jeudi 22 février 2024

Le rôle crucial de l’État dans l’innovation en santé

Serge Cannasse   16 févr. 2024

L’Académie nationale de médecine a publié un rapport sur l’innovation en santé, adopté le 16 janvier 2024. Elle souligne en préambule un double constat sur le rôle de l’État. D’une part, il est indéniable que depuis une vingtaine d’années, l’État a multiplié les initiatives en faveur de l’innovation scientifique. Ces efforts ont porté essentiellement sur les phases de transfert de la recherche académique vers l’industrialisation pour la mise à disposition publique de l’innovation, en favorisant la création de partenariats public-privé et la création de structures privées (start-up) par les chercheurs. Mais il a fallu attendre l’épidémie de COVID-19 pour que les pouvoirs publics réalisent l’importance et la spécificité de l’innovation en santé.

D’autre part, l’État a continuellement diminué son soutien à la recherche fondamentale en santé. Ainsi, le rapport note que « la part du budget consacré à la biologie-santé n’a cessé de décroitre au cours des dernières années, passant de 3 180 millions d’euros en 2008 à 2 436 millions d’euros en 2020 (en euros constants 2019). » Les pouvoirs publics n’ont pas compris que l’innovation en santé nécessite certes des actions de soutien dans les phases de pré-maturation et de maturation des projets, mais « qu’elle se nourrit essentiellement de la recherche amont la plus fondamentale. » Le rapport donne l’exemple de la cancérologie, dont les progrès thérapeutiques considérables sont directement issus des avancées de la recherche fondamentale « en biologie du développement, biologie cellulaire et génomique/génétique mais aussi en physique et en chimie. » Or pour que ces avancées existent, la recherche fondamentale doit être « forte, interdisciplinaire et sans a priori, s’inscrire dans un temps long et reposer sur la transmission des savoirs. »

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