Lors d'une audition le 10 février dernier, dans le cadre de la mission relative à la santé mentale conduite par Michel Laforcade, le Syndicat des psychiatres d'exercice public (Spep) s'est inquiété du "risque de découpage par symptômes du champ de la pédopsychiatrie". Craignant un morcellement des réponses et des accompagnements, le Spep rappelle dans un communiqué reprenant les propositions formulées à cette occasion que "le service de pédopsychiatrie doit assurer la cohérence et la continuité de la prise en charge auprès des enfants, des adolescents et de leurs familles".
Articles, témoignages, infos sur la psychiatrie, la psychanalyse, la clinique, etc.
samedi 7 mars 2015
Le coût sanitaire des perturbateurs endocriniens estimés à 157 milliards par an en Europe
06/03/2015
Une étude publiée dans« Journal of ClinicalEndocrinology andMetabolism », des spécialistes estiment que les conséquences sanitaires de l’exposition des populations européennes aux perturbateurs endocriniens (PE) représente un coût de 157 milliards d’euros par an, soit 1,2 % du PIB.
Cinq panels d’experts ont été constitués afin d’évaluer le lien entre une exposition aux PE et la survenue d’une pathologie et en estimer le coût. Un consensus a été trouvé pour le retard intellectuel, l’autisme, le trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), l’obésité chez l’enfant et chez l’adulte, la cryptorchidie et l’infertilité masculine.
vendredi 6 mars 2015
Ibsen sur le divan
Le Monde Blogs 11 février 2015
Très rarement mise en scène en France, Petit Eyolf est une des pièces les plus cruelles d’Ibsen (1828-1906). Son personnage éponyme, un enfant d’une dizaine d’années, a perdu l’usage de ses jambes après être tombé du haut d’une table quand il était bébé. Il passe sa vie dans une chambre remplie de cadeaux et rêve d’apprendre à nager mais n’ose pas sortir dehors. Jusqu’au jour où il se décide à aller jouer sur la plage, et se noie. Juste avant d’apprendre le drame, la mère reprochait au père de se laisser « accaparer » par cet enfant dont elle avouait presque regretter l’existence…
Cette histoire pourrait ressembler à une parabole religieuse prônant en creux l’amour filial et dénonçant l’égoïsme humain. Mais sous la plume d’Ibsen, et dans l'intelligente mise en scène de Julie Berès (au théâtre des Abbesses jusqu’au 15 février), elle prend plutôt la dimension vertigineuse d’un « super cas » freudien. Ecrite en 1894, la pièce précède l’invention du mot psychanalyse (1896) et les premières publications importantes de Freud. Pourtant elle décrit à merveille la famille dans tous ses noeuds pathologiques : ambivalence, infantilisme des adultes, pulsion de mort, culpabilité. De façon un peu démonstrative, la metteur en scène va jusqu’à faire de la chambre du fils la matrice de tout l’inconscient familial : dans son spectacle, cette pièce est un cube transparent sur les murs duquel s’écrivent (à l’encre rouge) les mots-clés du drame, et où s’expriment certains fantasmes inavouables. Ainsi, un des moments les plus forts de la mise en scène ressemble à une image de l’esprit devenue réalité : quand l’enfant (Valentine Alaqui) prend ses béquilles pour taper comme une brute le mur de verre qui le sépare du monde extérieur, à commencer par les « autres » enfants avec qui il n’ose aller jouer et qu’il fait semblant de combattre à mort (pour cette guerre rêvée, il dispose aussi d’un fusil qui crache une peinture rouge sanglante à souhait).
Gérard Watkins dans Petit Eyolf mise en scène Julie Berès / Crédit photo : Tristan Jeanne-Valès
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Peine de sœur
CLAIRE DEVARRIEUX
CRITIQUE
Récit de Pascal Herlem sur son aînée, lobotomisée à 14 ans
Une sœur, on sait ce que c’est. Les frères Herlem connaissent des garçons qui en ont. «Généralement leur sœur vit chez eux, avec eux, les embête, entre dans leur chambre, touche à leurs affaires, est de trop, c’est ce qu’ils nous en disent.» Eux ont une sœur, et en même temps, ils n’en ont pas. Ils sont tranquilles, mais pas vraiment non plus. Leur sœur aînée, Françoise, vit ailleurs. C’est une écrasante absence. Un dimanche où, exceptionnellement, elle est là, à table (formica jaune des Trente glorieuses), le plus jeune des deux garçons - le narrateur, l’auteur, né le 4 mars 1950 - dit :«Qui c’est ?»
