffle ...
  • Date de publication • 24 mars 2033
Au-delà de la crise budgétaire que traverse la psychiatrie hospitalière, Emmanuel Venet invite la discipline à renoncer aux excès de sciences et à renouer avec l’art de la relation thérapeutique.

Emmanuel Venet, dont on avait déjà aimé les poèmes, est aussi psychiatre à l’hôpital du Vinatier   . Un psychiatre inquiet du devenir du service public de soin des esprits en souffrance : dans son Manifeste pour une psychiatrie artisanale (Verdier, 2020), il pointe l’abandon dans lequel s’enfonce une psychiatrie hospitalière confrontée à la fois aux coupes budgétaires et à une crise interne des savoirs et des traitements.

Dans cet entretien, il revient sur les ressorts de cette crise structurelle, dans laquelle les effets délétères de la marginalisation institutionnelle sont redoublés par les prétentions des sciences du cerveau et la prolifération des médicaments du mal-être. À travers ces mises en garde, c’est une conception du soin complexe et profondément humaine, collective et assumant ses incertitudes, qu’il s’agit de défendre. Au-delà de cette actualité, puisque la vie psychique des personnes et son traitement est aussi un miroir du temps présent, cet entretien est également l’occasion de regarder l’époque à travers différents aspects de la pratique psychiatrique : des traumatismes des migrants aux nouvelles missions d’ordre public de la fonction hospitalière, en passant par les maladies de la nouvelle pauvreté.

Votre Manifeste interpelle la société et les pouvoirs publics sur l’impasse dans laquelle se trouve la psychiatrie hospitalière aujourd’hui. Quels sont les principaux aspects de cette situation de crise structurelle ?

La crise est d’abord budgétaire. La ministre de la santé Agnès Buzyn a elle-même admis que la psychiatrie publique hospitalière avait un taux d’évolution budgétaire inférieur aux autres secteurs de l’hospitalisation publique   . Il semblerait qu’aujourd’hui, l’écart entre le domaine psychiatrique et les domaines de médecine, chirurgie et obstétrique soit de 5% : ça ne paraît pas énorme, mais compte tenu des frais incompressibles de tout établissement psychiatrique, à commencer par la masse salariale qui représente 83% des budgets, une perte de 5% de revenus signifie des bâtiments qui se délabrent et des conditions d’accueil qui deviennent à bien des endroits indignes.

Ensuite, je constate une désaffection des médecins face à la psychiatrie publique – si ce n’est face à la psychiatrie en général – dont la conséquence est qu’on aurait aujourd’hui 1 000 postes vacants sur l’ensemble du territoire national. La spécialité n’est pas assez attractive, peut-être pour des raisons de rémunération, mais surtout, à mon sens, en raison des conditions de travail et de l’intérêt intellectuel du métier, qui se dégradent en même temps que les conditions matérielles. L’importance des vacances de postes aggrave la situation, puisqu’elle a pour conséquence l’alourdissement de la charge pour les personnels en place ; ce qui entraîne de la fatigue, de l’usure, des burn out, etc.






Former les barbiers pour détecter les problèmes de santé mentale

Renouvellement des licences de Radio-Canada - la FCFA met des ...
Hélène Mercier Publié le 21 août 2020

Poteau de barbier
Poteau de barbier

PHOTO : RADIO-CANADA / RADIO-CANADA/DANIEL HERRERA CASTILLO

Dans plusieurs États américains, les ressources en santé mentale se font rares. Pour offrir un soutien de première ligne aux hommes qui en auraient besoin, un organisme à but non lucratif a décidé de lancer The Confess Project, un projet à l'aide duquel il a formé une centaine de barbiers, depuis deux ans, pour qu'ils puissent intervenir auprès de clients qui auraient des problèmes de santé mentale. La journaliste Hélène Mercier s'est intéressée à l'initiative et s'est demandé si cette dernière pouvait être reprise à Montréal.

