samedi 8 août 2015

Fallait-il assister au suicide une femme de 75 ans en « bonne santé » : lifecircle se défend et la polémique rebondit

07/08/2015




Le suicide assisté d’une britannique de 75 ans, en bonne santé, a suscité l’émoi et la polémique en suisse et en Grande Bretagne.
Le débat s’est emparé des helvètes avec un article du quotidien Basler Zeitung, expliquant qu’Exit et Dignitas, les principales associations suisses d’aide au suicide, n’auraient sans doute pas accepté ce cas. En effet, ne seraient tolérées pour un suicide assisté que les personnes au pronostic vital engagé, subissant des douleurs importantes ou un handicap sévère.

Pour sa « défense », Erika Preisig, présidente de l’association Lifecircle, qui a prise en charge cette « patiente », a fait savoir qu’elle connaissait bien Gill Pharaoh et que son état de santé pouvait justifier la démarche, la septuagénaire souffrant de maladies invalidantes et permanentes (ouïe défaillante, de difficultés à se déplacer et une ‘maladie de la peau’).
De plus, l’infirmière de 75 ans aurait exprimé son souhait de mourir depuis cinq ans : «elle a continué de vivre uniquement pour ses enfants et son mari », indique ainsi Mme Erika Preisig.Au final, le journal bâlois relève que la médiatisation de cette situation a entraîné 25 nouvelles adhésions à Lifecircle en deux jours !

La Grande-Bretagne s’enflamme, un mois avant un débat sur le suicide assisté

Ce cas a entraîné de vives réactions en Grande Bretagne, où l’église a fait savoir qu’elle se mobiliserait de toutes ses forces pour éviter à la Grande Bretagne d’arriver à de telles dérives.  Un débat doit en effet se tenir au parlement sur cette question à partir du 11 septembre 2015, qui suscite de grandes inquiétudes parmi les associations chrétiennes et les groupes pro-vie.

Petit couac à l’association Exit

Exit, qui est aujourd’hui considéré comme la principale association suisse pratiquant le suicide assisté, a réagi à cette « affaire » en se laissant aller à quelques déclarations contradictoires.
Ainsi, le président d'Exit Genève, Jérôme Sobel, a estimé que les invalidités décrites sont des raisons valables de recourir au suicide assisté. S'il ne semble pas que la septuagénaire ait souffert d'une maladie fatale à court terme, cette « polypathologie invalidante » serait « suffisante » pour avoir recours au suicide assisté.
Bernhard Sutter, le président d'Exit Suisse, a pour sa part précisé à la RTS (Radio Télévision Suisse) qu'Exit n’aurait pas assisté au suicide de cette patiente car elle ne souffrait d’aucune pathologie grave, et qu’il s’agissait là d’un « cas extrême ».
Frédéric Haroche

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