Françoise a été lobotomisée à l’âge de 14 ans, le 21 juin 1952. Rien que de l’écrire, le mot fait peur. «Depuis l’adolescence, depuis que je suis en âge de comprendre l’intervention pratiquée sur ma sœur (mais peut-on jamais comprendre une telle chose ?), l’opération a suscité en moi un effroi indicible.»
Les médecins (gentiment) moqués par le Youtuber Norman
07/03/2015
Les médecins ont inspiré Norman Thavaud. Ce youtuber à succès, que plus de 5,6 millions de personnes suivent sur la plate-forme vidéo (Norman fait des vidéos) leur a consacré son dernier sketch, mis en ligne il y a quelques jours (à voir ici). Plus de 4 millions de personnes l’ont déjà regardé. Un bon début, mais bien loin de ses plus gros succès visionnés plus de 30 millions de fois.
Avec son humour potache, Norman joue avec quelques uns des clichés associés à la profession. C’est irrespectueux, bien sûr, mais sans méchanceté.
Ce n’est pas la première fois que les médecins sont ainsi parodiés surYoutube. Il y a plusieurs mois, Charlie Dupond et Damien Gillard livraient leur version dans une vidéo de plus de deux minutes, sur un ton un peu plus incisif. À (re)voir ici.
Les groupes d'entraide mutuelle s'affirment sur le territoire malgré des financements en berne
03/03/15
Créés en 2005 dans le cadre de la loi Handicap du 11 février pour répondre aux besoins des usagers et associations de handicap psychique, les groupes d'entraide mutuelle (Gem) creusent leur sillon. De 132 structures en 2006, on en compte désormais 373 sur le territoire. Si ce chiffre n'a pas évolué depuis 2011, la fréquentation augmente quant à elle et s'accompagne d'une implantation renforcée auprès des acteurs de proximité. Dans son bilan 2013, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie (CNSA) s'inquiète, dans ce contexte, des capacités de financement dont disposent ces structures.
Dans la tête des Inconfiants
EXPOSITIONS Mardi 3 mars 2015 par Jean-Emmanuel Denave
Tatiana Arfel et Julien Cordier à la Ferme du Vinatier et en rencontre dans le cadre de la Fête du livre de Bron L'écrivain Tatiana Arfel et l'artiste Julien Cordier publient Les "Inconfiants", fruit d'une résidence à l'hôpital psychiatrique du Vinatier. La Ferme éponyme leur consacre une rencontre et une exposition. Jean-Emmanuel Denave
Invités en résidence par la Fête du livre de Bron à l'hôpital psychiatrique du Vinatier (de mars à septembre 2014), Tatiana Arfel et Julien Cordier y ont d'abord animé des ateliers afin de rencontrer patients, soignants et autres personnels de l'hôpital. Un hôpital en l'occurrence en mutation, qui regroupait alors ses services de psychiatrie adulte pavillonnaire en un seul et grand bâtiment.
Les minima sociaux sont loin des critères d’« une vie décente »
LE MONDE | | Par Sylvia Zappi
Quel est le budget décent pour un célibataire ou un couple avec deux enfants permettant une participation à la vie sociale dans la France de 2015 ? C’est à cette question de fond que s’est attelé pour la première fois l’Observatoire national de la pauvreté et de l’exclusion sociale (ONPES). Dans une étude qui doit être rendue publique vendredi 6 mars, l’organisme indépendant s’est penché sur les besoins incontournables au quotidien, et la distance avec le réel du quotidien des Français. Il faut ainsi entre 1 424 euros et 3 515 euros selon la composition du ménage et son type de logement (social ou privé). Bien loin des minima sociaux.
