samedi 23 mars 2024

Vers une thérapie cellulaire neuronale pour guérir l'épilepsie focale

Mardi, 19/03/2024

Vers une thérapie cellulaire neuronale pour guérir l'épilepsie focale

Des résultats très encourageants ont été annoncés pour une thérapie expérimentale à base de cellules neurales dans l’épilepsie lors du congrès annuel 2023 de l'American Academy of Neurology (AAN) et confirmées par la suite. Cette nouvelle piste thérapeutique a entraîné une réduction de plus de 90 % des crises chez deux patients atteints d'épilepsie du lobe temporal mésial résistante aux médicaments, lors du premier test chez l'homme. « Il est remarquable que la réduction significative et précoce des crises observée dans cette étude semble être durable chez ces deux premiers patients traités avec une seule administration de NRTX-1001 », a déclaré l’auteur principal, le Docteur Robert Beach, dans un communiqué de presse.

« Il est également encourageant de constater que le premier patient n'a plus eu de crises invalidantes à partir du deuxième mois et qu'il a amélioré ses performances de mémoire lors de plusieurs tests cognitifs, car les difficultés mémorielles peuvent être un problème pour les personnes atteintes d'épilepsie du lobe temporal mésial résistante aux médicaments », a déclaré le Docteur Beach, chef du service d'épilepsie et professeur de neurologie à l'Université médicale SUNY Upstate de Syracuse, dans l'État de New York. La thérapie NRTX-1001 (Neurona Therapeutics) consiste en une dose unique d'une suspension injectable d'interneurones inhibiteurs de haute pureté qui sécrètent le neurotransmetteur inhibiteur acide gamma-aminobutyrique (GABA).

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Chronique «Aux petits soins» Fin de vie : ces histoires où la nouvelle loi ne serait d’aucune aide à mourir

par Eric Favereau   publié le 19 mars 2024 

Depuis qu’Emmanuel Macron a révélé son projet de loi sur la fin de vie dans les pages de «Libération» et de «la Croix», des histoires remontent. Montrant que bien souvent, des situations resteront sans réponse.

On adore parfois les grands mots dans les débats sur la fin de vie. «C’est une loi de fraternité», a expliqué, le 11 mars dans Libération, Emmanuel Macron en présentant son projet de loi. «L’aide à mourir est le contraire d’un projet de fraternité», a rétorqué, vendredi 15 mars, Jean Leonetti, auteur de la loi précédente. «Accompagner quelqu’un à mourir peut être un acte de soin», a expliqué l’ancienne présidente du Centre national des soins palliatifs et de la fin de la vie Véronique Fournier. «Donner la mort est tout sauf un soin», a répété la présidente de la Société française d’accompagnement et de soins palliatifs (Sfap).

Reportage. «Ce devrait être une mission de service public» : à Bagnolet, menaces sur un lieu d’accueil pour jeunes femmes victimes de violences


 


par Marlène Thomas   publié le 18 mars 2024

En Seine-Saint-Denis, le lieu d’accueil et d’orientation Pow’Her, dédié aux 15-25 ans, pourrait fermer ses portes faute de trésorerie. Encadrantes et personnels de santé se mobilisent pour défendre cette structure unique en France.

Seuls le zip de sa trousse et le bruissement de sa feuille viennent troubler le silence dans cette pièce chaleureuse. Non loin de Nadia (1), une boxeuse sur une affiche proclame, comme pour l’interpeller : «Je m’affirme, je me défends.» Sur conseil d’une amie, la lycéenne de 16 ans a poussé, il y a quelques jours, la porte du Lieu d’accueil et d’orientation pour les jeunes femmes victimes de violences (LAO) Pow’her à Bagnolet. «C’était compliqué pour moi de demander de l’aide. J’espère trouver un appui ici», lâche cette lycéenne au milieu d’un grand salon où les jouets pour enfants côtoient des tapis de yoga aux couleurs électriques. L’adolescente confie à Hélène Leblanc, conseillère conjugale et familiale, lors d’un entretien : «L’école a longtemps été une échappatoire.» Une échappatoire à l’insécurité régnant dans son foyer familial, où un membre de sa famille, accusé par sa sœur de l’avoir violée, est toujours accueilli. «Tu peux me rappeler le rôle des parents par rapport à leurs enfants ?» questionne Hélène Leblanc d’une voix douce. «Nous protéger», répond la jeune fille, elle-même troublée par des «flash-back».

