dimanche 19 mars 2023

Hôpital psychiatrique de Cadillac : un engagement syndical d’une folle efficacité !

 

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La Cgt de l’établissement girondin a rassemblé 68,33% des votants aux élections professionnelles fin 2022. Le fruit d’une combativité sans relâche des personnels pour défendre leur indispensable travail.

« Nous devons penser le soin comme un tout, y réfléchir et nous mobiliser ensemble ». DR

L’hôpital public s’effondre. À Cadillac (Gironde), ce n’est pas qu’une métaphore. Dans la nuit du 23 janvier, un pan entier d’un mur d’enceinte de l’établissement psychiatrique (3,5 mètres de haut sur 50 mètres…) a déferlé sur la chaussée extérieure. Le voisinage a été alerté par le choc, et par la perspective de se retrouver nez à nez avec des patients dangereux : l’Unité pour malades difficiles (Umd) occupe en fait une autre partie de cet immense complexe. Par ailleurs, les fous ne seraient-ils pas plutôt ceux qui ont laissé dépérir ce bâti, et péricliter les moyens financiers et humains de la psychiatrie en France ?

Cadillac est un des plus anciens hôpitaux psychiatriques de France  : un hospice existe dès le 13e siècle, sa vocation à accueillir des «  aliénés  » date de 1838. Ses occupants, parmi lesquels plus de 1200 personnels et soignants, n’ont  cependant aucune intention de se laisser ensevelir sous les ruines. L’hôpital tient parce qu’ils tiennent. «  Nous ne tenons pas, nous luttons, au quotidien, sur le terrain ! » insiste Jocelyne Goût, infirmière et secrétaire générale du syndicat Cgt du site. Le local syndical, connu de tous, en témoigne  : chaque jour, des adhérents et militants du syndicat (qui rassemble plus de 10 % des effectifs  !) y passent. Parfois avec des collègues non syndiqués, ou pour signaler un problème et envisager collectivement les moyens d’y remédier. «  On ne lâche sur rien. Dans un établissement psychiatrique, nous devons penser le soin comme un tout, y réfléchir et nous mobiliser ensemble. Le moindre dysfonctionnement peut affecter le travail de tous et la qualité des soins aux patients. L’absence d’un médecin (il en manque 13 sur 80 unités) peut se traduire par la fermeture d’une unité, l’indisponibilité de certains soignants (40 postes d’infirmiers vacants) entraîner des fermetures de lits parfois définitives, en plus d’une intensification du travail pour ceux et celles en poste ».

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