mercredi 19 décembre 2012

"Entre la justice et la psychiatrie, la confiance est rompue"

Créé le 18-12-2012 
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Le président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH), Jean-Claude Pénochet, réagit à la condamnation d'une psychiatre dont le patient avait commis un meurtre.

Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mardi 18 décembre à un an de prison avec sursis pour homicide involontaire une psychiatre dont le patient avait commis un meurtre. Une première en France. Et un dangereux précédent selon Jean-Claude Pénochet, président du Syndicat des psychiatres des hôpitaux (SPH).
Comment réagissez-vous à la décision du tribunal correctionnel de Marseille à l'encontre de Danièle Canarelli ?


A Marseille, la psychiatre d'un patient meurtrier condamnée à un an de prison avec sursis

Le Monde.fr avec AFP | 
Danièle Canarelli, 58 ans, psychiatre à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse, poursuivie pour homicide involontaire.
Danièle Canarelli, 58 ans, psychiatre à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse, poursuivie pour homicide involontaire. | AFP/ANNE-CHRISTINE POUJOULAT
Le tribunal correctionnel de Marseille a condamné mardi 18 décembre à un an de prison avec sursis Danièle Canarelli, 58 ans, psychiatre à l'hôpital marseillais Edouard-Toulouse, poursuivie pour homicide involontaire après le meurtre commis par l'un de ses patients schizophrène.

La psychiatre et l'assassin : un jugement courageux

LE MONDE | 

Le jugement rendu, le 18 décembre, par le tribunal correctionnel de Marseille mérite que l'on s'y arrête. Dans cette affaire, un meurtrier, Joël Gaillard, avait été considéré comme pénalement irresponsable de l'assassinat qu'il avait commis en 2004. En réaction au non-lieu prononcé, logiquement, par les juges, le fils de la victime a porté plainte. Et la psychiatre, Danièle Canarelli, médecin du futur assassin, vient d'être déclarée coupable d'homicide involontaire et condamnée à un an de prison avec sursis.
"L'impunité de principe ne saurait exister, l'opinion publique ne le supporte pas", a rappelé le président du tribunal de Marseille. Chaque fait divers mettant en cause un malade mental ou un condamné récidiviste en fournit la démonstration : l'opinion a besoin de désigner un responsable. Surtout lorsqu'un tel drame est exploité politiquement.

Vieux-Condé : l'adolescent qui "avait envie de tuer" hospitalisé en psychiatrie

Le jeune homme de 15 ans, qui a blessé à coups de marteau deux collégiennes vendredi matin à Vieux-Condé, a été hospitalisé en psychiatrie. Une information judiciaire va être ouverte dans les prochaines heures. 
Le parquet de Valenciennes indique que le suspect a reconnu les faits et qu'il s'en souvient très précisément. Il a déclaré avoir envie de tuer depuis plusieurs jours. 

Originaire de Vieux-Condé et âgé de 15 ans, il a agressé à coups de marteau deux collégiennes vendredi matin avant 9h00. L'une d'elles était toujours hospitalisée hier soir, souffrant d'une fracture crânienne au niveau du rocher, l'os se situant derrière l'oreille. Ses jours n'étaient pas en danger.

L'autre adolescente aurait eu deux doigts fracturés en se défendant pour s'enfuir.

Le suspect est actuellement hospitalisé en psychiatrie puisqu'une première expertise médicale (faite en garde à vue) l'a déclaré irresponsable. Le maire de Vieux-Condé a donc pris un arrêté d'hospitalisation d'office. Néanmoins, une information judiciaire va être ouverte dès lundi 17 décembre précise le parquet de Valenciennes, ce qui va avoir pour effet de nommer un autre expert psychiatre qui validera ou non le premier diagnostic.

Le suspect n'encourt rien s'il est reconnu irresponsable ou risque la perpétuité pour tentative de meurtre (avec aménagement de peine puisqu'il a moins de 16 ans).

