jeudi 20 mai 2021

Épisode 4 : Bois de l’eau, sac à vin ! Quand l’alcoolisme devint une maladie

LE 20/05/2021

À retrouver dans l'émission

LE COURS DE L'HISTOIRE

par Xavier Mauduit

Au cours du XIXe siècle, l'industrialisation démocratise la consommation d’un plus grand nombre d’alcool et en grande quantité. Des voix s'élèvent et l'accusent de tous les maux. Dans la sphère publique comme dans la sphère privée, ces militants de la tempérance obtiennent de durables victoires. 

Tableau d'anti-alcoolisme par le Dr Galtier-Boissière, collection de tableaux muraux Armand Colin & Cie, 1900. (Wikipédia).
Tableau d'anti-alcoolisme par le Dr Galtier-Boissière, collection de tableaux muraux Armand Colin & Cie, 1900. (Wikipédia).

L’histoire de la lutte antialcoolique ; l’écolier, assis au fond de la classe, n’y pense pas trop. Il jette un œil au tableau, puis par la fenêtre. Son regard se pose ensuite une affiche, un de ces superbes tableaux muraux. Il y apprend qu’il existe des boissons naturelles qui sont "bonnes" - le vin, le cidre, le poiré, la bière -, et de "mauvais" alcools industriels, à base de betterave, de pomme de terre, de grain. Il voit les organes sains de celui qui ne boit pas et les organes abimés de l’ivrogne. L’écolier lit le titre de l’affiche : "l’alcool, voilà l’ennemi". Le voici prévenu. Xavier Mauduit

La peur de l’alcoolisme hante le XIXe siècle. La crainte de “l’ivresse du peuple” atteint son apogée en 1871, lorsque l’alcoolisme populaire est déclaré coupable de la défaite face à la Prusse et de la “bacchanale” de la Commune. La consommation excessive d’alcool mène le buveur à outrepasser les bonnes mœurs, à provoquer des émeutes, bref, à être un révolutionnaire en puissance. La dénonciation de l’alcoolisme est d’abord morale : le comportement du buveur met en danger sa famille, mais aussi le corps social. 

La consommation d’alcool change d’envergure dans la France du XIXe siècle : les progrès de la révolution industrielle et des transports accélèrent la production et la diffusion des boissons alcoolisées. Les débits de boissons se multiplient, un pour cent habitants dans la France de 1850. Les cafés deviennent les lieux essentiels de la vie sociale, avec des personnages gouailleurs : honorable patron ou l’aguicheuse serveuse s’imposent dans l’imaginaire collectif. Du verre pris à la sortie de l’usine à l’avènement du “repas à la française” arrosé de bout en bout, ce sont de nouveaux usages de l’alcool qui s’imposent dans la France du XIXe siècle. 

L’hygiénisme réunit l’inquiétude morale aux cLionsidérations médicales. Les tentatives d’encadrement des débits de boissons se multiplient et le militantisme anti-alcoolique compte de plus en plus d’adeptes. Comment les pouvoirs publics ont-ils fait face à ces mutations dans les modes de consommation alcoolique au XIXe siècle ? De quelle manière le militantisme anti alcoolique s’est il structuré ? Au-delà du rôle stéréotypé de “gardiennes du foyer”, quel rôle les femmes ont-elles occupé dans ce mouvement ? 

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