Comme Nadia, 537 ados et jeunes adultes ont été accompagnées par le LAO depuis son ouverture en septembre 2019. Parmi elles, 86% ont subi des violences intrafamiliales et 83% plusieurs types de violences au cours de leur vie (intrafamiliales, conjugales, sexuelles, mariages forcés, prostitution).

Violences intrafamiliales Autorité parentale et violences : «On a fait en sorte que l’enfant soit protégé, écarté de son agresseur»

par Marlène Thomas   publié le 12 mars 2024

Après l’adoption définitive ce mardi 12 mars par le Parlement de son texte visant à faciliter le retrait de l’autorité parentale des parents violents et à protéger les enfants dès la mise en examen, la députée socialiste Isabelle Santiago revient pour «Libé» sur la genèse de cette loi.

Un pas décisif pour la protection de l’enfance. Au terme d’une navette parlementaire longue de plus d’un an, la proposition de loi de la députée socialiste Isabelle Santiago a été définitivement adoptée, ce mardi 12 mars, lors d’une ultime lecture au Sénat. Faisant écho aux recommandations de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants (Ciivise), ce texte vise à renforcer la protection des enfants victimes de violences intrafamiliales en facilitant la suspension de l’autorité parentale et du droit d’hébergement, dès l’ouverture d’une enquête pour violences sexuelles incestueuses ou crime sur l’autre parent. Une urgence alors que 160 000 enfants sont victimes de violences sexuelles chaque année et que 4 millions sont exposés aux violences conjugales, selon la Fédération nationale Solidarité femmes. Isabelle Santiago détaille à Libération les avancées portées par ce texte.

Comment votre loi va élargir les cas de suspension de l’exercice de l’autorité parentale, des droits de visite et d’hébergement avant une condamnation ?

La procédure aujourd’hui telle qu’elle était organisée ne couvrait pas ce champ-là. Entre une mise en examen et une décision du tribunal, il peut parfois s’écouler dix-huit mois à trois ans. Avant le procès, certains enfants se retrouvaient donc chez leurs agresseurs lors de visites médiatisées [dans un espace de rencontre, ndlr] ou non. Certains pères ont également pu refuser la prise en charge de leurs enfants en [consultations de] psychotraumatisme alors qu’ils avaient été témoins des féminicides de leurs mères. D’autres n’ont pas pu être hospitalisés ou encore envoyés en vacances avec leurs grands-parents. Cela touche plein d’aspects de la vie quotidienne. La France avait d’ailleurs été rappelée à l’ordre par l’ONU après la saisine des hautes instances internationales par trois mères. Avec cette loi, la suspension de l’exercice de l’autorité parentale, des droits de visite et d’hébergement interviendra dès le début de la procédure de mise en examen. Ce qui induit une automaticité de la protection de l’enfant en vue du procès. En revanche, le dépôt de plainte et le temps de l’enquête ne sont pas concernés par le texte.

Un patient meurt après une bagarre à l'hôpital psychiatrique du Havre

De Lila Lefebvre   Lundi 18 mars 2024

Un patient de l'hôpital psychiatrique Pierre Janet du Havre est mort au CHU de Rouen vendredi 15 mars, indique le groupement hospitalier dans un communiqué ce lundi. La veille au soir, il s'est battu avec un autre patient au sein de l'établissement.

Groupement Hospitalier du Havre.
Groupement Hospitalier du Havre. © Radio France Lila Lefebvre

Un patient de Pierre Janet, l'établissement de psychiatrie du Groupement Hospitalier du Havre (GHH), est décédé vendredi 15 mars, au lendemain d'une violente altercation avec un autre pensionnaire, indique le GHH à France Bleu Normandie ce lundi soir, confirmant une information de nos confrères de Paris-Normandie.