Le parquet de Valenciennes, estimant le dossier urgent, espère que le deuxième expert psychiatre rendra ses conclusions dans le courant de la semaine qui arrive. 
  • Par Emmanuel Pall
  • Publié le 15/12/2012

L’Afssaps dresse un état des lieux de la consommation des benzodiazépines en France - Communiqué

16/01/2012
L’Afssaps dresse un état des lieux de la consommation des benzodiazépines en France et de son évolution. Les benzodiazépines sont des médicaments très consommés par les français puisque chaque année, un sur cinq consomme au moins une benzodiazépine ou une molécule apparentée. Ces médicaments, qui agissent sur le système nerveux central, sont nécessaires pour de nombreux patients mais peuvent aussi présenter des risques. Ce constat a déjà conduit les autorités sanitaires à mettre en place des mesures visant à favoriser leur bon usage. Depuis 10 ans, on observe une stabilisation voire une diminution de la consommation des benzodiazépines en France. Cependant les risques liés à leur usage persistent et l’existence d’un lien entre benzodiazépines et démence est en cours d’étude. A la lumière de ces nouvelles données, l’Afssaps proposera des mesures pour renforcer le bon usage des benzodiazépines, limiter les risques liés à leur consommation et diminuer leur surconsommation.

mardi 18 décembre 2012

Malgré le rapport Sicard, l’Elysée veut une nouvelle loi


Le rapport Sicard sur «la fin de vie» exclut toute légalisation de l’euthanasie. La mission déplore le mésusage de la loi Léonetti et propose d’aller un peu plus loin en suggérant une «sédation terminale». En revanche, le rapport ne plaide pas en faveur du suicide assisté. L’Elysée va maintenant saisir le Comité National d’Ethique et annonce un projet de loi sur la fin de vie en juin, contrairement aux recommandations du rapport.

La mission du Professeur Didier Sicard a fait un choix. Pas de nouvelle loi, mais des modifications à apporter. « Nous appelons à un changement culturel majeur. Le déni de la mort dans notre société est une situation qui est mauvaise », a expliqué Didier Sicard. Appelé par le président de la République à apporter une réflexion sur « la fin de vie », le Pr Didier Sicard a conduit une mission composée de philosophes, professionnels de santé et juristes qui a fini par formuler après six mois de travaux des propositions qu’elle a présentées mardi matin à François Hollande. Le Président avait en effet demandé qu’une réflexion soit menée sur la fin de vie pour éventuellement envisager de légiférer et d’ouvrir la voie à une « assistance médicalisée pour terminer sa vie de fin vie », comme indiqué dans la proposition 21 de son programme présidentiel. Une dizaine de « débats citoyens » plus tard, les conclusions restent prudentes et proposent peu de changement.

En Suisse, l'aide au suicide plutôt que l'euthanasie

Mis à jour le 

C'est dans cette maison située dans la banlieue de Zurich (Suisse) que l'association Dignitas pratique le suicide assisté.
(SEBASTIAN DERUNGS / AFP)

EUTHANASIE - La maison bleue ne désemplit pas. Depuis plus de dix ans, l'association Dignitas, basée à Zurich (Suisse), propose d'aider à se suicider les personnes qui le souhaitent. 
La Suisse n'autorise pourtant pas l'euthanasie. Mais avec le suicide assisté, elle propose une autre voie. Et reste l'un des seuls pays d'Europe à autoriser une telle"prestation", pour reprendre la terminologie de l'association. 
Comment se déroule ce service de l'extrême ? Francetv info s'est penché sur la question.
Adhérer pour avoir droit au suicide assisté
Le Code pénal suisse autorise l'assistance au suicide, à condition que celle-ci ne soit pas motivée par un "mobile égoïste". L'assistance au suicide (ou suicide assisté) se distingue de l'euthanasie car elle désigne le fait de fournir à une personne les moyens de se suicider. La mort n'est donc pas déclenchée par un tiers, mais par le patient lui-même.
Deux grandes associations proposent d'aider ces personnes déterminées. Exit, qui ne s'adresse qu'aux Suisses, et Dignitas, qui accueille aussi des étrangers. Cette dernière est membre de la Fédération mondiale des associations pour le droit à mourir, dont fait également partie l'Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), principale association française pro-euthanasie et pro-suicide assisté.
Pour bénéficier des prestations de Dignitas, il faut auparavant adhérer à l'association. Si celle-ci reçoit principalement des personnes atteintes de maladies incurables, son fondateur controversé, l'avocat Ludwig Minelli, revendique le droit à un accompagnement élargi. Seule condition : "Avoir une maladie." Une définition floue qui va donc au-delà de l'euthanasie telle qu'elle est pratiquée en Suisse. Une Française filmée par la TSR en 2011 s'est ainsi suicidée avec l'aide de Dignitas alors qu'elle était encore valide et s'exprimait sans difficulté.


 

Tout sauf l’euthanasie : qu’est-ce que le suicide assisté ?

