vendredi 31 décembre 2021

Un ministère de bricolage rituel Le cas d’un exorciste diocésain



 



À

la fin des années 1990, la présence de prêtres‑exorcistes officiels dans les diocèses catholiques avait pour l’observateur quelque chose d’anachronique. Cette pratique, consistant à expulser du corps d’une personne l’entité maligne supposée être à l’origine de sa souffrance ou de sa démence, certes attestée bibliquement, ne s’effectuait pas ouvertement au sein de l’Église catholique romaine, et ce depuis bien des siècles. De plus en plus encadrée par les évêques, la pratique de l’exorcisme s’est même vue progressivement délaissée dans la seconde moitié du xxesiècle par une institution soucieuse de sa réputation, et souhaitant rompre avec l’image traditionnelle et les stéréotypes cinématographiques associés à ce ministère « sensible ». Si des rituels d’exorcisme continuaient d’être pratiqués par divers « thérapeutes » plus ou moins recommandables dans la nébuleuse des spiritualités émergentes et/ou néo‑traditionnelles, on pouvait néanmoins s’attendre à ce que l’Église catholique mette progressivement un terme à ces pratiques en ce domaine. Le fait que l’institution tienne à maintenir en son sein, encore à la fin des années 1990, des prêtres officiellement mandatés pour assurer un ministère d’exorcisme dans l’Église méritait donc d’être interrogé.

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