La méthode est nouvelle : des chercheurs français ont réuni 200 ménages vivant dans deux villes moyennes (Tours et Dijon), de tous niveaux sociaux, pour leur demander pour chaque situation sociale quel serait le budget en deçà duquel on ne vit pas décemment. Ils ont ainsi évalué le « panier de biens et de services » nécessaire dans tous les domaines : logement, transports, alimentation, vie sociale, habillement, équipement, hygiène, santé, garde d’enfants… Faut-il disposer d’une chambre pour les enfants de sexe différents, d’une voiture ? Quels soins sont incontournables pour participer à la vie sociale ? Partir en vacances une semaine par an, inviter des amis, prendre un repas à l’extérieur, est-ce indispensable ?
A l’école, les garçons restent moins performants que les filles
Le Monde.fr | | Par Aurélie Collas
Des filles plus littéraires et studieuses, des garçons plus scientifiques et moins scolaires… Le rapport annuel « Filles et garçons sur le chemin de l’égalité », publié par le ministère de l’éducation nationale vendredi 6 mars − deux jours avant la Journée internationale des droits des femmes −, montre que ce ne sont pas là que des poncifs.
Repère patient : Troubles musculo-squelettiques : le psychisme intervient aussi
06.03.2015
Tête de liste des maladies professionnelles, les troubles musculo-squelettiques (TMS) sont d’origine multifactorielle et nécessitent une prise en charge conjointe entre le médecin du travail chargé de l’adaptation des postes et le médecin traitant qui diagnostique les troubles.
J’EXPLIQUE
• Les TMS regroupent un ensemble d’affections péri-articulaires qui touchent les tissus mous (muscles, tendons, nerfs, vaisseaux, cartilages). Ils se traduisent principalement par des douleurs et une gêne fonctionnelle souvent quotidiennes. L’intensité de la douleur et de la gêne peut varier d’une personne à l’autre, mais aussi au cours du temps pour une même personne.
• Les plus fréquents sont le syndrome du canal carpien (SCC) au poignet, les tendinopathies de la coiffe des rotateurs à l’épaule et l’épicondylite latérale au coude, l’hygroma au genou, les lombalgies et les cervicalgies.
• La fréquence des TMS est importante (34 % des travailleurs déclarent souffrir du dos). Elle augmente avec l'âge. Selon une enquête de la MSA, si les femmes sont moins fréquemment touchées par les accidents du travail avec 25 accidents pour 1 000 assurés contre 45 chez les hommes, elles sont plus exposées aux maladies professionnelles (48 % du total) dont les trois quarts des cas sont en rapport avec des TMS.
En 2009, pour le régime général de l'Assurance Maladie, les TMS représentent plus de 80 % de l'ensemble des maladies professionnelles ayant entraîné un arrêt de travail ou une réparation financière en raison de séquelles.
• Le tableau 57 (« Affections péri-articulaires provoquées par certains gestes et postures ») représentait à lui seul 73% des MP reconnues.
J’INFORME
• Les TMS résultent d'un déséquilibre entre les capacités physiques du corps et les sollicitations et contraintes auxquelles il est exposé. Ces troubles peuvent apparaître rapidement ; ils s'installent le plus souvent de façon progressive après une longue période de sollicitations intensives des parties du corps atteintes.
• Les facteurs biomécaniques : les mouvements répétitifs, les postures prolongées, les vibrations, l’exposition prolongée au froid sont des facteurs souvent retrouvés. De même les mouvements en force, les postures extrêmes telles que travailler bras au-dessus des épaules, les mouvements de torsion du poignet, du tronc, flexion et extension du coude, etc.
• Les contraintes psychosociales représentent un élément essentiel dans le passage à la chronicité des TMS. La façon dont le travail est perçu par les salariés tels la tension engendrée par les délais à respecter, le manque de reconnaissance professionnelle, les relations sociales dégradées, l'absence de soutien du supérieur hiérarchique et des collègues ou l’insécurité de l’emploi sont des éléments majeurs de cristallisation d’un TMS, que l’on retrouve particulièrement dans les dorso-lombalgies.