Le professeur Didier Sicard a rendu lundi le rapport de la Commission de réflexion sur la fin de vie en France à François Hollande, qui servira de « guide » pour un examen parlementaire en 2013. Il n’est toujours pas question de légaliser l’euthanasie, mais la porte au « suicide médicalement assisté » est désormais ouverte.
La loi Leonetti (2005) était jugée insuffisante et trop éloignée de l’engagement 21 du candidat à la présidentielle. Durant la campagne, François Hollande ne s’est jamais prononcé en faveur de l’euthanasie :
« Je proposerai que toute personne majeure en phase avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance physique ou psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
Fin octobre, 86% des Français s’étaient déclarés favorables à la légalisation de l’euthanasie dite active (enquête Ifop pour Pélerin magazine).
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Quelle différence avec l’euthanasie ?

Le patient, auteur du geste
C’est cette solution d’une assistance médicalisée que retient le rapport Sicard. Lors d’un suicide assisté médicalement, c’est le patient lui-même qui effectue l’acte provoquant la mort et non un tiers, comme lors d’une euthanasie.
Selon The World Federation of Right to Die Societies, l’association internationale pour le droit de mourir dans la dignité (voir ici l’ADME française), qui milite pour la légalisation du suicide assisté), « le suicide assisté doit être clairement demandé par le patient » :
« Les requêtes sont basées sur la liberté de conscience de ce dernier et sur l’évolution dramatique inévitable de sa pathologie, lui faisant subir des souffrances morales et physiques intolérables. »
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Quelles sont les procédures dans les pays où il est autorisé ?

Il existe différentes formes de « suicide assisté ». Elles varient selon les législations des pays l’autorisant.
  • suicide assisté sans geste médical : le patient s’administre la potion létale, prescrite par le corps médical, sous le contrôle de ses proches, souvent dans son environnement familial ;
  • suicide médicalement assisté : le corps médical est omniprésent tout au long du processus. Il accompagne également le patient lors de l’auto-administration.
Depuis la remise du rapport, deux pays autorisant le suicide assisté sont cités en exemple. La Suisse et l’Etat américain de l’Oregon. Mais il est aussi autorisé dans deux autres Etats, le Montana et Washington. Sachant qu’en Europe, les Pays-Bas, la Belgique et le Luxembourg autorisent eux l’euthanasie.
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Le suicide assisté sans geste médical

L’exemple suisse
La procédure suivie en Suisse se fonde sur un vide juridique. A savoir la libre interprétation de l’article 115 du code pénal helvète, selon lequel il est possible d’aider quelqu’un à mourir à condition que le tiers n’en retire aucun intérêt personnel.
En Suisse romande, le recours au suicide assisté est conditionné à l’adhésion à l’ADMD nationale. « C’est totalement gratuit à condition d’être membre », explique l’un de ses responsables. C’est l’association qui centralise les demandes, les étudie, et accompagne le malade.
En plus de son adhésion, ce dernier doit remplir quatre conditions :
  • avoir tout son discernement,
  • faire une demande répétée et détaillée,
  • transmettre l’intégralité de son dossier médical,
  • avoir une maladie au pronostic fatal, ou ressentir une souffrance intolérable.
Si tous ces critères sont remplis, la procédure peut aller à son terme relativement vite, explique l’ADMD suisse :
« Pour les patients les plus sévèrement atteints, cela peut prendre trois à quatre semaines. »

Expertise psychologique

Le suicide assisté sans geste médical compte six grandes étapes :
  • le malade fait une demande répétée et adhère à l’association ;
  • l’association reçoit le dossier médical complet du malade, un médecin conseil de l’association étudie le dossier ;
  • une expertise psychologique peut-être demandée si les motivations du demandeur doivent être précisées ;
  • le médecin conseil prescrit la potion létale par ordonnance ;
  • c’est un bénévole de l’association qui porte la potion létale au malade puis s’entretient une dernière fois avec lui, puis avec sa famille ;
  • si le patient n’a pas changé d’avis, il boit la potion létale, du pentobarbital, unanesthésique puissant, et décède en moins de dix minutes.
Dans le pays, l’association Dignitas assiste, non gratuitement, les malades venus de l’étranger.
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Le suicide médicalement assisté

L’exemple de l’Oregon (Etats-Unis)
C’est la procédure actuellement en vigueur dans l’Etat américain de l’Oregon. Et la solution évoquée par le professeur Didier Sicard.
Selon le quotidien La Croix, l’Oregon est le premier Etat américain à avoir légalisé l’assistance au suicide. Elle y est autorisée depuis 1998. Les Etats de Washington et du Montana l’ont également intégrée dans leur législation, depuis 2009.

