jeudi 13 octobre 2016

Médecins versus ordinateur : lequel fait le meilleur diagnostic ?

Roxane Curtet   10.10.2016

med vs app

Non, les machines ne nous ont pas encore supplantés ! Si Kasparov a perdu une fois face à Deeper Blue en 1997 lors d’une partie d’échec, les médecins gagnent haut la main le duel face aux diagnosticiens numériques, selon des scientifiques d’Harvard. Ceux-ci ont publié leur étude dans JAMA Internal Medicine le 10 octobre.

De nos jours, les ordinateurs se font de plus en plus performants et utilisent des programmes de plus en plus sophistiqués. La technologie innove et défie la supériorité humaine dans plusieurs domaines et pas seulement pour les parties d’échec. Mais au niveau du diagnostic médical, la machine fait-elle aussi bien, voire dépasse-t-elle le médecin ? « Pas vraiment », d’après les résultats de cette étude. Apparemment, les praticiens prodiguent le bon diagnostic plus de deux fois plus fréquemment que 23 applications de vérification de symptômes couramment utilisées. Ces données nous offrent la première comparaison sur les capacités de diagnostics des hommes face aux ordinateurs.
Le docteur sort gagnant du duel 
Ces deux dernières décennies, l’usage des listes de contrôle informatisés et d’autres applications à sécurité intrinsèque est en nette augmentation, que ce soit pour réduire les erreurs médicales ou pour rationaliser les protocoles de prévention des infections. Chaque année, des centaines de millions de personnes se servent de ces programmes ou d’applications internet pour vérifier leurs symptômes ou pour faire de l’autodiagnostic. Les experts se sont même récemment demandé si ces ordinateurs pouvaient aider à améliorer les diagnostics cliniques. 
Face à cet engouement, les chercheurs ont testé les compétences de 234 internes en médecine. Ceux-ci devaient examiner 45 cas cliniques qui présentaient certains signes avec différents degrés de sévérité qu'ils soient courants ou au contraire peu communs. Pour chaque scénario, le médecin devait identifier le diagnostic le plus probable parmi trois possibilités. Chaque cas clinique a été résolu par au moins 20 praticiens.
Ils ont ainsi supplanté les applications, en choisissant le diagnostic correct en premier dans 72 % des cas. Alors que les plateformes digitales ont répondu juste que pour 34 % des scénarios présentés. D’après les statistiques, 84 % des médecins ont classé le bon diagnostic. Pour comparaison, les contrôles digitaux des symptômes ont un score de 51 %. Par ailleurs, les chercheurs ont remarqué que le fossé entre les performances des médecins et des programmes se creusait davantage face à des signes peu communs et plutôt sévères. De même, l’écart demeurait moins important pour des pathologies courantes. « Alors que les programmes informatiques se sont montrés inférieurs aux praticiens en terme précisions du diagnostic, il serait intéressant d’étudier les futures générations de ces programmes car ils pourraient être plus complets », affirme le Pr Attev Mehrotra qui a dirigé les travaux.
En effet, même si les médecins font bien mieux que les machines, ils commettent quelquefois des erreurs (dans 15 % des cas). Les spécialistes concluent qu’il serait bénéfique de développer des algorithmes informatiques susceptibles d’être utilisés conjointement par le professionnel au moment où il doit prendre sa décision afin de limiter au maximum les erreurs de diagnostics.
Measure
Measu

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