• Les facteurs individuels : l’âge, le sexe, une pathologie chronique préexistante (diabète, hypothyroïdie...) sont également des éléments qui influent sur l’expression d’une TMS.
En fait, on retrouve très souvent une intrication de ces 3 facteurs : une personne a été parfaitement capable de conduire une activité pendant de nombreuses années sans problème notable, puis, à la faveur d’un changement de poste, de rythme de travail, d’une modification de l’encadrement, d’un événement personnel, les douleurs s’installent. Elles sont entretenues par la répétition de la situation ou des efforts, le trouble s’organise et conduit à un handicap, des arrêts de travail répétés, des consultations multiples… La complication ultime est bien entendu l’incapacité et la perte du travail.
JE MONTRE
PRISON DE STRASBOURG Un co-détenu pour prévenir le suicide
Thomas Urbain (AFP) 06-03-15
La prison de l’Elsau à Strasbourg est l’un des sept sites pilotes français pour la prévention du suicide des détenus. Avec un dispositif pas évident à mettre en place : la mobilisation d’un « co-détenu de soutien » pour éviter le passage à l’acte.
Son nouveau compagnon de cellule, à peine arrivé, sort une lame de rasoir pour se trancher les veines : il lui retire et se prépare à une longue nuit. Le nouveau a prévenu : « Si tu dors, je passe à l’acte. » A. est « co-détenu de soutien » (CDS), recruté par la direction de la maison d’arrêt de l’Elsau à Strasbourg et mobilisé lorsqu’un pensionnaire semble sur le point d’attenter à ses jours.
Strasbourg figurait parmi les premiers établissements pilotes. Ils sont aujourd’hui sept et l’on ne parle plus d’expérience. Au moins trois autres sont sur les rangs. « Les co-détenus sont là au moment où les autres mécanismes de prise en charge ne sont pas disponibles » , notamment la nuit et le week-end, explique Alain Reymond, directeur de la maison d’arrêt de l’Elsau.
Marisol Touraine promet de ne pas toucher aux effectifs hospitaliers d'ici 2017
Le détail chiffré mais officieux, qui circule depuis quelques jours dans la presse, des 3 Md€ d'économies qu'attend le Gouvernement des hôpitaux d'ici 2017 fait réagir, notamment l'idée de supprimer en trois ans 22 000 postes hospitaliers. Pour clore la polémique, Marisol Touraine a promis ce 4 mars "une stabilité globale des effectifs".
Ce 4 mars lors des questions au Gouvernement, sollicitée par le député Céleste Lett (UMP, Moselle) sur l'épineux dossier des emprunts structurés hospitaliers, la ministre des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes est également revenue sur le plan d'économies 2015-2017 de 10 milliards d'euros (Md€) sur les dépenses d'Assurance maladie, assurant qu'en aucun cas cela n'engendrerait de suppressions de postes à l'hôpital. "Il n'est pas question (...) de baisser les effectifs hospitaliers. C'est dans le cadre d'une stabilité globale des effectifs hospitaliers que nous travaillons dans le cadre de l'objectif national des dépenses d'assurance maladie (Ondam) pour l'année 2015 et les année suivantes." Pour Marisol Touraine, il s'agit ainsi de clore la polémique née de la publication dans le magazineChallenges, le 27 février dernier (lire l'encadré), d'un chiffrage détaillé officieux des 3 Md€ demandés aux seuls hôpitaux d'ici 2017, notamment 860 millions d'euros (M€) sur la masse salariale. Soit l'équivalent de 22 000 postes ou 2% des effectifs de la fonction publique hospitalière. Cette absence d'objectifs chiffrés de réduction des effectifs hospitaliers est également martelée par le ministère dans un communiqué. Et ce dernier de rappeler que la maîtrise des dépenses "devra être assurée par une politique plus dynamique sur les achats, par la mutualisation de fonctions supports et, plus largement, par l'adaptation des structures aux prises en charge ambulatoires".