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TRIBUNE Monsieur Macron, avec votre projet de loi d’aide à mourir, la logique mortelle s’imposera

par Jean Lacau St-Guily, cancérologue  publié le 11 mars 2024

Le Président veut faire cohabiter une loi de liberté pour la mort assistée et de solidarité via une généralisation des soins palliatifs. In fine, ce texte accentuera notre pulsion individualiste aux dépens des plus vulnérables, alerte le cancérologue Jean Lacau St-Guily.

Le président Macron vient de préciser le projet de loi sur la fin de vie : il offrirait à toute personne majeure, capable de discernement, atteinte d’un mal incurable mettant en jeu son pronostic vital à court ou moyen terme, la possibilité d’être aidé à mourir. Parallèlement, une stratégie de soutien des soins palliatifs serait mise en place (pour les encourager, les diffuser à l’ensemble du pays, les rendre accessibles à tous) – certaines dispositions de soutien des soins palliatifs étant incluses dans le projet de loi.

Entretien Mineurs exclus de l’aide à mourir : «Nous ne sommes pas gouvernés par des gens courageux»

par Adrien Naselli   publié le 12 mars 2024

Stéphane Velut, chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours déplore un projet de loi trop restrictif, qui ne permettra pas de répondre à tous les cas, notamment, celui des personnes mineures souffrant de maladies incurables.

par Adrien Naselli

publié le 12 mars 2024 à 17h51

Dans son livre la Mort hors la loi («Tracts», numéro 31, Gallimard, 2021), le chef du service de neurochirurgie du CHU de Tours se dit «hanté» par des patients en souffrance incurable. C’est le cas de Déborah, 6 ans, atteinte d’une tumeur sans espoir de guérison, qui la fait terriblement souffrir – et de sa mère, qui la veille jour et nuit. L’équipe médicale débat. «On sait tous qu’on ne peut faire que ça : quelque chose qui l’endorme et finalement la tue. Mais qui ? Qui est prêt à faire ça […]. Nous sommes en 1982, sur ça, il n’y a pas de loi, écrit Stéphane Velut. Pour la première fois, rien de ce qu’on m’avait appris […] ne me parut plus dérisoire, rien de mes fragiles connaissances théoriques ne me parut plus inutile.»

La "fatigue de printemps", une pathologie de langue allemande

Publié le 

Par 

"La Sieste ou Le Rocking-chair, Jeanne", Henri Manguin, 1905.

Une grande fatigue envahit les Allemands le printemps venu, sorte de veisalgie post-hivernale… Si bien qu'ils lui consacrent un mot : la Frühjahrsmüdigkeit. Une curiosité linguistique et culturelle.

Il est de ces mots qui n'existent que dans une seule langue et dont la traduction, parfois hasardeuse, nous amuse tout en nous révélant une idée bien précise sur laquelle nous ne pouvions justement mettre un terme. Parmi eux, le doux nom de "Frühjahrsmüdigkeit". Composé de "Frühjahr" (qui signifie printemps) et "Müdigkeit" (fatigue), il désigne cette lassitude ou épuisement que l'on peut ressentir avec l'arrivée des beaux jours, au sortir de l'hiver. Le terme a même sa déclinaison verbale : on dira "ich bin frühjahrsmüde", littéralement "je suis fatigué du printemps" ou plutôt "j'ai la fatigue du printemps".

En quoi consiste cette étrange maladie ? Les Allemands sont-ils si épuisés qu'il leur fallait dédier un mot de leur langue, réputée propice à la création de concepts, à ce mal printanier ? Pourquoi n'avons-nous pas un mot français pour le désigner ? La Frühjahrsmüdigkeit s'arrêterait-elle, tel un nuage radioactif, à la frontière franco-allemande ? Ou comment d'un phénomène mi-pathologique mi-linguistique que nous voyons comme une curiosité d'un côté de la frontière, révèle de l'autre une réalité culturelle… De quoi mêler ici conseils contre la fatigue saisonnière dignes d'un magazine pour salle d'attente, goût des "intraduisibles" et réflexions sur l'hypothèse linguistique de Sapir-Whorf, laquelle voudrait que la langue influe sur la façon dont on conçoit la réalité.