Le dernier geste, sous contrôle médical

Comme en Suisse, les conditions à remplir sont nombreuses :
  • pporter la preuve de sa majorité (18 ans) et résider dans l’Etat ;
  • faire une demande orale d’ordonnance létale devant un premier médecin ;
  • faire une demande écrite au même médecin, devant deux témoins. Le médecin peut refuser ;
  • s’adresser à un autre médecin, qui doit à son tour accepter la demande ;
  • le patient doit s’entretenir avec les deux médecins des alternatives possibles, comme les soins palliatifs ;
  • il s’administre lui-même la substance létale, sous contrôle médical.
Quelle que soit l’issue du prochain débat parlementaire, l’intervention du corps médical dans la procédure de suicide assisté rassure le législateur et le grand public. Mais elle divise encore les médecins. Ces derniers se verraient en effet confier un rôle majeur dont ils ne veulent pas forcément.

Le rapport Sicard propose de respecter la volonté des malades jusqu'à donner la mort

LE MONDE | 

Le professeur Didier Sicard lors de son arrivée à l'Elysée, mardi 18 décembre.
Le professeur Didier Sicard lors de son arrivée à l'Elysée, mardi 18 décembre. | AFP/PATRICK KOVARIK

Il avait promis "de ne pas se défiler". Il a tenu parole. Le professeur Didier Sicard a remis au président de la République, François Hollande, mardi 18 décembre, le rapport de la "commission de réflexion sur la fin de vie en France" (ici en PDF). Six mois n'auront pas été de trop pour explorer les conditions de la mort et envisager si, conformément à la proposition 21 du candidat Hollande, il faut ouvrir la voie à une"assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité". Il en ressort des propositions fortes esquissant "une solution à la française"au débat sur la fin de vie.
Le constat du professeur Sicard est sans appel : il faut "mieux faire droit aux attentes et espérances des citoyens à l'égard de la fin de vie". Prenant acte que la majorité des Français souhaitent être aidés médicalement pour mourir (56 % selon un sondage réalisé par la mission), il propose que la loi Leonetti soit appliquée non pas à la lettre mais dans son esprit et qu'une sédation terminale (administration d'opiacés entraînant le coma puis la mort) puisse être administrée par les médecins aux patients qui l'auraient demandé de façon réitérée. Sans le recommander explicitement, la mission Sicard ouvre par ailleurs la réflexion sur le suicide assisté, soit la possibilité laissée à un malade incurable d'absorber un produit létal: si la société devait adopter cette direction, ce serait à l'Etat d'en assumer la responsabilité, pointe le rapport. Enfin, la mission écarte l'euthanasie dite active, un geste médical radical, estimant qu'elle franchirait "la barrière d'un interdit".

Trop d’inégalités sociales de santé selon le HCCAM


Le Haut conseil pour l'avenir de l'assurance maladie (HCAAM) consacre une partie de son rapport annuel publié lundi au rôle de l'assurance maladie dans la lutte contre les inégalités sociales de santé. «Il existe en France d'assez nettes inégalités sociales de santé si nous nous comparons aux autres pays européens», souligne le rapport. Le HCAAM dit manquer d'indicateurs pour mesurer précisément le lien entre inégalités de santé et inégalités financières d'accès aux soins. Rappelant que l'assurance maladie doit garantir un égal accès aux soins pour tous, il se demande «si elle contribue de manière adéquate à l'indispensable effort de correction ou de compensation qu'il faut mettre en place». Le HCAAM rappelle à cet égard la nécessité de mettre en place une prise en charge globale «de l'état de santé de chacun» à travers un «parcours de soins» pour répondre aux inégalités de santé.

