vendredi 25 février 2022

Funambules, un film sur le fil de la folie

Par 24 février 2022

Dans son nouveau long-métrage, Funambules, le réalisateur Ilan Klipper interroge la folie en filmant le quotidien de quatre personnes malades. Un regard décalé et réaliste sur la psychiatrie d'aujourd'hui. En salle le 16 mars 2022.







« J'aime la mode, les pierres précieuses, les cuisines, l'actrice de Star Wars. J'aime les punks, ils sont assez lisses, assez propres. J'aimerais en avoir un. Point. », martèle Aube. Après Le Ciel étoilé au-dessus de ma tête (2017), le réalisateur Ilan Klipper revient sur le terrain de la psychiatrie avec un long-métrage à la frontière entre le documentaire et la fiction. Funambules (bande-annonce ci-contre) flirte entre réel et onirisme, à travers l'histoire de quatre protagonistes : Aube, Yoan, Marcus et Jean-François. Ilan Klipper, qui a fait du handicap psychique son sujet de prédilection, a pris le parti de les filmer dans leur intimité pour mettre en exergue les difficultés qui surgissent à la sortie de l'hôpital psychiatrique.

Synopsis : Personne ne sait de quoi est faite la frontière qui nous sépare de la folie. Personne ne sait jusqu'à quel point elle résiste. Aube, Yoan, Marcus, eux, ont franchi le seuil. Ils vivent de l'autre côté du miroir.


Qu'est-ce qu'on va faire de Jacques ?


Durée : 84 min

Disponible :

Du 18/02/2022 au 08/06/2022`







À la mort de leur père, Louise, Fabien et Estelle se retrouvent démunis face à leur frère schizophrène qu’ils doivent désormais prendre à leur charge... Avec Maud Wyler et Vincent Deniard, un film juste et poignant sur les conséquences de la maladie psychique au sein d’une famille. 

Souffrant de troubles schizophréniques, Jacques, la trentaine, a toujours vécu chez ses parents. Après le décès de sa mère, il a été protégé et choyé par son père, dévoué corps et âme à ce fils différent et fragile. Mais à sa mort, Fabien, Estelle et Louise, les frère et sœurs, doivent envisager l’avenir de Jacques, estimant qu’il ne peut rester livré à lui-même. Désemparé par le deuil et la perte de ses repères, celui-ci fait une tentative de suicide le jour de l’enterrement. À sa sortie de l’hôpital, il regagne la maison familiale, que ses frère et sœurs ont mise en vente, comme si de rien n’était. Il refuse d’aller dans une institution, laissant la fratrie démunie : que faire ? Louise, la benjamine, accepte de veiller sur lui et finit par l’héberger, avec l’accord de son compagnon. Fabien, en revanche, a peu de patience face aux réactions imprévisibles de ce frère envahissant et ingérable. Quant à Estelle, tout à la naissance prochaine de l’enfant qu’elle va avoir avec sa compagne, elle se tient à distance, déléguant à Louise et Fabien le poids des décisions à prendre… 

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Manque de soignants dans les établissements pour personnes handicapées: «C’est dur de voir ce qu’on leur fait subir»

par Julien Lecot, envoyé spécial à Grandchamps-des-Fontaines (Loire-Atlantique)  publié le 24 février 2022 à 22h19


Le pôle d’hébergement Diapason, qui accueille près de 80 personnes autistes et polyhandicapées vers Nantes (Loire-Atlantique), est contraint de renvoyer des résidents chez leurs proches, faute de personnel. Une pénurie de main-d’œuvre qui touche tout le secteur depuis des mois.

Marion a encore les yeux rougis et la voix tremblante. Depuis le début de la matinée, elle fait des cartons, transporte des affaires et du matériel médical d’un bout à l’autre de la maison d’accueil spécialisée Diapason, à Grandchamps-des-Fontaines (Loire-Atlantique), en banlieue nantaise. Autour d’elle, l’unité 6, dont elle est la monitrice et coordinatrice, se vide petit à petit. Reste encore des dessins et des photos sur les murs, ainsi qu’une télé allumée que personne regarde. Et sur chaque porte de chambre, le prénom des résidents.

