vendredi 8 décembre 2023

Justice Fin de vie : soupçonné d’avoir aidé un ami à se suicider, un vétérinaire d’Angers reconnu coupable en appel

par LIBERATION et AFP   publié le 30 novembre 2023

Justice

Fin de vie : soupçonné d’avoir aidé un ami à se suicider, un vétérinaire d’Angers reconnu coupable en appel

Un vétérinaire a été déclaré coupable jeudi 30 novembre par le tribunal correctionnel d’Angers d’avoir fourni de fausses ordonnances à un de ses amis atteint de la maladie de Charcot, qui souhaitaient mettre fin à ses jours. Il a malgré tout été dispensé de peine.

Il avait été relaxé en première instance, en mai 2022. Cette fois, le vétérinaire a été déclaré coupable en appel ce jeudi 30 novembre à Angers, pour «faux et usage de faux», car il avait rédigé de fausses ordonnances ayant permis le suicide d’un ami atteint de la maladie de Charcot. Il a toutefois été dispensé de peine et peut donc continuer à exercer sa profession.

L’ami atteint de cette maladie neurodégénérative incurable, âgé de 59 ans, avait été retrouvé mort à son domicile le 21 mai 2019. Son autopsie avait révélé la présence d’une molécule mortelle issue de produits euthanasiant vétérinaires. Une information judiciaire pour assassinat et tentative d’assassinat avait été ouverte contre le vétérinaire, des qualifications finalement abandonnées au cours de l’instruction.

Le vétérinaire, âgé d’une soixantaine d’années, a finalement été poursuivi pour avoir fourni de fausses ordonnances. Il avait obtenu en 2022 la relaxe pour ces faits de «faux et usage de faux» mais le parquet avait fait appel.

A l’audience devant le tribunal correctionnel, le praticien avait expliqué avoir «d’abord refusé» de répondre à la demande de son ami, finissant par céder face à sa détresse. Celui-ci avait laissé un écrit avant de se donner la mort : «Il faut surtout me laisser partir cette fois».

«Si l’aide au suicide n’est pas réprimée par le droit pénal, ce sont les moyens fournis qui le sont. Il y a une hypocrisie législative. On n’ose pas condamner l’assistance au suicide mais on l’empêche de manière indirecte. Ce n’est pas à la hauteur d’un débat clair sur la fin de vie et sur son éthique», avait estimé l’avocat de la défense, Me Antoine Barret, à l’issue de l’audience en appel, tenue fin juin.


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