samedi 9 avril 2022

La psychiatrie résiste-t-elle au néolibéralisme ?

Le titre général de la journée [1] a le grand mérite de poser le problème de fond de l’étape à laquelle nous sommes rendus. La psychiatrie survivra-t-elle au néolibéralisme ? La psychiatrie pourra-t-elle encore soigner ou traiter ? Ce problème concerne la psychiatrie, mais aussi les autres domaines de la médecine. Pour tenter de donner un point de vue sur l’impact du néo-libéralisme en psychiatrie, il est utile de passer par la clinique et de remonter par voie rétrograde vers l’analyse que, nous psychiatres, pouvons ou devons faire du néolibéralisme. Analyse qui n’est pas forcément congruente avec celle qui nous est donnée par ceux-là qui la promeuvent, à savoir les économistes néo-classiques et les gestionnaires.

Quelle clinique ?


Depuis quelques années je reçois des psychiatres et des psychanalystes en exercice qui viennent me consulter alors qu’ils sont déjà en phase de décompensation psychopathologique en relation avec leur travail. Je ne parlerai ici que des psychiatres et des psychanalystes, je ne parlerai pas des autres soignants (infirmiers et infirmières, aides-soignants, agents hospitaliers…) qui depuis longtemps déjà ont apporté leur lot de décompensations à la psychopathologie du travail. Le premier suicide au travail, en effet, dont j’ai eu connaissance a été celui d’une surveillante de l’Assistance publique qui a attendu que les membres de son équipe soient rassemblés pour se tirer, devant eux, une balle dans la tête. C’était en 1995, il y a 20 ans déjà. Les décompensations chez les praticiens hospitaliers sont plus récentes.


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