La HAS veut certifier les établissements en s’aidant des patients à partir de 2014

La Haute Autorité de santé (HAS), qui organisait jeudi à Lille ses rencontres régionales avec desdécideurs, professionnels de santé et associations de patients, a fait le point sur la certification des établissements de santé lancée en 1999.
Au moment où elle finalise la future version de la certification applicable en 2014, la HAS a dressé un bilan des opérations en cours. Sur 2 650 établissements de santé, publics et privés, 18 % ont été certifiés sans aucune réserve, 36 % ont obtenu la certification avec une ou plusieurs recommandations, 36 % ont des réserves à lever pour obtenir leur certification, et 10 % ont un sursis à certification, une nouvelle visite étant programmée un an plus tard.
« D’après les enquêtes que nous avons menées, cette démarche joue un rôle important dans la démarche d’amélioration de la qualité, insisteJean-Paul Guérin, président de la Commission de certification à la HAS.Elle a un véritable impact sur le développement d’une culture qualité au sein des établissements, ce qui, au final, a des répercussions sur les malades, même si c’est plus difficile à chiffrer. »

Hôpitaux franciliens : une fin d’année sous tension

En décembre, se décide l’octroi d’enveloppes exceptionnelles pour les hôpitaux endettés ou déficitaires. Le centre hospitalier intercommunal de Montreuil (Seine-Saint-Denis) vient ainsi de décrocher 4 millions d’euros.« Le climat de travail s’est apaisé, la situation du service d’anesthésie est stabilisée, et l’accueil des urgences pendant la première partie de nuit a repris depuis le 3 décembre », se félicite la maire Dominique Voynet (EELV).

Inégalités sociales de santé : la médecine de parcours, solution privilégiée par le Haut Conseil

Dans son rapport annuel rendu public lundi, le Haut Conseil pour l’avenir de l’assurance-maladie (HCAAM) s’est intéressé au rôle de l’assurance-maladie dans la lutte contre les inégalités sociales de santé. Ces inégalités sont mesurées par divers indicateurs sociaux (revenu, catégories socioprofessionnelles, précarité) et de santé (espérance de vie, nombre de maladies déclarées, causes de décès). « Rechercher et comprendre ces liens entre situation sociale et état de santé concerne au premier chef l’avenir de l’assurance-maladie », indique le touffu rapport duHCAAM.

Déserts médicaux : la Coordination des petits hôpitaux réclame plus de coercition

lequotidiendumedecin.fr 17/12/2012

La Coordination nationale des comités de défense des hôpitaux et maternités de proximité, créée en 2004 à Saint-Affrique, intervient régulièrement dans le débat public. Son credo : refuser les fusions qui concentrent l’offre de soins, la« marchandisation » de la santé, et promouvoir le maintien des petits plateaux techniques. Autant dire que la thématique des déserts médicaux l’inspire au premier chef.
Le plan de lutte annoncé dans la Vienne par Marisol Touraine n’a pas convaincu la Coordination. Son président, Michel Antony, se fend d’une lettre ouverte à la ministre de la Santé pour lui signifier sa grande déception. Il regrette que la Coordination n’ait pas été consultée en amont.
Les usagers de la psychiatrie abandonnés par psychiatres et administrations !
Docteur Guy Baillon
Psychiatre des Hôpitaux
Les usagers de la psychiatrie abandonnés par psychiatres et administrations !
Les usagers de la psychiatrie sont de plus en plus malmenés dans l’hexagone.
Les preuves s’accumulent.
Sachons voir dans cette violence masquée du précédent gouvernement (laquelle se continue, comme s’il n’avait pas été remplacé) le signe de la volonté d’étouffer une politique de santé que le monde nous enviait et qui était née des horreurs de la guerre dans les hôpitaux psychiatriques.
Un exemple : Une des dernières violences subie par les usagers a été leur mise à l’écart de tout projet par l’administration et les psychiatres de l’hôpital Ste Marie à Nice.
Il y a d’abord eu la destruction de la psychiatrie de secteur de Nice il y a 5 ans lorsque sous la pression de l’ARS les psychiatres et la directrice ont décidé de briser la continuité des soins en créant un « pôle de soins dits extrahospitaliers pour les soins hors hôpital de 5 secteurs », et en maintenant 2 ou 4 pôles hospitaliers plus ou moins ‘intersectoriels’ dans l’hôpital. La seule raison justifiant cette mesure a été de ‘faire des économies’ au mépris du maintien par le gouvernement de la « politique de secteur » dont l’outil essentiel est la continuité des soins par une même équipe. Depuis cette date les malades et usagers sont écartelés entre les théories et pratiques des ‘services’ hospitaliers et de l’énorme pôle extrahospitalier. Il n’y a plus ‘d’équipes de secteur’. Elles ont été mises en morceaux au mépris du suivi des patients.
Aujourd’hui c’est au tour du service de médecine générale de cet hôpital, qui restait un des havres de paix pour les usagers de la psychiatrie, d’être démantelé sans tenir compte des demandes insistantes de la FNAPSY pour le sauver.
L’administration a beau jeu de dire que ce service coûte plus cher que dans le reste de la France. Pourtant depuis la destruction de la sectorisation ce service était un espace où les usagers se sentaient encore chez eux, car les soignants y avaient développé une compétence remarquable à l’égard de la vulnérabilité particulière des patients de la psychiatrie.