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Votre voisine de bureau est-elle une mère solo ?

Darons daronnes

Par Clara Georges

La semaine dernière, une lectrice m’a écrit un courrier qui m’a happée par sa force. Je vous en retranscris une grande partie ici. Camille :

« J’ai 46 ans et je vis seule avec mon fils de 10 ans. Son père s’en occupe un week-end sur deux et en moyenne un quart des vacances scolaires. Il y a deux ans, il a pris la tangente sans prévoir de garde alternée. Aujourd’hui, je gère ; en courant et en cramant mes années de vie plus vite que la moyenne, mais je gère. J’ai même démarré un nouveau job cette année, qui me demande de l’investissement, un challenge immense dans ma modeste carrière. C’est dur, mais j’en avais besoin : trop riche pour la CAF [Caisse d’allocations familiales], mais pas assez pour partir en vacances, je voudrais voyager avec mon fils, lui faire voir des choses avant de ne plus être là.

Au bureau, je m’abstiens proprement de signaler ma situation personnelle, et pour l’emploi du temps je fais appel à qui sera dispo pour m’aider. J’ai la chance d’avoir une famille présente et aidante pour les sorties d’école et activités. Car la mère seule avec un fils n’a pas bonne presse dans l’entreprise, si moderne et ouverte soit-elle dans ses process de management. On ne va pas non plus arrêter de mettre des réunions le mercredi après-midi et partir du bureau à 17 h 30, et puis quoi !

Dans ce nouveau job, beaucoup de trentenaires, assez peu de parents, ou depuis peu. Mais voilà que l’autre jour j’entends parler de X, le manageur que tout le monde adule. Je sens qu’il est spécial pour l’équipe, un discret mouvement de tête penchée quand on l’évoque. Après trois phrases d’introduction roulées dans la dragée, on me regarde pour m’annoncer sur le ton de la connivence le secret de cet homme incroyable : “C’est un papa tout seul.”

Le ton mielleux de la phrase me fait instantanément grimper au plafond. Pas le temps de m’en remettre qu’on a déplié le tapis pour X qui, malgré ses quatorze minutes de retard, ne souffrira d’aucune remontrance puisqu’il ouvre la réunion d’un impérieux : “I had to take care of my daughter” [“je devais m’occuper de ma fille”].

Wait, what ? Un “papa tout seul” qui a une fille ! On ne peut pas lutter. Je vois l’assemblée se recouvrir d’empathie pour X, l’œil mouillé, on échange des sourires entendus sur l’héroïsme moderne de cet homme courageux et intègre. Car, oui, il s’occupe de sa fille “tout seul” ! Quelle générosité, quel altruisme ! Le sous-texte est tellement puissant que je l’entends presque sortir du cerveau de mes collègues : ça doit être dur pour lui quand même.

Le choix des mots a ici son importance : un “papa”, terme affectueux qui place l’amour et la bienveillance au premier plan (“mon papa que j’aime”), mais le génie du truc c’est quand même “tout seul”. Pas “seul” hein, “TOUT seul” . Comme un enfant perdu, abandonné, sans recours. Il est tout seul, en miroir à son enfant qui est, pour le coup, amputé d’un parent. On imagine tout de suite le papa un peu gauche mais chaleureux, qui reste à la maison le samedi soir et s’endort devant Peppa Pig à côté de sa fille, après lui avoir brossé les cheveux maladroitement. “Papa” + “tout seul”, le bingo de la comédie des sexes.

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Où en est-on dans les traitements de la migraine

Dr Christian Lucas   13 mars 2024

La physiopathologie de la migraine a énormément évolué ces dernières années avec notamment la place de la libération du CGRP (Calcitonin gene releated peptid) au pourtour des artères méningées lors d’une crise migraineuse aboutissant à la céphalée. Ceci a permis des avancées thérapeutiques conséquentes avec des molécules ciblant la voie du CGRP tels les anticorps monoclonaux anti-CGRP ou les gépants ou la toxine botulique de type A. Par ailleurs, concernant les anciennes molécules, notamment le topiramate, des signaux alertant sur le risque neurodéveloppemental sont apparus modifiant radicalement les possibilités de prescription.