Des syndicats des secteurs de la santé et du médico-social appellent à faire grève le 9 avril
Les fédérations CGT, FO et Sud des secteurs de la santé, du social et du médico-social appellent les salariés à participer à la grève interprofessionnelle du 9 avril prochain, dans un communiqué commun daté du 2 mars. Ce mouvement de grève a été lancé par les confédérations CGT, FO et Solidaires. En participant à cette journée de mobilisation, les fédérations veulent "contrer le pacte de responsabilité et l’austérité budgétaire, qui s’appliquent aussi à la santé, aux hôpitaux, au secteur social et médico-social".
jeudi 5 mars 2015
Amour, gloire et bétadine - Chaperon Rouge et diagnostics infirmiers...
04.03.15
Si vous pensez que l'enseignement des diagnostics infirmiers et leur utilisation au quotidien est un tantinet ennuyeux, à la lecture de cette chronique, vous ne verrez plus les choses de la même façon... Quand l'infirmier Morisot fait du pédagogique à sa façon, ça décoiffe... Et pas que les bonnets de Chaperon Rouge !
Chère tante Yvonne, tu me demandais récemment en quoi consistaient ces fameux « diagnostics infirmiers » évoqués l’autre jour. Ce soir, je prends donc le temps de te parler de ce magnifique outil de communication qui ouvre - enfin - à la profession les portes du monde universitaire. Cette reconnaissance ne règle pas bien sûr tous les problèmes (une augmentation de salaire n’est pas encore à l’ordre du jour...), mais chaque chose en son temps, n’est-ce pas ?Bref, afin de te donner un exemple concret, je te propose d’étudier un conte bien connu - Le Petit Chaperon rouge - et d’en tirer la substantifique moelle à la lumière de ces précieux diagnostics. Dans un souci de clarté, j’écrirai en gras certains passages, que je traduirai ensuite de différentes manières : en langage courant, familier, soutenu, et - cerise sur le gâteau - en diagnostic infirmier. Je me permets en effet d’envoyer un double de cette lettre à mes amis Kevin et Jean-Edouard (des garçons charmants) dont l’univers linguistique est à mes yeux un peu trop fermé. Mais je discute et il se fait tard, comme dirait une de mes connaissance (le ténia) avant d’investir un nouveau squat, rentrons plutôt dans le vif du sujet…
Le début de l'histoire...
Il était une fois une petite fille que tout le monde aimait, surtout sa grand-mère qui ne savait comment lui faire plaisir. Un jour, elle lui donna un chaperon de velours rouge et la fillette le trouva si joli qu’elle ne voulut plus porter autre chose. Depuis, on l’appela le Petit Chaperon rouge".
- Langage courant (LC) : elle aimait beaucoup ce vêtement.
- Langage familier (LF) : elle kiffait grave ses fringues.
- Langage soutenu (LS) : elle s’était follement entichée de cette étoffe colorée.
- Diagnostic infirmier (DI) : addiction vestimentaire exclusive, associée à un lien familial étroit porteur d’une grande charge affective.
Dans la peau d’un explorateur du cerveau
LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | | Par Sandrine Cabut
Quelle drôle de salle d’attente que celle du docteur Steven Laureys ! Depuis une quinzaine d’années, ce neurologue et chercheur belge reçoit dans son service au CHU de Liège des hommes et des femmes du monde entier qui n’ont jamais vraiment récupéré après un coma, et dont il évalue le degré de conscience.
Ses collègues lui envoient aussi des cas énigmatiques, comme celui de ce quadragénaire en pleine forme qui lui a assuré : « Docteur, je suis mort, je suis cérébralement mort. » En étudiant son activité cérébrale grâce à un examen par PET-scan au glucose, Steven Laureys a mis en évidence de troublantes anomalies. « Son réseau de la conscience de soi faisait apparaître une consommation énergétique très réduite », écrit-il dans un ouvrage passionnant qui vient d’être traduit en français, Un si brillant cerveau. L’homme était en fait atteint d’un syndrome de Cotard, une pathologie rare où les individus s’imaginent qu’ils sont morts, ou que leurs organes le sont.