Yann Diener, On agite un enfant. L'Etat, les psychothérapeutes et les psychotropes






Loïc Geffrotin

On agite un enfant

En n'ayant lu que la quatrième de couverture d'On agite un enfant, on s'attend à ce que le livre mette en lumière les différentes stratégies commerciales, politiques et scientifiques des laboratoires pharmaceutiques, pour maximiser leurs profits, en inventant de nouvelles maladies et les molécules pour les traiter. En commençant notre lecture, on se rend compte que cet ouvrage de Yann Diener, psychanalyste, est bien plus que cela.

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Le prologue met le lecteur à la place de parents dont l'enfant aurait des « difficultés » passagères. Il se voit progressivement placé face aux institutions scolaires, psychanalytiques, puis peut-être médicales, pour finir par apprendre que son enfant est « handicapé » ! Et que, pour le calmer il doit prendre de la Ritaline. Comment en est-on arrivé là ? 

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Afin que l'on saisisse bien ce qui se joue actuellement, Yann Diener propose un bref historique du lien entre maladie, Etat, médecin et industrie pharmaceutique depuis la Libération. Il revient sur l'existence des Centres Médico-Psychopédagogique (CMPP), qui sont financés par la sécurité sociale. Ceux-ci sont créés en 1946, sous le terme de Centres Psychopédagogiques (CPP), par des psychanalystes, dont le but est de prendre en charge des symptômes légers, et ne pas les laisser entre les mains des services hospitaliers de psychiatrie. En parallèle se créent en 1949 les centres médico-psychologiques (CMP). Les deux types de structures fusionnent en 1963. La psychanalyse y était reconnue comme une des façons de soigner les enfants. Yann Diener rappelle cette histoire afin de tracer de façon sous-jacente ce qui est en train d'être perdu : une certaine conception de l'individu, sa maladie, et la façon de la soigner. 

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"Le nouvel hôpital psychiatrique du CHRU de Tours va être une catastrophe", dénoncent les syndicats de santé








Par  France Bleu Touraine  Mercredi 23 février 2022

Le projet de nouvel hôpital psychiatrique du CHRU de Tours ne fait pas l'unanimité parmi les soignants. En cause, la baisse du nombre de lits d'hospitalisation pour adultes de 204 à 120. Décision prise par l'ARS sans concertation selon les syndicats qui dénoncent un projet au rabais catastrophique.

Charlie Mongault, infirmier en psychiatrie au CHRU de Tours et délégué Sud-santé sociaux
Charlie Mongault, infirmier en psychiatrie au CHRU de Tours et délégué Sud-santé sociaux © Radio France

Cela fait partie des gros chantiers du CHRU de Tours. Rassembler sur le seul site de Trousseaul'ensemble des services psychiatriques de l'hôpital public.  Mais la nouvelle structure est loin, très loin de faire l'unanimité parmi les équipes soignantes et les syndicats. 

Pour en parler, Charlie Mongault, infirmier psychiatrique et délégué Sud-santé sociaux, était l'invité de France Bleu Touraine ce mercredi matin. "C'est d'abord le piège d'un projet architectural qu'on nous vend comme une amélioration alors que le bâtiment sera trop petit avec très peu d'accès aux extérieurs". 

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Les Rencontres pour la Recherche en Soins en psychiatrie, un rendez-vous dédié à tous les soignants

 le 24.02.22

Annulées en 2021 faute de conditions sanitaires défaillantes, les 7èmes Rencontres pour la Recherche en Soins en psychiatrie auront bien lieu en mars prochain à Écully. Un contenu scientifique exigeant, un réseau basé sur le co-étayage et un partenariat avec le GRIEPS sont des gages de réussite pour cette nouvelle édition. Jean-Paul Lanquetin, co-fondateur du Groupe de Recherche en Soins Infirmiers de psychiatrie (GRSI) nous présente cet événement de référence pour tous les soignants.


7èmes Rencontres de la Recherche en Soins en psychiatrie

En janvier 2020, lors des 6e Rencontres de la Recherche en Soins en psychiatrie (RRSpsy), 220 acteurs et intervenants venus de 70 structures (dont 55 établissements) et de 5 pays se sont retrouvés sur le site de Valpré à Écully (Lyon-Nord).