Le tragique ironique de Shakespeare

Mercredi 13 mars 2024

Provenant du podcast

Avec philosophie

Portrait de William Shakespeare (né le 26 avril 1564 - 23 avril 1616), dramaturge, poète et acteur anglais. ©Getty - mikroman6

Il n’est pas facile de décrypter le tragique apparent des trois pièces "Richard III", "Macbeth" et "Hamlet". Quelque chose de monstrueux surgit là, semblant autoriser la notion de tragique, quoique différemment dans les trois cas. Mais de quoi s’agit-il exactement ?


Avec

  • Gisèle Venet Professeure émérite à l’Université Paris 3 Sorbonne Nouvelle, spécialiste de William Shakespeare et du théâtre élisabéthain et jacobéen

  • Philippe Raynaud Professeur émérite de science politique à l'université Panthéon-Assas, membre de l'Institut universitaire de France



Peut-on se préparer au syndrome du nid vide ?

Darons daronnes


 Par Clara Georges

J’ai la chance, depuis mon salon, d’avoir vue sur un spectacle gratuit dont on ne se lasse jamais : un jardin. C’est une chance parce que, en ville, c’est rare, et comme l’explique ma collègue Cécile Cazenave dans sa chronique « Chaud devant », observer les bourgeons du sureau avec ses enfants est peut-être plus utile pour les éveiller à la fragilité du vivant que leur livrer des informations écoanxiogènes. C’est une chance parce que c’est chaque matin différent.

Et c’est une chance parce que, depuis plusieurs années, je regarde, dès le mois de mars, le même couple de merles y préparer son nid consciencieusement, amasser des brindilles, former ce cercle à l’architecture fascinante, dans un coin isolé. Ces jours-ci, la merlette couve. En s’approchant, on voit dépasser sa queue. Le merle sautille, creuse deux-trois trous dans l’herbe, surveille les alentours. Si tout va bien, nous allons ensuite assister à ce moment que nous avons découvert avec émerveillement pour la première fois pendant le confinement de mars 2020 : la naissance des merleaux. Ils sont affreux, avec des becs démesurés et grand ouverts, un gosier gigantesque, un corps dépourvu de plumes. Et ils ne font que piailler. Mais soudain, alors qu’on n’y a pas prêté attention pendant quelques jours, les voici déjà dans le jardin, tout gros et pleins de plumes, à suivre leur mère d’un pas incertain tandis qu’elle les entraîne à voler. Des toutes petites étapes : une branche basse ; un muret ; le sol, et on recommence. Cela dure ainsi quelque temps ; ils s’aventurent de plus en plus haut dans le sureau. Et un matin, à peine deux mois après l’installation des parents, les merleaux sont partis.

C’est comme assister à ma propre vie en accéléré. Mes trois enfants, je les ai trouvés parfaits à la naissance, alors qu’ils ressemblaient certainement, dans leur genre, à des merleaux déplumés. Et voilà qu’à présent j’ai à peine cligné des yeux, et ma fille aînée, 9 ans, me demande comment l’on s’y prend pour dire à quelqu’un qu’on l’aime. Si je n’y prends garde – et même si j’y prends garde ! –, il suffira d’un nouveau clignement d’œil pour qu’elle et les deux autres nous annoncent, avec une joie mêlée de crainte, qu’ils quittent la maison. Au-delà des branches basses et du muret, de l’autre côté, là où notre regard de parent ne pourra plus porter.

Comment se préparer à ce moment ? Peut-on s’y préparer ? J’ai déjà abordé cette question dans une précédente lettre, mais j’y reviens parce que je voudrais partager avec vous de nouvelles lectures qui m’ont amenée à réfléchir.

