jeudi 25 mars 2010



ETHNOLOGIE, ANTHROPOLOGIE
SÉMINAIRE
Paris


Anthropologie, psychanalyse et politique. Regard sur les terrains

Publié le mercredi 24 mars 2010 par Karim Hammou

RÉSUMÉ

Ce séminaire propose de repenser les dialogues et les mises à l’épreuve réciproques entre anthropologie et psychanalyse. Il s’efforce d’articuler trois lignes de questionnement : 1. Clinique du terrain et terrains cliniques. 2. Folie et État. 3. Débat entre anthropologie et psychanalyse de l’ordre épistémique et épistémologique.

ANNONCE

Argumentaire du séminaire

Ce séminaire propose de repenser les dialogues et les mises à l’épreuve réciproques entre anthropologie et psychanalyse. Il s’efforce d’articuler trois lignes de questionnement :

* Clinique du terrain et terrains cliniques : des anthropologues s’interrogent sur la nature des relations interpersonnelles développées durant leurs enquêtes, le sens et les modalités de leur écoute, et, corollairement, les mobiles intimes de la parole des acteurs. Les crises économiques et politiques qui bouleversent de nombreuses sociétés s’impriment, en effet, dans la situation ethnologique. De surcroît, l’ethnologue se trouve de plus en plus fréquemment en contact avec des populations en fragilisation croissante, en état de non inscription, et même d’errance.

* Folie et État : on développera une réflexion croisée, d’un côté sur les effets sur les élaborations identitaires des nouvelles représentations du bien-être psychique, de l’autre, sur les instances de légitimation sur ce que serait une bonne santé psychique en termes de prévention, de diagnostic, de traitement et de leur évaluation. Enfin, le lien doit être souligné entre les terreurs issues de la violence de l’État et les confusions des registres du Réel, de l’Imaginaire et du Symbolique, qui font tenir l’existence singulière et les échanges sociaux. D’une certaine manière, la folie a disparu au profit de l’exclusion et de la stigmatisation des perdants. Dans les pays lointains qui ne rentrent pas dans cette industrialisation du soin, l’OMS., au contraire, préconise un retour aux dispositifs dits « traditionnels », légitimant médiums, devins et autres guérisseurs. Dans ces deux configurations du monde globalisé, les États jouent un rôle majeur, idéologique, symbolique, mais aussi institutionnalisant les corps des professionnels du soin psychique. La psychanalyse fait actuellement l’objet d’un débat social, d’autant plus aigu que c’est la singularité du sujet individuel qui est en jeu. La présence de la psychanalyse dans les institutions de soin et d’enseignement redevient l’enjeu d’une lutte, alors que la psychiatrie et la psychopathologie sont de plus en plus biologiques.

* Un dernier volet : rouvrir le débat entre anthropologie et psychanalyse de l’ordre épistémique et épistémologique, à l’heure où le cognitivisme est, pour un nombre croissant d’anthropologues, un outil de validation de leurs recherches et de leurs résultats. La généralisation de l’économie de marché a eu des effets de plus en plus prononcés sur les définitions de la souffrance psychique, des troubles mentaux, leurs modes de diagnostic et leur traitement. Dans les démocraties industrielles, on constate la dominance des modélisations biologiques et neurologiques, le retour à un primat héréditaire et la mise en avant de polices de rééducation comportementaliste.

Programme
(attention aux changements de salle)

26 janvier 2010 10h30-12h30 – Salle 015

Maison des sciences de l’Homme,
54 Bd Raspail, Paris 6°


Mardi 13 avril 2010 10h30-12h30
Salle 9, EHESS n° 105 Bd Raspail

Présentation de l’ouvrage « Psychanalyse et Politique », en présence de Marie-Laure Dimon et Louis Moreau de Bellaing

Argumentaire de l’ouvrage : Comment être sujet de son action, de sa parole, de son histoire quand la notion de sujet en psychanalyse fait débat ? Est-il possible d'associer psychanalyse et politique quand l'objet politique est par essence indéterminé ? La psychanalyse et la démocratie ont-elles parties liées dans le devenir d'un sujet en processus d'autonomisation assujetti à de fines articulations avec le sociopolitique ? Il s'agit d'explorer les dimensions psychanalytique et politique situées au coeur même de la condition humaine, de sa pulsionnalité et de ses expériences de liberté inhérentes aux mouvements de ruptures avec le passé. Il paraît nécessaire de penser le vivre-ensemble et d'envisager la mise en perspective de la dialectique sujet et citoyen, créateurs d'histoire et d'une paradoxale compatibilité.

Mardi 25 mai 2010 10h30-12h30
Salle 242, 54 Bd Raspail, Paris 6°

Mardi 29 juin 2010 10h30-12h30
Salle 15 MSH, 54 Bd Raspail, Paris 6°

Organisé par

* Marie Bonnet, anthropologue-psychanalyste, mbonnet@ehess.fr
* Olivier Douville, Maître de conférences en psychologie clinique, Laboratoire CRPM (Université Paris 7) douvilleolivier@noos.fr
* Monique Selim, directrice de recherche à l’IRD monique.selim@bondy.ird.fr

Lieu
* Paris (75000) (MSH, salle 15, 54 boulevard Raspail)
Dates
* mardi 26 janvier 2010
* mardi 13 avril 2010
* mardi 25 mai 2010
* mardi 29 juin 2010

Contact
* Selim Monique
courriel : monique.selim@ird.fr
* Douville Olivier
courriel : douvilleolivier@noos.fr

Source de l'information
* Marie Bonnetcourriel : mbonnet@ehess.fr

Pour citer cette annonce« Anthropologie, psychanalyse et politique. Regard sur les terrains », Séminaire, Calenda, publié le mercredi 24 mars 2010, http://calenda.revues.org/nouvelle15575.html



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire