samedi 12 décembre 2009




A. Green, L'Aventure négative. Lecture psychanalytique d'Henry James

Parution : 5 novembre 2009.














André Green, L'Aventure négative
Lecture psychanalytique d'Henry James
Paris: Hermann, coll. "Psychanalyse", 2009
* Isbn 13 (ean): 9782705669157
* 25€


Présentation de l'éditeur :
« Henry James m'a accompagné durant de nombreuses années et continue de le faire. Je me souviens de la surprise et de la satisfaction ressenties en constatant qu'il en avait été de même pour Winnicott, en 1917, à l'âge de vingt-et-un ans, durant son service militaire dans la Royal Navy. Il avait lu l'oeuvre de Henry James à bord du Lucifer, ce qui lui permit d'aiguiser sa pénétration des patients dont il allait s'occuper ultérieurement. Pour moi, cette découverte vint plus tard, puisque James ne faisait pas à l'origine partie de mon patrimoine culturel. Mais il m'est depuis devenu indissociable. »

ANDRÉ GREEN, Extrait de la Préface
André Green est né au Caire en 1927. Docteur en médecine de la Faculté de Paris, ancien chef de clinique des maladies mentales, il a été directeur de l'Institut de Psychanalyse de Paris et professeur à la Freud Memorial Chair à University College (Londres). Il est l'auteur de très nombreux ouvrages de pychanalyse. Parmi lesquels, "La Folie privée" (Gallimard, 1990), "Le travail psychanalytique" (PUF, 2003), "Le Complexe de castration" (« Que sais-je », PUF, 2007).





























Recours devant le Conseil d'État contre les liens entre médecins et laboratoires

LE MONDE | 08.12.09 |


Les liens entre médecins et laboratoires pharmaceutiques sont à nouveau sur la sellette. Après le vaccin contre la grippe A, c'est au tour de traitements contre le diabète et la maladie d'Alzheimer d'être pointés.
L'Association pour une formation médicale indépendante au service des seuls professionnels de santé et des patients (Formindep) a déposé, lundi 7 décembre, deux recours devant le Conseil d'Etat contre deux "recommandations de bonnes pratiques médicales" de la Haute Autorité de santé (HAS). La première, qui date de novembre 2006, porte sur le traitement du diabète de type 2 ; l'autre, de mars 2008, sur la maladie d'Alzheimer. Dans les deux cas, le Formindep conteste "les conflits d'intérêts des experts qui ont rédigé" les recommandations. Conflits "mal, voire non gérés par la HAS", compte tenu des liens des experts avec les laboratoires qui parfois commercialisent les médicaments censés traiter ces maladies. Le Formindep demande donc l'annulation de ces deux recommandations "pour violation du principe d'impartialité ". Ce n'est pas la première fois que cette association s'attaque au sujet. En mars dernier, elle avait demandé au président de la HAS le retrait pur et simple des deux recommandations en question. Demande rejetée.

La HAS élabore des recommandations de bonnes pratiques qui "décrivent les soins les plus adaptés à un patient, compte tenu de l'état actuel des connaissances et des pratiques médicales". Elles "s'imposent aux médecins car elles ont un caractère normatif et sont souvent paroles d'évangile", estime le docteur Philippe Foucras, président du Formindep. "L'objectivité et le caractère scientifique de ces textes doivent donc être absolument garantis, au risque de soins inappropriés, voire dangereux, et de surcoûts pour la collectivité ", insiste le Dr Foucras. Afin d'offrir toutes les garanties, l'autorité demande à ses experts de signer "des déclarations publiques d'intérêt". Or, dans les deux cas, "soit ces déclarations n'ont pas été faites, soit elles n'ont pas été publiées", explique Me Bernard Fau, avocat du Formindep.


A la tête du groupe d'experts de la HAS sur les recommandations sur le diabète de type 2, en 2006, soit au moment visé par le recours du Formindep, le professeur Serge Halimi, chef du service endocrinologie diabétologie nutrition du CHU de Grenoble, se défend de toute collusion avec l'industrie pharmaceutique. Le professeur Florence Pasquier, neurologue au CHU de Lille, qui était la tête du groupe d'experts sur la maladie d'Alzheimer en 2008, n'a pas pu être jointe.


"Relation avec l'industrie"


"Ce n'est pas parce que l'on a une relation avec l'industrie que l'on a forcément un jugement biaisé"
, affirme le Pr. Halimi en précisant qu'il fait des déclarations de conflit d'intérêts à chaque conférence qu'il donne. La loi sur la transparence de l'information médicale du 4 mars 2002 rend obligatoire ces déclarations. Or, de nombreux médecins n'en font pas, certains par ignorance de la loi.

Au-delà, "c'est un vrai problème de société, complexe, qui est posé, sur lequel personne n'a vraiment répondu. La HAS travaille ardemment sur le sujet", indique le professeur Serge Halimi. Afin de s'assurer de l'absence de conflits d'intérêts, la HAS a mis en place, fin 2006, un groupe appelé "Déontologie et indépendance de l'expertise", présidé par Christian Vigouroux, conseiller d'État. Par ailleurs, deux tables rondes sur ce sujet de l'expertise se tiendront lors des rencontres de la HAS jeudi 10 et vendredi 11 décembre. Interrogée lundi, la HAS n'a pas souhaité répondre au Monde.


La plupart des experts médicaux ayant des liens avec l'industrie pharmaceutique, la question de l'indépendance des recommandations sanitaires est un problème récurrent dans le monde de la santé. Pourtant, ajoute le Formindep, "des recommandations professionnelles sous influences commerciales directes (conflits d'intérêts des auteurs) et indirectes (informations médicales biaisées utilisées comme support des recommandations) induisent des prescriptions inappropriées".
Pascale Santi Article paru dans l'édition du 09.12.09





Politiques 07/12/2009

Quand un cabinet privé est consulté sur une proposition de loi...

Le député UMP Jean-Luc Warsmann a confirmé qu'un cabinet d’experts a travaillé à l’élaboration de son texte de simplification du droit, adopté jeudi dernier. Il assure que le procédé est conforme au règlement de l'Assemblée.

Curieux attelage. Un cabinet d’experts, Lexis Nexis, a bien travaillé à l’élaboration de la proposition de loi (UMP), adoptée jeudi dernier, pour simplifier le droit, comme l’a reconnu l’auteur ce texte, le président de la commission des Lois, Jean-Luc Warsmann. Ce qui confirme une information publiée ce lundi par Le Parisien. Une contribution tout à fait conforme au règlement, s’est empressé d’ajouter le député.

«Il n’y a rien d’irrégulier à cela. Lexis Nexis a fait un travail de recherche préalable mais n’a rédigé aucun article. Nous n’avions pas les ressources suffisantes en interne, nous avons donc eu affaire à un cabinet d’experts», a précisé Warsmann à l’AFP.

Selon lui, une quinzaine de professeurs d’universités ont épluché l’ensemble des codes pour y relever des dispositions obsolètes et «ont fourni des fiches». Un appel d’offres pour ce travail d’expertise a été lancé en octobre 2008, le comité d’évaluation du bureau de l’Assemblée ayant donné un avis favorable à la Commission des lois pour la réalisation de cette mission. Une collaboration qui aurait coûté, d’après Le Parisien, quelque 84.000 euros.

Les trois questeurs de l’Assemblée (Marylise Lebranchu pour le PS, Richard Mallié et Philippe Briand pour l’UMP) avaient validé le cahier des charges sur l’appel d’offres, a assuré Jean-Luc Warsmann.

«Voile de suspicion»

La méthode de travail avait toutefois fait tilter le député (PS) Jean-Jacques Urvoas, qui avait évoqué, la semaine dernière, alors que la proposition de loi était en discussion, une «rumeur inquiétante» selon laquelle «il a été fait appel à un cabinet privé pour écrire une partie importante de cette proposition de loi». «Le nombre de sujets traités, la complexité des dispositions modifiées, les épisodes précédents jettent un voile de suspicion sur ce texte, d’autant que le rapport du Conseil d’Etat n’a pas été publié», avait mis en garde Jean-Jacques Urvoas.

«Les épisodes précédents»? Le socialiste fait, là, allusion au scandale d’un vote favorable aux sectes lors d’une précédente proposition de loi, également sur la simplification du droit. La Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) avait révélé qu’une disposition, votée le 12 mai dans l’indifférence générale, empêchait la dissolution de la Scientologie poursuivie pour escroquerie à Paris.

Président de la commission des Lois, Warsmann s’est défendu contre des «insinuations»: «Aucun cabinet privé n’a rédigé cette proposition de loi.» Il a cité plusieurs sources du texte, dont «un travail réalisé au sein de la commission des lois avec un concours de juristes et de scientifiques». «Un certain nombre de mesures provient des sollicitations de nos concitoyens, notamment par l’intermédiaire du site Internet "simplifions la loi"», a-t-il encore souligné.
(Source AFP)


dimanche 6 décembre 2009





Samedi 05 Décembre 2009
HÔPITAL. Les syndicats Sud et la CGT appellent à la grève, mardi, pour dénoncer le manque de moyens du service psychiatrie. Les investissements à venir leur semblent décalés

Ils ont mal à la psychiatrie









Jean-Louis Dupin (CGT)
et Camille Nogues (Sud)
appellent à la grève mardi.
(photo jean-daniel chopin)


Déjà, en février dernier, puis au mois de septembre, lors de la visite de la ministre de la Santé et des Sports au Centre hospitalier de la Côte basque, ils avaient manifesté leur mécontentement. Les employés du service psychiatrie de Bayonne (site de Bellevue) s'apprêtent, une nouvelle fois, à « tirer la sonnette d'alarme ». Mardi, une partie d'entre eux observera le mot d'ordre de grève des syndicats Sud et CGT. Ils demandent plus de moyens et dénoncent les politiques actuelles de santé.

Pour Sud, Camille Nogues décrit une psychiatrie parent pauvre du paysage médical bayonnais (et basque), « sous dotée et mal adaptée aux pathologies ». Un simple exemple : « À Bellevue, vous avez en moyenne huit chambres doubles sur les 20 que compte chaque unité. Ce qui fait qu'une personne traitée pour dépression peut se retrouver avec un psychotique délirant. »

« Gardiennage »

Le « cégétiste » Jean-Louis Dupin dénonce « des structures mal adaptées à certaines pathologies ». « Sur les 150 patients accueillis par la psy, vous en avez environ 40 qui relèvent d'autres structures. »

Des personnes, selon le délégué syndical, qui pourraient mieux être prises en charges dans des « structures alternatives ». « Mais elles sont là et occupent des lits dont d'autres auraient besoin. »

Côté personnel, les syndicats dressent le même constat de d'indigence. « À partir de 17 heures, il arrive régulièrement de se retrouver à deux soignants par unité, c'est-à-dire pour 20 à 25 patients. Difficile de proposer autre chose que du gardiennage. » Camille Nogues parle du « mal-être » inhérent à cette situation.

Après pareil état des lieux, l'annonce récente d'une enveloppe de 155 000 euros allouée par l'Agence régionale d'hospitalisation (ARH) devrait apaiser un peu les personnels. Du moins leur sembler un signe positif.

La somme sera injectée dans la psychiatrie, mais selon des critères que contestent ceux qui appellent à la grève, mardi. Il s'agit de créer une unité de soins intensifs dédiée aux patients les plus « difficiles ». D'autres investissements (300 000 euros débloqués) iront dans la fermeture du site, sa surveillance vidéo...

Question de sécurité

Pour résumer ces projets, l'ARH et la direction de l'établissement (lire par ailleurs) parlent de l'impératif de « sécurité ». Sud et la CGT, eux, disent « visée sécuritaire ». « On débloque des fonds pour rassurer l'extérieur de l'hôpital. C'est un message à la population qui va dans le sens de la politique gouvernementale en matière de sécurité. Mais on n'investit pas dans le soin », fustige Jean-Louis Dupin.

L'offre de soins psychiatriques serait « en complète chute libre ». Pour arrêter cette « chute », les syndicats demandent « depuis des années » la « création d'un secteur supplémentaire ».

Soit 70 postes d'infirmiers, deux de psychiatres référents, pour 40 lits nouveaux. « Ce ne sont pas des caméras de surveillance qui vont soigner les malades psychiatriques. »

Mardi, les personnels de l'ensemble de l'établissement sont appelés à la grève, et à un rassemblement en rez-de-jardin de l'hôpital Bellevue, de 14 à 18 heures.

Auteur : pierre penin
p.penin@sudouest.com







Livres 26/11/2009

Roustang démonte le divan

Critique

Recueil de textes du psy iconoclaste et spécialiste de l’hypnose

Par GENEVIÈVE DELAISI DE PARSEVAL psychanalyste

François Roustang Feuilles oubliées, feuilles retrouvées Payot, 256 pp., 18 €. Le secret de Socrate pour changer la vie Odile Jacob,238 pp., 23,50 €. Un destin si funeste, Elle ne le lâche plus, Le Bal masqué de Giacomo Casanova, Lacan, De l’équivoque à l’impasse «Petite bibliothèque Payot», 8 € chaque.

Vingt ans père jésuite, vingt ans psychanalyste, désormais théoricien et praticien de l’hypnose, tel est François Roustang, personnage inclassable dans le paysage contemporain de la psychanalyse, à moins que ce ne soit de la philosophie. Les éditions Payot ont l’heureuse idée de reprendre en poche une partie de son œuvre. L’homme est éclectique et fécond.

Il est important de comprendre quelle hypnose il défend : c’est celle du «pape» de la discipline, Milton Erickson, psychiatre américain (mort en 1980) dont l’approche repose sur la conviction que le patient possède en lui les ressources pour répondre de manière appropriée aux situations qu’il rencontre. C’est le fil rouge des travaux de Roustang, chemin qui l’a conduit à s’éloigner petit à petit de la psychanalyse ; ce dont témoigne par exemple Un destin si funeste.

Transfert. L’approche psychanalytique qu’il fustige est d’abord celle de Lacan ; Roustang est à l’évidence un «déçu de Lacan» (y aurait-il du dépit amoureux ?), d’un Lacan qu’il a manifestement bien connu. Mais Freud aussi en prend pour son grade, Freud qui, comme fondateur d’Ecole, a instauré selon Roustang des relations perverses avec ses disciples. Il y aurait «un nombre significatif de cadavres dans le placard» de la psychanalyse. D’où, par extension, la critique majeure de Roustang, qui repose sur l’usage du transfert : «J’ai bien été obligé de me demander si ce n’était pas la cure analytique elle-même, et spécifiquement le transfert en analyse, qui étaient la source de ces liens passionnels difficiles à rompre»(Feuilles oubliées).

Notre homme n’y va pas par quatre chemins ; ce n’est pas, insiste-il, parce que le psychanalyste se dérobe à la vue du patient qu’il ne suggère pas, qu’il n’influence pas. Les patients, par exemple, c’est bien connu, rêvent pour leur analyste… Lacan (qui jouait essentiellement de la séduction, selon Roustang) reconnaissait lui-même qu’un Africain venu avec sa culture sur le divan d’un analyste en ressortait avec un inconscient d’Occidental ! La messe est dite (à croire parfois que, si on mettait Jésus à la place de Freud ou de Lacan, cela marcherait pareil, mais peut-être est-ce une mauvaise pensée…).

Roustang ironise sur «les sectes protectrices à l’intérieur desquelles s’abritent la plupart des analystes, rendus ainsi incapables d’entendre les questions qui viennent frapper à leur porte, ni de se remettre en cause». Il évoque «les estropiés de la psychanalyse qui se sont servis du divan pour revivre les amères douceurs, l’abandon maternel ou les jeux infinis de la soumission révoltée des adolescents» ! On ne s’ennuie pas. Seul Ferenczi trouve grâce à ses yeux, car il avait compris que l’attention flottante exigée du psychanalyste supposait de sa part un état de transe (on rejoint là l’intérêt de l’hypnose). Parmi nombre de changements d’ordre épistémologique proposés à la métapsychologie, notre iconoclaste suggère de remplacer la notion d’inconscient par celle d’«animalité humaine». Il faut lire, c’est passionnant et novateur.

Identité. Socrate est pour Roustang le premier vrai thérapeute, bien que nous apprenions que ce n’est pas lui qui a prononcé le célèbre «Connais-toi toi-même» (le Secret de Socrate pour changer la vie, paru simultanément aux éditions Odile Jacob). Dommage pour les hellénistes distingués et même moins distingués, car cela casse un mythe auquel on aimait bien s’accrocher. Roustang n’est pas à cela près, il étrille gaiement dans la foulée les soi-disant continuateurs de Socrate, à commencer par Platon lui-même !