[Les instigateurs du projet] sont partis du constat que les hommes ne vont pas toujours chercher l’aide dont ils ont besoin, alors ils ont décidé d’amener cette aide à eux, là où ils se sentent bien, dans un endroit où l'on se confie : les salons de barbier, explique Hélène Mercier. Aux États-Unis, le projet cible les communautés afro-américaines, qui, pour toutes sortes de raisons – structurelles et culturelles –, ont moins accès, dans certains États, à des professionnels de la santé mentale.

Eva Illouz, une sociologue contre la tyrannie des émotions

cnrs-le-journal-logo - La Fondation Droit Animal, Ethique et Sciences
Philippe Nessmann  24.08.2020 

Depuis trente ans, Eva Illouz analyse nos émotions avec les outils de la sociologie, et non avec ceux, plus classiques, de la psychologie. Le regard original qu’elle pose sur notre société est reconnu comme l’un des plus novateurs de la pensée critique actuelle.
Cet article a été publié dans le n° 8 de la revue Carnets de science en vente en librairies. 
L’originalité d’une œuvre réside, selon le dictionnaire, dans sa nouveauté, son caractère unique : elle porte l’empreinte de la personnalité de son auteur. Depuis trente ans, l’œuvre d’Eva Illouz est absolument originale. « Elle a contribué au renouveau de la pensée critique, explique le sociologue Luc Boltanski. L’un de ses apports a été de faire converger les recherches de deux champs disciplinaires jusque-là opposés : celui de l’économie et celui des émotions. » La pensée de la sociologue franco-israélienne, chercheuse au Centre européen de sociologie et de science politique1, est aujourd’hui reconnue par ses pairs, par les médias et par le grand public. Lauréate en 2018 en Israël du prestigieux prix Emet, elle est fréquemment citée par les journaux (Die Zeit en 2009, Le Point en 2013 ou encore L’Obs en 2020) parmi les intellectuels qui comptent. Et ses ouvrages sont à l’image de ceux de Roland Barthes, qu’elle admire : écrits dans une langue simple mais précise, ils offrent à un large public un éclairage inspirant sur notre société. Pour comprendre comment naît une œuvre originale, le mieux est de le demander à son autrice.

Douglas Kennedy : « Le masque en dit long sur notre relation avec nos concitoyens »

Le romancier Douglas Kennedy, réfugié à Paris pour fuir un New York fantomatique en pleine pandémie et une Amérique trumpienne qui voit, dans le masque, « un truc de mauviette », réfléchit à ce qu’il révèle de notre rapport aux autres, au risque et au monde.
Publié le 24 août 2020
L’écrivain Douglas Kennedy, à Paris, le 2 november 2017.
Tribune. Dans la période hallucinante que nous traversons, un passeport américain est sans doute un sésame moins efficace qu’un passeport iranien. Grâce à l’incompétence de notre gouvernement fédéral dans cette crise due au Covid-19, nous avons désormais dépassé les quatre millions de cas, ce qui fait de nous une sorte de version moderne de « Mary Typhoïde », cuisinière qui contamina des dizaines de personnes au début du XXsiècle en niant obstinément qu’elle était malade. Ainsi les citoyens américains ont-ils interdiction d’entrer dans un grand nombre de pays.
Heureusement, j’ai acquis la nationalité irlandaise en 1983, si bien que mon passeport européen m’a permis, il y a quelques semaines, de fuir le pays de Trump pour me réfugier à Paris. J’ai passé les sept heures de vol masqué, sauf pendant les quinze minutes du repas. Après l’atmosphère fantomatique de New York – où tous les lieux culturels sont toujours fermés, où les restaurants et les bars ne peuvent servir qu’en terrasse et où, à la nuit tombée, plane une ambiance dystopique digne d’un roman de Philip K. Dick –, la vie à Paris semblait avoir repris son cours à peu près normalement… quoique avec l’omniprésence du masque.

Les liens profs-élèves au temps du virtuel

« La vraie question que pose le télétravail, c’est celle de l’utilité du travail »

Le retour du télétravail doit être l’occasion de repenser globalement l’organisation du travail, estime Isabelle Barth, professeure en sciences du management, qui s’inquiète de la tentation de réduire les temps jugés « improductifs ».
Publié le 24 aout 2020
Un employée échange avec ses collègues depuis son appartement de Nice (Alpes-Maritimes), le 15 mai.
Tribune. La rentrée s’annonce comme une « télé-rentrée ». Le télétravail imposé brutalement par le confinement s’installe comme un mouvement de fond dans les entreprises. Avec trois bonnes raisons : lutter contre une reprise de la pandémie, répondre à l’attente de nombreux travailleurs, et gagner en efficacité. Si les deux premiers mobiles sont facilement audibles, le troisième est la zone de tous les dangers. Car derrière la recherche d’efficacité, se profile la question de l’utilité, utilité des heures travaillées, utilité de certaines fonctions, utilité de certaines tâches.
C’est la question que j’ai entendue au cours d’une réunion (distancielle) avec des chargés de communication en ressources humaines : « Mais si tout cela c’était du vent ? » Tout cela ? Tout simplement les missions, qu’ils assumaient depuis des années dans leur entreprise, des tâches occupant leurs semaines de travail et assurant leur salaire de fin de mois.

Des suicides par arme à feu extrêmement troublants



Revolver Lefaucheux. © Wikipedia
Un homme de 78 ans est retrouvé mort à son domicile de la banlieue ouest de Paris par les services de secours. Son corps est suspendu au bout d’une corde fixée à un arbre du jardin. Le septuagénaire a laissé une lettre indiquant son passage à l’acte. On le soupçonne d’avoir tué sa femme dont le corps a été retrouvé le même jour. Les policiers, lors de leurs investigations, retrouvent sur une branche de l’arbre un revolver militaire Lefaucheux porteur de nombreuses traces de rouille. Lors de l’autopsie, les médecins légistes observent, comme cela est classique en cas de pendaison, un sillon typique ascendant sur le cou. Celui-ci est associé à une fracture du larynx et à des signes d’asphyxie : cyanose (rougeur de la face), hémorragies du blanc de l’œil (pétéchies conjonctivales).
Ce cas est rapporté par l’équipe du Pr Geoffroy Lorin de la Grandmaison (hôpital Raymond Poincaré, Garches, Hauts-de-Seine) dans le numéro daté de juin 2020 de The American Journal of Forensic Medicine and Pathology. Les médecins légistes notent chez ce pendu un élément troublant : l’existence, au niveau de la tempe droite, d’un orifice d’entrée qui contient une balle. Un dépôt de suie, circulaire, de 1 centimètre de diamètre, est présent autour de la plaie d’entrée. Il n’y a pas de fracture du crâne ou de perte de fragment osseux. L’autopsie montre une contusion cérébrale modérée.
Après extraction du projectile de la plaie, il s’avère que son extrémité est aplatie et que son diamètre est de 7 millimètres. Sa longueur est de 1,4 centimètre et son poids de 6 grammes. Les constatations montrent que la distance du tir a été faible. Par ailleurs, l’autopsie de la femme indique qu’elle est morte victime des coups à la tête assénés par son conjoint.
Pour en revenir au mari, le coup de feu n’a pas immédiatement entraîné une incapacité immédiate. Celle-ci a pu se produire alors que l’homme, décidé à se pendre, avait déjà la corde autour du cou. Le geste suicidaire a ainsi associé blessure par arme à feu suivie de pendaison, laquelle a été la cause principale du décès.

Il s’agit donc d’un suicide, plus précisément d’un homicide-suicide dans la mesure où l’homme s’est donné la mort après avoir tué sa femme. Il est excessivement rare que des cas de « suicides complexes », définis par l’utilisation d’au moins deux méthodes afin de parvenir au décès, de façon concomitante ou non, soient rapportés dans la littérature médicale.