lundi 23 août 2021

Sommes-nous libres par rapport à nos désirs sexuels ? Une perspective neuroscientifique


 


L

es enseignements de Freud, en particulier ceux qui ont trait à la sexualité, sont tellement tombés en disgrâce dans les milieux intellectuels, et cela même chez certains psychanalystes, qu’A. Green a jugé essentiel il y a quelques années de rappeler l’importance du sexuel dans « Les Chaînes d’Éros : Actualité du sexuel [1] ». Quant aux neurosciences cognitives, elles ne s’intéressent guère, surtout en France, aux « cognitions sexuelles », qui paraissent leur être masquées par un voile pudique. Ce n’est pourtant pas que la société manque d’intérêt pour ces questions. Faites une petite expérience : tapez dans le moteur de recherche Google.com l’expression « human sexuality », et vous obtiendrez 1.620.000 résultats (consultation le 01/03/14), tandis que tapez « human aggression » et vous obtiendrez 181.000 résultats (le 01/03/14). En revanche, quittez le domaine des sites Internet grand public, ouvrez PubMed, le moteur de recherche en littérature biomédicale, et tapez l’expression « brain sexuality », après avoir activé les filtres « Humans » et « Field: Title/Abstract » ; vous obtiendrez 110 références d’articles (le 01/03/14), tandis que taper « brain aggression » identifie 793 références (le 01/03/14). Il y a clairement un lien statistique entre le media de publication (sites internet grand public versus articles scientifiques biomédicaux) et la thématique traitée (sexualité versus agressivité), avec un nombre bien moindre de publications biomédicales sur les relations entre le cerveau et la sexualité humaine que celui auquel on s’attendrait en l’absence de lien statistique. 

Pourtant, nous aurions bien besoin d’outils scientifiques pour comprendre les ressorts cérébraux de la sexualité humaine et ce n’est pas l’actualité politique qui ferait défaut si nous cherchions des terrains d’application de cette compréhension. Ne nous voilons pas la face : il n’est pas exagéré d’affirmer que, dans un passé récent, le destin de notre nation paraît en partie s’être joué, et cela à plusieurs reprises, sur des événements centrés sur la vie sexuelle de ses hommes politiques. Et nous ne comprenons pas, scientifiquement, ce qui est arrivé [2].

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