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Les patrons de la tech qui ne mettent pas leurs enfants devant des écrans, une légende urbaine


 



Par   Publié le 23 mars 2024

Une rumeur persistante voudrait que les cadres des grandes entreprises technologiques privent leurs enfants d’écrans. En réalité, ils font face aux mêmes questionnements et hésitations que tous les autres parents.

 

C’est probablement l’école la plus célèbre de Californie : depuis le début des années 2010, des centaines d’articles et de reportages ont été consacrés à la Waldorf School of the Peninsula. « Pourquoi les titans de la Silicon Valley, qui ont rendu nos enfants accros aux écrans, envoient leurs propres enfants dans des écoles Waldorf sans écrans »écrivait ainsi The Times, en 2018« L’école préférée de tous les cadres de la Silicon Valley »disait d’elle BFM-TV, la même année.

Vingt mille euros l’année environ, aucun écran, et une méthode d’enseignement fondée sur la pédagogie – controversée – Steiner-Waldorf : ce petit établissement est souvent brandi comme une « preuve » que les grandes entreprises du numérique seraient conscientes du danger que représenteraient les écrans pour les plus jeunes. Une « preuve » souvent assortie d’exemples de patrons de grandes entreprises du numérique qui « interdisent les écrans à leurs enfants », titre Franceinfo en 2017.

Mais cette histoire simple et percutante est très largement fausse, comme le soulignaient dès la fin des années 2010 de multiples articles. La Waldorf School of the Peninsula est bien une école sans écrans et accueille effectivement des enfants de travailleurs de la tech. Mais avec ses 300 élèves, elle ne représente qu’une infime minorité des centaines de milliers de rejetons de la Silicon Valley. Pour leur progéniture, la vaste majorité des cadres de la tech choisissent plutôt les lycées publics de la région, très bien financés et où les écrans sont très présents.

vendredi 22 mars 2024

Dépression post-partum : comment s’en sortir

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 par    le 11/03/2024 

Lorsqu’une dépression post-partum n’est pas soignée, les conséquences peuvent être lourdes. Pour le bébé, qui ne bénéficie pas d’une attention de qualité de la part de sa maman, nécessaire à son bon développement. Et pour la mère, qui ne fait que s’enfoncer dans son mal-être, jusqu’à parfois attenter à sa vie. La prise en charge passe le plus souvent par un traitement médicamenteux et une psychothérapie. Les explications du Dr Fanny Jacq, psychiatre, spécialiste en périnatalité.

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Doit-on parler de sa santé mentale au travail ?

PAR LAURE MARCHAND
PUBLIÉ LE 

santé mentale au travail

Malgré les récents dispositifs de prévention et d'accompagnement prévus par la loi, les pathologies liées à la condition psychique restent très stigmatisantes dans le milieu professionnel. Alors, faut-il se taire ou en parler ? Et comment ? Éléments de réponse.


SOMMAIRE

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Fin de la « pompe à fric » : la santé bientôt soumise à une cure d’austérité ?

Quentin Haroche


 Le gouvernement multiplie les annonces sur de futures économies importantes pour réduire le déficit et la dette. La santé devrait être mise à contribution et l’on parle d’une remise en cause du dispositif des ALD.

Le quoi qu’il en coûte est définitivement mort, place à l’austérité (relative). Le 18 février dernier, le ministre de l’Economie Bruno Le Maire annonçait en catastrophe que le budget de l’Etat allait devoir être revu à la baisse, en raison de prévisions de croissance plus faible qu’attendue (1 % au lieu de 1,4 %). S’en est suivi un décret, pris le 22 février, par lequel le gouvernement a supprimé 10 milliards d’euros de crédit votés en décembre dernier (par l’intermédiaire de l’article 49-3 de la constitution), dont notamment 900 millions d’euros pour la recherche.

Mais le coup de rabot financier est loin d’être achevé : ce mercredi, devant la commission des finances de l’Assemblée Nationale, le ministre des comptes publics Thomas Cazenave a annoncé que le gouvernement comptait faire 20 milliards d’euros d’économie sur le budget 2025 et non plus seulement 12 comme prévu. Un effort budgétaire réparti entre le budget de l’Etat et celui de la Sécurité Sociale, donc de la Santé.

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