mercredi 30 juin 2021

De Françoise d’Eaubonne à Sandrine Rousseau : le pari de l’écoféminisme

Octave Larmagnac-Matheron publié le 

« Écoféminisme » : le terme est de plus en plus présent, dans le discours militant comme dans la pensée écologique. C’est ainsi sous ces auspices que – dernier exemple en date – l’économiste, écrivaine et femme politique Sandrine Rousseau a choisi de placer sa campagne pour la primaire d’Europe-Écologie-les-Verts en vue de la présidentielle. Comme elle l’expliquait il y a peu : « Longtemps, j’ai été féministe et écologiste, mais je menais ces deux combats de manière séparée, sans faire la jonction. Or ce qui les réunit est pourtant fondamental : c’est le refus de la prédation. »

La notion a gagné en popularité ces dernières années, sans que l’on comprenne bien parfois à quoi elle fait référence. Au cœur de ce courant : l’idée que l’exploitation capitaliste de la nature et la domination patriarcale sont intimement liées et qu’on ne peut mettre en question l’une sans toucher à l’autre. Et l’hypothèse qu’aux origines de l’histoire, avant le « grand renversement » par lequel les hommes auraient pris la main sur la fertilité, de la nature et de l’humanité, les femmes avaient en même temps le contrôle de l’agriculture et des naissances. C’est en tout cas l’hypothèse défendue par l’inventrice de la notion d’écoféminisme, la femme de lettres et militante féministe Françoise d’Eaubonne (1920-2005), dont l’œuvre oubliée a pourtant posé les bases de toute cette discussion. Nous vous proposons de redécouvrir cette œuvre intrigante et stimulante. Dont les excès militants autant que les intuitions fortes éclairent le débat contemporain.


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