Notre auteur ne s’adresse guère aux psychanalystes, on s’en doute, bien qu’il soit un enfant du sérail (ou parce qu’il est…) ; à trop le fréquenter ou le lire, un analyste, reconnaît-il, risque de perdre son identité. Les philosophes l’apprécient bien davantage. Et il dit dialoguer beaucoup avec les psychiatres, eux qui sont contraints par les résultats, souligne-t-il non sans ironie, eux «qui ne peuvent se contenter d’être les militants d’une idéologie». Ne nous méprenons pas : il ne s’agit pas ici d’une de ces attaques à la mode contre la psychanalyse venant d’un psychanalyste dévoyé, traître à la cause, dénigrant le sein qui l’a nourri, etc. Roustang fait autorité, son œuvre est impressionnante. Un déconstructeur en somme.






Samedi 5 décembre 2009
Culture
Publié le 23/11/2009
FAITES-VOUS LES POCHES


Une histoire de la psychanalyse à la portée de tout le monde
Par Marine de Tilly







Pas de panique, ceci n'est pas un guet-apens. Et personne ne veut faire de vous un intello qui parle (et lit) un langage barbare. Contre toute attente, cette excellente somme a bien sa place dans votre bibliothèque, et ceci pour trois raisons (au moins). 1 : Elle est unique (il n'existe pas d'autre histoire de la psychanalyse en France). 2. Elle est actuelle (exemple : pour la première fois, homosexualité différenciée de perversité. Il était temps). 3. Elle est parfaitement lisible (ce qui aurait peut-être dû être signalé en 1). Ce texte est donc pour vous, c'est à vous qu'il s'adresse, peut-être plus encore qu'aux dits "spécialistes".

Histoire de la psychanalyse en France , d'Elisabeth Roudinesco (Le Livre de poche, 2.073 p., 29 euros)


Simone de Beauvoir et la psychanalyse


Information publiée le vendredi 4 décembre 2009 par Florian Pennanech (source : Pierre Bras)

Du 19 mars 2010 au 20 mars 2010, Studio Raspail, 216 Bd Raspail, 75014 PARIS

Colloque « Simone de Beauvoir et la psychanalyse »

Université Paris 7 (Denis-Diderot), 19 et 20 mars 2010


Colloque organisé sous l'égide de l'Association pour les Études Freudiennes
Avec le soutien de l'Institut Émilie du Châtelet et du Laboratoire Cerilac, Lettres, arts, cinéma, Université Denis Diderot, Paris 7

Sous la direction de Danièle Brun et de Julia Kristeva
Le colloque se tiendra au Studio Raspail, 216 Bd Raspail, 75014 PARIS


Contact : beauvoir.psy@gmail.com

En 1976, Simone de Beauvoir déclare à Alice Schwarzer : « Il y a une autre chose que j'aimerais beaucoup faire si j'avais aujourd'hui 30 ou 40 ans : c'est un travail sur la psychanalyse. Pas en repartant de Freud, mais en retraçant le chemin d'un point de vue féministe : selon le regard d'une femme et non celui d'un homme » (Simone de Beauvoir aujourd'hui, 94).

Par cette phrase, Simone de Beauvoir rappelle à la fois son intérêt pour la psychanalyse et sa position critique vis-à-vis de l'oeuvre de Freud. C'est ce rapport de Beauvoir à la psychanalyse qui sera étudié lors du colloque qui se tiendra à l'Université de Paris 7, les 19 et 20 mars 2010.

Après avoir enseigné les théories freudiennes dans ses classes de lycée, Beauvoir les a souvent utilisées, critiquées ou simplement évoquées dans son oeuvre écrite. C'est, bien sûr, plus particulièrement le cas du Deuxième Sexe (1949), oeuvre qui révèle l'enchevêtrement entre l'histoire du féminisme et les théories psychanalytiques en matière de sexualité. En établissant un rapport étroit entre la sexualité et l'émancipation des femmes, Beauvoir ouvre la voie à de nouvelles générations de féministes qui intégreront dans leur réflexion la question de la différence des sexes.

