jeudi 13 octobre 2016

Collèges privés et ségrégation sociale

 

Les faits sont tenaces : l’enseignement privé en France (à 96 % catholique) nuit à la mixité sociale. Et Thomas Piketty n'est pas le seul à le dire. 
 
La dernière étude[1] de la DEPP[2] rappelle une fois encore que les élèves scolarisés dans les collèges privés sont issus d'un milieu social plus favorisé que ceux du public. Pire, cet écart s'est creusé entre 2002 et 2015.
 
La DEPP a classé les collégiens français en quatre groupes selon leur origine sociale : très favorisée (22,7 % des enfants), favorisée (12,5 %), moyenne (26,9 %), défavorisée (37,8 %). Les enfants de professeurs entrent dans la première catégorie malgré des revenus moins élevés que les cadres supérieurs, car ce classement prend également en compte le capital culturel. Le groupe des défavorisés comprend les enfants de chômeurs, ouvriers et inactifs n'ayant jamais travaillé.
 
10 % des quelque 7000 collèges de France (hors Mayotte), publics et privés sous contrat, comptent moins de 15 % d'élèves défavorisés. À l'autre bout du spectre, 10 % des collèges comptent plus de 62 % d'enfants défavorisés. Le système est donc dans l'ensemble très peu mixte socialement et reflète souvent la faible mixité résidentielle dans les villes.

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