jeudi 2 novembre 2023

"C'est un suicide, mais pas du tout assisté", le projet de loi sur la fin de vie révolte l'association pour le droit à mourir dans la dignité

Écrit par Mélanie Philips    Publié le 

Alors que le calendrier du projet de loi sur la fin de vie ne cesse de changer, les adhérents de l'ADMD se mobilisent pour la 16ᵉ journée mondiale du droit à mourir dans la dignité. Séverine Arnaud, déléguée du département du Doubs, nous explique les revendications de l'association.

À mesure que le calendrier du projet de loi sur "l’aide active à mourir" n’a de cesse de changer, la colère des adhérents de l’Association pour le droit à mourir dans la dignité (ADMD), elle, ne fait que grandir. Séverine Arnaud, déléguée pour l’ADMD dans le Doubs, nous explique pourquoi.

L’association nationale compte 76 000 adhérents. "Nous luttons pour qu’enfin, en France, depuis des années qu’on le demande, il y ait une loi d’aide active à mourir sur modèle belge. C’est-à-dire que l’on prend en compte tous les droits du patient et on le laisse choisir la fin de vie qu’il veut. Tout en sachant qu’à tout moment, il peut changer d’avis", insiste cette ancienne institutrice.

Dans la lignée de la Belgique

Concrètement, le modèle belge propose trois possibilités. La première, les soins palliatifs. "En France, il y a des départements dans lesquels il n’y a pas de lit de soins palliatifs, comme en Haute-Saône par exemple", souligne-t-elle. La seconde est l’euthanasie. Dans ce cas-là, c’est le médecin qui fait l’acte médical en injectant le produit létal. Et enfin, la dernière est le suicide assisté, où cette fois, c’est la personne elle-même qui s'auto-administre le produit, sous le regard médical.

"Il faut qu’il y ait, pour chacun d’entre nous, un choix qui n’est dicté que par sa propre conviction. Je reçois des appels téléphoniques très compliqués, mais les personnes sont très claires sur la décision. Ils ne vont pas tous au bout, mais ils veulent savoir s’ils peuvent en finir, et ce, de leur propre décision." Elle ajoute que les patients belges qui savent qu’ils peuvent avoir recours à l’euthanasie, meurent plus sereinement, du simple fait de savoir qu’ils ont cette possibilité, sans pour autant y avoir recours

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