Quand « Je » est un autre
17/02/2015
Les lecteurs appréciant par ailleurs la musique reggae savent qu’en disant « I and I » (moi et moi) pour signifier « toi et moi », certaines chansons (influencées par la culture rastafari) affirment ainsi que chaque individu constitue un élément indissociable d’un même tout (la divinité). À l’inverse, on sait que l’emploi du pronom personnel « Je » est plus rare chez des sujets psychotiques tendant à parler d’eux-mêmes à la troisième personne, comme s’il s’agissait d’un tiers.
Une étude réalisée aux États-Unis s’appuie sur une approche informatique pour analyser le langage des patients schizophrènes (comparativement à des sujets avec des troubles dysthymiques), en ne s’intéressant pas seulement au fond du discours, mais à la façon dont les patients s’expriment. Les auteurs confirment la raréfaction classique du pronom « Je » (première personne du singulier) et l’emploi plus fréquent de la troisième personne du pluriel (« Ils ») chez les scripteurs schizophrènes, par rapport à des auteurs avec des troubles de l’humeur. Autre constat : les écrits des psychotiques utilisent «moins de mots relatifs au corps et à la nourriture (words describing the body and ingestion), mais plus de mots concernant l’être humain et la religion » (toujours par rapport aux sujets souffrant de troubles dysthymiques). Le langage d’ordre « perceptif et causal » se révèle corrélé négativement au contexte schizophrénique, mais positivement à celui des troubles de l’humeur.
Des astrologues à l’hôpital ?
07/03/2015
Londres, le samedi 7 mars 2015 – Outre-manche comme ici, les parlementaires sont à la recherche de moyens pour diminuer les dépenses de santé et désengorger les services médicaux.
Dans cette optique, David Tredinnick, un député conservateur britannique, propose de mettre en avant la médecine alternative et surtout l’astrologie... Il souligne néanmoins que le remboursement par le National Health Service (NHS) de telles consultations des astres risquerait d’aggraver encore les déficits budgétaires du Royaume-Uni !
Le même s’était déjà fait remarquer en 2010 en réclamant le remboursement par les services de la chambre des communes d’une note de plus de 700 livres correspondant à l’acquisition d’un logiciel d’astromancie !
Maureen : «La folie, la drogue ou une rage émotionnelle peuvent expliquer une tel acharnement»
07/03/2015
Faits divers - Roland Coutanceau, Expert criminologue et psychiatre auprès des tribunaux
Psychiatre, criminologue et expert auprès des tribunaux, Roland Coutanceau intervient régulièrement sur des affaires de violence.
Quelle signification peut-on donner à ces soixante-deux coups de couteau ?
Sur ce genre d'affaire, il faut toujours raisonner de façon méthodique. Relier le nombre de coups de couteau à la seule hypothèse d'un acte lié à la folie serait trop restrictif.
Il peut y avoir bien sûr plusieurs explications.
Dans le domaine de la psychiatrie, il y a trois réalités cliniques : l'hypothèse d'un crime de psychotique, c'est-à-dire d'un fou, l'acte d'un drogué, sous l'emprise de produit toxique, ou l'acte de quelqu'un possédé par une rage narcissique ou émotionnelle.
1 PERSONNE SUR 4 SEULEMENT PEUT VOIR L’ENSEMBLE DES COULEURS
VINCENT ABRY 6 mar 2015
Et si on poussait un peu plus loin l’histoire de la robe bleue-noire/blanche-or de la semaine dernière? Saviez-vous que seulement 25% d’entre vous allez être capables de discerner correctement toutes les couleurs de l’image ci-dessous ?
Pour commencer, comptez le nombre de couleurs (bandes verticales) différentes que vous voyez sur cette image :
Résultat du test :
Vous voyez moins de 20 nuances de couleurs: vous êtes un dichromate, comme les chiens, ce qui signifie que vous avez deux types de cônes (récepteurs de couleurs) seulement. Vous êtes susceptible de porter du noir, beige et bleu. 25% de la population est dichromate.
Vous voyez entre 20 et 32 nuances de couleurs: vous êtes un trichromatique, vous avez trois types de cônes (dans la zone violet / bleu, vert et rouge). Vous apprécierez différentes couleurs puisque vous êtes en mesure de les voir. 50% de la population est trichromatique.