Sexisme : les ministres à l’école des femmes

29 novembre 2012

Le gouvernement, qui a suivi des stages de sensibilisation depuis juillet, présente aujourd’hui son plan en faveur de l’égalité.

Douze ans. Les ministres se réunissent ce matin à Matignon, en comité interministériel aux droits des femmes, une instance qu’on n’avait pas jugé bon de convoquer depuis le gouvernement Jospin. Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, présentera dans la foulée un plan en faveur de l’égalité. «C’est la troisième génération du droit des femmes, après le droit de vote et la loi IVG», explique-t-on au ministère des droits des femmes.
Spéciale dédicace à Carla Bruni-Sarkozy ? Dans le magazine Vogue de décembre-janvier, elle s’assume en «bourgeoise» et assène : «On n’a pas besoin d’être féministe dans ma génération.» Des mots qui ont enflammé Twitter et lancé une vague de protestations sous le mot-clé #ChereCarlaBruni. Une avalanche qui a finalement conduit l’intéressée elle-même à juger sa phrase «maladroite». Et pour cause.
Une femme sur trois travaille à temps partiel, elles touchent une retraite inférieure de 40% à celle des hommes et 27% de salaire en moins. A la maison, elles assument l’écrasante majorité des tâches domestiques. A l’Assemblée nationale, elles sont seulement 27%. Pas besoin d’être féministe ? «On a besoin que tout le monde soit féministe. Le féminisme, c’est un combat pour l’égalité des sexes, pas pour la domination d’un sexe sur l’autre», a répliqué Najat Vallaud-Belkacem, ministre des Droits des femmes, à l’ex-première dame.
Parce que la lutte contre les stéréotypes concerne tout le monde, elle a obtenu, dès le mois de juillet, que ses collègues ministres suivent un stage antisexisme. Certains ont traîné les pieds, ou ricané. Quelques-uns (6 sur 38) ne s’y sont pas encore rendus. Mais la plupart s’y sont pliés. Les séances ont été animées par une conseillère politique, cofondatrice d’Osez le féminisme, aidée par l’association nationale des DRH, un Powerpoint, des exemples, des chiffres et trois quarts d’heure de discussion.
Vincent Peillon (Education) a pris des notes. Marie-Arlette Carlotti (Personnes handicapées et Lutte contre l’exclusion) est venue avec son cabinet au complet, son chauffeur et ses deux assistantes. Bernard Cazeneuve (Affaires européennes) a dit trouver l’exercice très efficace et certains y sont allés de leurs anecdotes. Ainsi Jean-Yves Le Drian (Défense) a raconté comment, en Bretagne, il avait dû se battre pour imposer, en 2000, une conductrice pour un bus à deux étages, jugé trop lourd pour une femme. «L’objectif, c’est de créer des réflexes, pas de délivrer un cours sur les droits des femmes»,explique Caroline de Haas, d’Osez le féminisme, qui assure ces séances de «sensibilisation» inspirées par la Suède.

Tu seras une bonne ménagère, ma fille


Par QUENTIN GIRARD
Dans les années 80, les publicités pour les enfants pouvaient être particulièrement sexistes. La jeune fille devait avoir envie de faire le ménage, devenir secrétaire et séduire les garçons. Panorama.

Jouer n’est pas tuer

Nous sommes bientôt en 2013, et il semblerait que le message ne soit pas encore passé : jouer aux Jeux vidéo ne fait pas de vous un psychopathe ! Lancé à l’initiative du psychologue geek, Yann Leroux, un Tumblr participatif intituléJouer n’est pas tuer présente des gamers hardcore qui ont une vie normale.
Ils sont psychologues, chefs d’entreprise, architectes, médecins, étudiants, maman, papa, vendeur… et pourtant ils aiment poutrer du zombie. Ils aiment « rouler très vite à contresens » dans les jeux-vidéo, mais ils ont encore tous leurs points sur leur permis de conduire. Et ils le disent sur Jouer n’est pas tuer.