Contenu scientifique exigeant et réseau basé sur le co-étayage

Cet événement fut l’occasion, pour les participants, de découvrir un contenu scientifique exigeant, mais aussi de partager les richesses d’un réseau basé sur le co-étayage, ce qui ne fut pas possible en 2021 pour les raisons que l’on sait. Les 23 et 24 mars 2022, cette manifestation franchit une nouvelle étape. Libérées des limites d’un portage hospitalier, les RRSpsy gagnent en souplesse, en fluidité, en indépendance et initient un partenariat de co-organisation avec le Groupe de Recherche et d’Intervention pour l’Éducation des Professions Sanitaires et sociales (GRIEPS).

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Parenthèse philosophique n°2 : Grain de folie (webinaire)

Batna, Algérie.

Information publiée le 24 Février 2022 par Perrine Coudurier  (source : Mahieddine Islam Belaïd)

Le Centre de l’Enseignement Intensif des Langues de l'université Batna 1 organise un webinaire international intitulé : 

PARENTHÈSE PHILOSOPHIQUE N°2 : Grain de folie…

Mercredi 14 décembre 2022

Parenthèse philosophique n°2 : Grain de folie (webinaire)

Argumentaire :

Folie furieuse, folie douce, folie des grandeurs, la folie est partout dans la langue. Mais qu’est-ce que la folie ? C’est « un trouble mental », « un manque de jugement », « une idée ou une action extravagante », « ce qui échappe au contrôle de la raison ».

En grec, folie se dit mania d’où découlent manie, maniaque et Ménades « femmes furieuses » adoratrices de Dionysos (Bacchantes pour les Romains). Le radical a généré des mots plus positifs : Euménides « bienveillantes », Mnémosyne « la mémoire » ou mathématique « ce qui peut être appris ».

En latin, folie se dit furor. Les mots de la famille lexicale sont tous péjoratifs : Furies (déesses de la vengeance poursuivant les criminels), fureur, furieux.

La folie n'est pas pour la philosophie un objet de connaissance mais un obstacle à cet effort cognitif. Ce concept n'apparait pas dans l'histoire de la philosophie. Pour Descartes, la folie désigne les limites ou l'impossibilité du raisonnement. Hegel l’appelle « dérangement de l’esprit » qui dérègle l’harmonie du corps et de l’âme (La Phénoménologie de l’esprit, 1807). S’il faut trouver les causalités extérieures et internes de cette maladie, on ne peut garantir la guérison. 

La littérature regorge de névrosés et de psychotiques. Le théâtre offre un large éventail. L’Orestie d’Eschyle s’intéresse aux infanticides et aux parricides. Le théâtre shakespearien a immortalisé de nombreux déséquilibrés (Macbeth, Hamlet, Othello). Le drame romantique s’en inspire pour ses figures monstrueuses (Lorenzaccio de Musset, Lucrèce Borgia de Victor Hugo). Que dire d’Antonin Artaud ? Qui peut oublier Caligula de Camus ? Qui est cette Folle de Chaillot de Giraudoux ? Romans, contes et nouvelles habitent nos souvenirs d’images fortes de folie (Majnoun et Leïla, Don Quichotte de Cervantès, Journal d’un fou de Gogol, L’Idiot de Dostoïevski, Oblamov de Gontcharov, Le Horlà de Maupassant, A Rebours de Huysmans, Edgar A Poe Histoires extraordinaires, La petite fille au bout du chemin de Highsmith, Sage comme une image de Ruth Rendell, Face aux ténèbres. Chroniques d’une folie de Styron, D’après une histoire vraie de Le Vigan…). La poésie tutoie différentes formes de folie (La nef des fous de Brant, La Vie est un songe de Caldéron, Chants de Maldoror de Lautréamont, Illuminations de Nerval, …). 

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MédicamentsCeux qui provoquent de l'anxiété

Publié le : 24/01/2022 

Des médicaments peuvent provoquer chez certaines personnes une anxiété. Une seconde maladie, psychique, vient alors s’ajouter à la pathologie d’origine.

L’anxiété est un effet secondaire bien décrit de nombreux médicaments. Les personnes les plus à risque sont celles qui prennent des corticoïdes, de manière ponctuelle ou prolongée. L’anxiété induite par les autres médicaments (voir tableau ci-dessous) concerne moins de monde, mais la combinaison de plusieurs traitements connus pour cet effet secondaire majore les risques. Si l’on prend un de ces médicaments, il est conseillé d’être attentif à tout ce qui est ressenti comme inhabituel. L’anxiété induite se manifeste par une tension psychique et un stress permanent, accompagnés parfois de signes physiques : tachycardie, tremblements, baisse de l’appétit, troubles digestifs ou du sommeil… Des troubles de la concentration et une irritabilité doivent aussi alerter.

