vendredi 26 mars 2010






Quand la psychiatrie entre dans l'enceinte judiciaire…

http://www.lunion.presse.fr/article/faits-divers/quand-la-psychiatrie-entre-dans-lenceinte-judiciaire%E2%80%A6

Publié le lundi 29 mars 2010









En condamnant Gino Ooghe à une peine de 30 ans de réclusion, les jurés ont sans doute imaginé protéger pour longtemps la société.« C'est humain. Quand on a à connaître de faits graves, comme c'est le cas aux assises, les gens ont peur, ils veulent se protéger », remarque Isabelle Seurin. Celle qui préside la cour d'assises pour la sixième année, complète : « La peine est alors souvent lourde et elle l'est d'autant plus, quand l'accusé souffre d'une pathologie mentale. Et pourtant, d'une manière générale, la loi prévoit qu'on tienne compte de cet état dans le prononcé de la peine comme une circonstance atténuante. » Or, cette altération des facultés mentales est souvent prise comme une circonstance aggravante.
Dans le cas de Gino Ooghe, c'est parce qu'il y a eu une rupture dans le traitement qu'il y a eu passage à l'acte. Pour le jury populaire, il est alors facile de se dire que si la psychiatrie n'est pas parvenue à le maîtriser, c'est à la justice de le faire. Isabelle Seurin confirme que la symbolique de la loi participe à la thérapie, mais elle regrette que ces personnes se retrouvent en prison alors qu'elles souffrent de pathologies lourdes : « Cela ne réglerait pas leur problème de santé mentale. Il y aurait une réflexion commune à mener avec la psychiatrie et la justice pour essayer de trouver la solution la plus efficace, mais on sait que tout est conditionné par les moyens et le nombre de lits. On sait aussi que, dans ce domaine, les moyens sont de moins en moins importants. »



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