Par Sophie Viguier-Vinson Publié le 27 juillet 2021
De nombreux tests psychométriques existent en ligne pour faire le point sur soi, ses envies, ses atouts, etc. Comment s’y retrouver ?
Des tests psychométriques, on en trouve pour tous les goûts, mais pour quel résultat ? « Un bon test repose sur un modèle théorique fiable, des résultats scientifiquement validés et la bonne formation du praticien qui les fait passer », précise Philippe Chartier, maître de conférences en psychologie différentielle au Conservatoire national des arts et métiers (CNAM), coauteur de L’Orientation scolaire et professionnelle : pratiques d’évaluation (Mardaga, 2018).
S’il est recommandé de se faire accompagner par un professionnel, il est également possible d’en faire des versions seul, en ligne, chez soi. Des associations ou structures d’orientation en proposent sur leur site. Ces tests peuvent amorcer la réflexion et la discussion avec l’entourage dans une approche 360 degrés, donner des idées et l’envie de mieux se connaître.
Attention, toutefois, à ne pas prendre les résultats pour argent comptant. « Ces tests en ligne, sans accompagnement, n’ont pas valeur de diagnostic. En cas de fragilités, ils peuvent ébranler la confiance en soi », prévient le psychiatre Jérôme Palazzolo, notamment auteur de La Psychologie positive (Que sais-je, 2020).
Le test de personnalité MBTI, pour mieux se connaître
Le modèle a été conçu d’après l’indicateur typologique de Myers-Briggs (MBTI) établi en 1962, inspiré des types psychologiques définis par le psychiatre Carl Gustav Jung. « Le test cerne les tendances et modes de fonctionnement : extraversion (E), introversion (I), sensation (S), intuition (N), pensée (T) ou sentiment (F). La combinaison des quatre principales définit un profil psychologique parmi seize possibilités », explique Philippe Chartier.
En pratique : il faut moins de douze minutes pour évaluer son rapport aux autres, son mode d’organisation, de concentration, la place qu’occupent chez soi l’imaginaire, l’importance des émotions… Les résultats sont des « tendances », évaluées en pourcentage. Les quatre plus significatives dessinent un profil (ex. : protagoniste, innovateur, logicien, médiateur, etc.). On trouve également des fiches descriptives avec les personnalités connues correspondantes.
« En cabinet, le réel test MBTI propose plus de questions et il est passé en trois temps : questionnaire informatisé, discussion des situations et confrontation avec la perception du patient », précise la coache Virginie Hamelin. Et sinon, on peut tenter le test du Big Five sur l’ouverture à l’expérience, le côté consciencieux, l’extraversion, l’agréabilité (ou extraversion) et le « névrosisme » (hypersensibilité à des stimuli aversifs) sur 123test.com.
Le sentiment d’efficacité personnelle, pour mesurer sa confiance en soi
Ce test utilise l’échelle publiée par les psychologues Ralf Schwarzer et Matthias Jerusalem en 1995, à partir de la théorie sociale cognitive d’Albert Bandura. « Celle-ci mesure les croyances sur la capacité d’atteindre des buts ou de faire face aux situations, qui déterminent la motivation et la persévérance, car l’effort investi dépend des résultats attendus », explique Nicole Robert, fondatrice de Diotime Coaching et coautrice de la collection C’est décidé, je change de job ! (Editions Foucher).
En pratique : il faut cinq minutes pour évaluer son degré d’adhésion à dix énoncés sur la réaction face aux autres, à l’inattendu, aux difficultés, sur sa volonté, etc. On obtient un score entre 10 et 40. L’analyse définit le rapport de confiance-anxiété et décrit les comportements en situation.
Le test des forces, pour cerner ses atouts
Ce test est inspiré de la psychologie positive, pour trouver ses « talents » parmi les vingt-quatre « forces », selon la classification des psychologues Christopher Peterson et Martin Seligman, établie au début des années 2000. « Les forces sont classées en six items : sagesse, courage, humanisme, justice, tempérance, transcendance, pour définir les modes de pensée, d’action, de perception permettant de donner le meilleur de soi-même », précise Nicole Robert.
En pratique : vingt-cinq minutes sont nécessaires pour évaluer son adhésion à deux cent treize énoncés sur la perception de soi, l’attitude en groupe et le ressenti, la gestion des émotions, le niveau de rigueur, la capacité d’émerveillement et d’introspection, la vitalité, l’intégrité, etc.
On obtient alors une présentation de ses cinq principales forces de caractère (goût de l’apprentissage, curiosité, gratitude, persistance, amour, bravoure, intégrité, humilité, etc.), son positionnement par rapport aux vingt-quatre autres « forces » sur une roue des talents et une fiche explicative. « En complément, on peut passer le test de la Process Com (issu de l’analyse transactionnelle pour comprendre son mode d’interaction avec les autres et de réaction au stress, et celui de Nicolas S. Schutte pour évaluer son intelligence émotionnelle) », suggère la coache.
Psychomedia, aussi disponible gratuitement sur Viacharacter (en anglais facile)
Le test d’intelligences multiples, pour comprendre son type d’intelligence
Ce test a été fondé à partir des travaux d’Howard Gardner sur l’existence de plusieurs types d’intelligence, publiés dans les années 1980-1990. Il est souvent proposé en cas d’échec scolaire ou professionnel, afin de découvrir d’autres ressources personnelles.
En pratique : le test prend sept minutes. Il évalue son adhésion à quarante-cinq énoncés : questionnement existentiel, rapport aux sensations, aux émotions, au mouvement, à l’espace, sur le degré d’empathie, le mode de réflexion et de mémorisation, les centres d’intérêt, etc. On obtient un score en pourcentage par type d’intelligence (linguistique, logicomathématique, musicale, corporelle kinesthésique, spatiale et visuelle, interpersonnelle, intrapersonnelle, naturaliste, existentielle). Le tout s’accompagne de fiches descriptives sur chacune d’elles, sur les modes d’apprentissage privilégiés, les types d’activités ou métiers correspondants, etc.
Le Riasec, pour mieux s’orienter
Ce test part des travaux de John Holland menés dès les années 1950 pour cerner les profils d’intérêts professionnels en fonction des six types de préférences. « Il est très utilisé pour aider l’orientation scolaire ou professionnelle et a donné lieu à de multiples adaptations », explique Christelle Meslé-Génin, fondatrice de l’association JobIRL.
En pratique : il faut cinq minutes pour évaluer son adhésion à vingt-cinq énoncés axés « vie lycéenne et étudiante » sur le site de l’association ; ou quinze minutes pour se situer par rapport à quatre-vingt-dix items relatifs à des tâches ou interactions professionnelles sur le site MonEmploi.com.
A la fin, JobIRL fournit une représentation de ses intérêts par rapport aux six profils type Riasec, un décryptage, une liste de métiers correspondants, etc., puis une proposition de mise en contact avec des professionnels pour échanger en direct sur ces métiers. Même type de dispositif sur MonEmploi, avec toute une série de fiches et d’informations.
JobIRL (pour collégiens, lycéens, étudiants) et Monemploi.com (pour les adultes)
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