Prisons et bracelets électroniques : punir par l'espace Réécouter Prisons et bracelets électroniques : punir par l'espace

DIFFUSÉ LE 24/02/2022

À retrouver dans l'émission

GÉOGRAPHIE À LA CARTE

par Quentin Lafay

La prison et le bracelet électronique sont surtout des peines géographiques. Elles séparent les individus, compartimentent le quotidien, bouleversent le rapport à l'espace. Comment se déplace-t-on et s'organise-t-on dans ces lieux cloisonnés ? 

La maison d'arrêt de Fleury-Mérogis.
La maison d'arrêt de Fleury-Mérogis. Crédits :  Ludovic MARIN - AFP

Bienvenue dans Géographie à la carte.

Avec pour fil rouge de cette nouvelle émission, un objet géographique au carré : la prison.

Au carré, parce que la prison est un espace, qui punit par l’espace.

[...] Pour en parler, Quentin Lafay reçoit les géographes Franck Ollivon et Olivier Milhaud, et la contrôleuse générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot.

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Dix ans de prison, portable et ordi confisqués… Le harcèlement scolaire est désormais un délit

Arnaud BÉLIER   Publié le 

La proposition de loi du député finistérien Erwan Balanant a été adoptée ce jeudi 24 février. Elle crée un délit de harcèlement scolaire qui pourra être puni jusqu’à 10 ans de prison en cas de suicide ou tentative de suicide de la victime.

Les élèves et les parents recevront chaque année une information sur le harcèlement scolaire.

La proposition de loi visant à combattre le harcèlement scolaire, déposée par le député finistérien MoDem Erwan Balanant a été définitivement adoptée par le Parlement, ce jeudi 24 février. Le harcèlement scolaire, étendu aux faits commis en marge de la vie scolaire ou universitaire et par les personnels, y compris dans l’enseignement privé et dans l’enseignement supérieur, devient un délit qui pourra être puni jusqu’à dix ans de prison en cas de suicide ou tentative de suicide de la victime.

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Tentative de féminicide à Nice : «On sait que cette femme aurait dû être protégée»

par Mathilde Frénois, correspondante à Nice  publié le 24 février 2022 

A Nice, Johanna, mère de trois enfants, a été «poignardée et étranglée dans son sommeil», deux jours après avoir signalé la dangerosité de son compagnon, ce qui interroge sur l’efficacité des mécanismes, pourtant existants, de protection.

Les deux entailles traversent son visage. Parallèles et profondes, elles partent de la nuque et s’étirent jusqu’au milieu de la joue. Lundi, à l’aube, Johanna a été «poignardée et étranglée dans son sommeil» par son conjoint, Saïd B., dans l’intimité de leur domicile niçois. C’est sa sœur qui, sur Instagram, partage la photo à la sortie du bloc opératoire, les points de suture resserrant la balafre. Elle réclame «justice pour Johanna», sauvée in extremis par l’appel aux pompiers de son fils de 5 ans et l’intervention des chirurgiens. Johanna a été victime d’une tentative de féminicide. La mère de famille avait pourtant alerté la justice à plusieurs reprises sur la dangerosité de son compagnon.

Alternatives aux Ehpad Où habiter pendant ses vieux jours ?

Publié le : 23/02/2022 

L’âge venant, il semble parfois difficile de continuer à vivre dans le logement où l’on se sentait si bien. Beaucoup n’entrevoient alors qu’une solution : partir pour un Ehpad. Ce scénario n’est pourtant pas une fatalité. Les professionnels ont bien compris que les baby-boomers n’envisagent pas cette perspective avec enthousiasme. Aussi, de plus en plus de solutions alternatives leur sont-elles proposées.

Publiée en mai 2017 par Libération, la tribune est signée de personnalités de tous horizons. De l’ancien ministre Bernard Kouchner à l’écrivain Daniel Pennac, du généticien Axel Kahn à la metteuse en scène Ariane Mnouchkine, tous disent leur détermination à rester chez eux jusqu’à la fin de leurs jours. Et constatent avec inquiétude que « cette volonté, pour farouche qu’elle soit, finit par compter pour du beurre quand domine l’inquiétude de la famille, des proches ou de soignants. Ils interviennent alors, en ordre dispersé ou de concert, pour persuader qu’il est temps de voguer vers l’Ehpad ou tout autre établissement du même genre. Là où la liberté et l’autonomie sont, disons… encadrées. » Une préoccupation largement partagée : selon un sondage publié en mai dernier, 80 % des Français, et 92 % pour les 65 ans et plus, attendent des politiques publiques qu’elles soutiennent le maintien à domicile. Vivre dans son environnement familier avec ses repères et ses souvenirs, choisir son rythme de vie et ses activités, pouvoir aller et venir à sa guise, recevoir ses proches selon ses envies, autant de raisons de préférer rester chez soi le plus longtemps possible. Un souhait d’autant plus prégnant que beaucoup n’envisagent qu’une alternative : « Quand on affirme vouloir vieillir à la maison, cela signifie en réalité qu’on ne veut pas vieillir en Ehpad », analyse Luc Broussy, expert du grand âge et auteur d’un récent rapport sur l’adaptation des logements et des territoires à la transition démographique. La gestion de la pandémie avec l’interdiction des visites dans ces établissements et ses conséquences catastrophiques sur la santé physique et/ou mentale des résidents et des proches n’a fait qu’accentuer cette crainte, encore renforcée par le récent scandale sur la maltraitance dans les Ehpad Orpea. Heureusement, d’autres solutions existent. À chacun de choisir celle qui est le plus en adéquation avec son caractère, ses désirs et ses possibilités.

S’occuper d’une personne âgée méchante, comment gérer la situation ?

S’occuper d’une personne âgée méchante, comment gérer la situation ?

Il arrive qu’en vieillissant, certaines femmes et certains hommes au caractère jusqu’alors doux et bienveillant deviennent, peu à peu, des personnes âgées acariâtres et méchantes vis-à-vis de leurs proches et des personnes qui les entourent — un syndrome, si l’on peut le qualifier comme tel, immortalisé par exemple avec le personnage de Tatie Danielle, la grand-tante odieuse de la comédie d’Étienne Chatiliez. Mais pour certaines familles, cette affliction n’a malheureusement rien d’une fiction, et rend le quotidien et le soin de leur proche âgé particulièrement pénible, quand elle n’amorce pas un conflit ouvert entre les deux parties lorsque la frustration prend le dessus. Qu’il s’agisse d’une forme de persécution verbale, avec des insultes et accès de colère, ou encore des paroles déplacées, voire même d’une agressivité physique, à l’encontre de ses proches ou de son environnement, il y a de quoi être déconcerté pour ne pas dire désespéré lorsqu’on en vient à ne plus reconnaître un parent âgé. Comment alors faire face à une telle situation ?

Comprendre l’origine de l’agressivité

Pour apprendre à gérer les personnes âgées méchantes, il est d’abord nécessaire de les comprendre, et de réaliser d’où vient ce changement parfois brutal de caractère. C’est qu’avec la perte d’autonomie et de mobilité qui accompagne le grand âge, c’est un véritable échec personnel que l’on vit. Si la vieillesse est déjà accompagnée d’une certaine détérioration, on atteint pour la première fois un stade où l’on se retrouve dépendant à l’égard de son entourage, et ce pour accomplir même les tâches les plus basiques et intimes. C’est donc souvent la frustration face à ce sentiment d’impuissance face à la fatalité qui génère cette agressivité. Cela n’a d’ailleurs rien de propre au grand âge : pensez à ces automobilistes qui se mettent à taper du poing et klaxonner lorsqu’ils se retrouvent coincés dans des embouteillages, ou à la manière dont le sentiment d’être victime d’une injustice (qu’il soit d’ailleurs justifié ou non) peut plonger une personne dans une rage folle.

De la même manière, la douleur psychologique qui accompagne cette perte d’autonomie, tout comme des afflictions d’ordre physique, peuvent tendre la personne âgée. Là encore, ce n’est pas propre au grand âge : une migraine dont on ne sait comment se débarrasser peut elle aussi faire basculer dans la rage, ou du moins avoir le don de rendre la moindre contrariété particulièrement irritante. Or, ces petits maux deviennent permanents passé un certain âge — tout comme l’irritation qui peut donc les accompagner. Par ailleurs, le changement de personnalité peut très bien être d’ordre pathologique, entre des lésions cérébrales responsables de dysfonctionnement cognitifs affectant la personnalité, ou la maladie d’Alzheimer et la sénilité en général.