Dans son œuvre romanesque et autobiographique aussi, Simone de Beauvoir a donné beaucoup d'importance à la psychanalyse. Elle raconte ses rêves ; elle met en scène des psychanalystes.

Le colloque que nous organisons invite des psychanalystes et des philosophes à relire les textes de Simone de Beauvoir pour débattre de sa position face à la psychanalyse.

Programme

Vendredi 19 mars 2010

Vendredi après-midi 13h – 17h 30

13h. Accueil du public

13h30 : Ouverture :


Danièle Brun, Université Paris 7 – Psychanalyste – Présidente du comité scientifique du colloque
Françoise Barret-Ducrocq, Présidente de l'IEC

13h45 : Conférence inaugurale :
Présidence : Francis Marmande, directeur du laboratoire CERILAC, Université Paris 7

Conférence d'Élisabeth Roudinesco, Historienne – Psychanalyste :

Simone de Beauvoir, Le Deuxième Sexe à l'épreuve de la psychanalyse

14h30 : Discussion ouverte par Danièle Brun.

15h : Pierre Bras, University of California at Santa Barbara - Membre du comité scientifique du colloque : Panorama bibliographique sur le thème « Beauvoir et la psychanalyse »

16h -17h30 : Table ronde n° 1 : L'écriture du roman et de l'autobiographie

Présidence : Françoise Gorog, Chef du service de psychiatrie à Sainte-Anne – Psychanalyste

Présentation par Danièle Brun de la problématique de la table ronde : La part du rêve dans l'écriture de Beauvoir.

Lisa Appignanesi, Écrivaine et Présidente, English PEN : L'écriture autobiographique

Françoise Gorog : Simone de Beauvoir et les impasses de la vie amoureuse.

Laurie Laufer, M.C. Université Paris 7 – Psychanalyste : Simone de Beauvoir et la psychanalyse : haine, attrait ou résistance ?

Débat avec la salle

Samedi 20 mars 2010

Samedi matin : 8 heures 30– 11h30 heures

8h30 : Accueil du public

9h00 Retour sur Le Deuxième Sexe.

Présidence : Jacques Sédat, Vice-président de l'Association Internationale d'Histoire de la Psychanalyse – Psychanalyste

Conférence plénière de Monique Schneider,

Directrice de recherche au CNRS – Psychanalyste :

La maternité : une aliénation ?

Discutantes :

Juliet Mitchell, Jesus College, University of Cambridge - Psychanalyste

Jacqueline Rose, Queen Mary University of London

Débat avec la salle

Déjeuner libre : 11h30 – 13h.

Samedi après-midi : 13h00 - 16h30

13 :00 Table ronde n° 2 : Questions sur « la psychanalyse existentielle »

Présidence : Michel Kail, co-directeur de la Revue L'Homme et la Société – Membre du comité scientifique du colloque

Présentation par Michel Kail de la problématique de la demi-journée

Ulrika Björk, Université d'Uppsala : L'argument de Simone de Beauvoir contre le naturalisme.

Cécile Decousu, Université Denis Diderot Paris 7 : Beauvoir - Merleau-Ponty, La psychanalyse comme chiasme.

Geneviève Fraisse, directrice de recherche au CNRS – Philosophe : Étude, souffrance, jouissance.

Débat avec la salle

15h00: Présidence : Lisa Appignanesi, Écrivaine et Présidente, English PEN

Conférence de clôture par Julia Kristeva, Université Paris 7 – Psychanalyste

Conclusion du colloque : Conrad Stein, directeur d'Études freudiennes. – Psychanalyste

Tarif public : 60€ ;

Tarif étudiants : 20€ sur présentation de la carte

Formation continue : 80 €

Les organisateurs remercient la Société littéraire de La Poste et France Télécom et sa secrétaire générale Danielle Mazens pour leur soutien et leur accueil.

Les organisateurs se réservent le droit d'opérer des modifications dans le programme.

Comité scientifique : Danièle Brun, Julia Kristeva, Pierre Bras, Agnès Cousin de Ravel, Cécile Decousu, Danièle Fleury, Pierre-Louis Fort, Michel Kail, Liliane Lazar.

Responsable : Études Freudiennes

Adresse : 66 boulevard Saint Michel - 75006 Paris