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Reportage A Valenciennes, «une vie de famille» dans un Ehpad à taille humaine

par Elsa Maudet, envoyée spéciale à Valenciennes (Nord)  publié le 25 février 2022

A la maison communautaire du Faubourg de Lille, les professionnels de santé s’adaptent au rythme et aux habitudes de vie de la vingtaine de résidents, loin des établissements à grande capacité entachés par le scandale Orpea. 

Le temps que les autres résidents prennent place dans la salle de restauration, Marthe Carrez met l’ambiance. «On n’a pas tous les jours 20 ans / Ça nous arrive une fois seulement / C’est le jour le plus beau de la vie / Alors on peut faire des folies», entonne la guillerette octogénaire, reprenant une chanson de Berthe Sylva. Il est 15 heures passées, l’heure de l’animation à la maison communautaire du Faubourg de Lille, à Valenciennes (Nord). Au programme, ce mardi : quiz musical. Pendant que Mimine, le chat de l’établissement, joue avec les feuilles de bambou secouées par le vent de l’autre côté de la baie vitrée, Maryline Coutant et Jérémie Varichon, les deux animateurs, lancent le premier titre. Quelques notes ont tout juste le temps de s’échapper de l’enceinte que, déjà, Marthe Carrez lâche : «Y’a de la joie  Bingo. Mais qui chante ? Jacques Maïa tente : «Les Compagnons de la chanson.» Raté. Il se reprend : «Charles Trenet !» Applaudissements.

ORPEA : "UNE MACHINE À BROYER LES SALARIÉS", TÉMOIGNE UN ANCIEN CADRE INFIRMIER

par Maxence Kagni, le Mardi 22 février 2022

Les députés de la commission des affaires sociales continuent leurs auditions, après les révélations du livre Les Fossoyeurs, qui met en cause les Ehpad Orpea. Un ancien cadre infirmier et un ancien directeur d'établissement du groupe ont témoigné de leur impuissance face aux méthodes du groupe.

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Orpea, ses loyers à la hausse, ses effectifs de soignants à la baisse

Par   Publié le 24 février 2022

Le groupe français de maisons de retraite et de cliniques privées, dont les méthodes de gestion ont fait l’objet d’un récent scandale, a connu, ces dernières années, une expansion internationale fulgurante.

Le siège social du groupe Orpea, près de Paris, le 2 février 2022.

Toutes les heures, Orpea exploite un lit de plus dans le monde depuis 2015. Le premier groupe européen de maisons de retraite et de cliniques privées a connu, ces dernières années, une expansion internationale fulgurante. Quitte à réduire le nombre de soignants au chevet de ses résidents âgés ou de ses patients, révèle une étude du Center for International Corporate Tax Accountability and Research (Cictar), rendue publique, jeudi 24 février, par les fédérations santé-sociaux de la CGT et de la CFDT.

« Dans le cas du Mediator ou d’Orpea, la communication ministérielle vise à faire oublier que la responsabilité du politique est engagée »


 



Publié le 23 février 2022

TRIBUNE

Le professeur émérite de médecine Bernard Bégaud pointe, dans une tribune au « Monde », des similitudes troublantes dans la manière qu’a l’Etat de se défausser dans la gestion des scandales sanitaires ou de prise en charge de la dépendance.

Les deux scandales du Mediator – un médicament mis au point par le groupe pharmaceutique Servier, vendu comme un antidiabétique, mais prescrit comme coupe-faim, responsable d’avoir causé la mort de plusieurs centaines de personnes – et Orpea – maltraitance de personnes âgées placées dans des organismes privés – sont a priori sans rapport mais ils illustrent, de manière tristement superposable, la gestion des crises sanitaires et médiatiques « à la française » : donner, par de multiples annonces, l’impression de tout mettre en œuvre tout en évitant de s’attaquer au fond et aux causes.

Présidentielle française: quel sauvetage pour la santé mentale?

Par :Caroline Paré  Publié le : 

Avant l’élection présidentielle française, l’équipe de Priorité Santé a choisi de consacrer une série d’émissions aux défis majeurs qui se posent en termes de santé à l’échelle nationale. Cette semaine, nous parlons de la crise qui affecte la psychiatrie, alors que selon le Ministère des Solidarités et de la Santé, une personne sur cinq est touchée chaque année par un trouble psychique.

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