lundi 15 février 2021

Trois gestes barrières à appliquer pour rester optimiste malgré l'actualité

Face au covid-19, préserver son mental du catastrophisme et même cultiver l'optimisme, c'est possible.

"Une trop grande exposition aux informations négatives a un impact néfaste pour notre santé mentale, mais aussi physique." (Busà Photography via Getty Images)
"Une trop grande exposition aux informations négatives a un impact néfaste pour notre santé mentale, mais aussi physique." (Busà Photography via Getty Images)

Alors que l’horizon semblait se dégager au début du mois de décembre, les mauvaises nouvelles se sont accumulées récemment. Ce fut tout d’abord l’émergence, puis la diffusion de différents variants du virus, dont certains semblent être résistants aux vaccins. Et ensuite 





les ratés dans la campagne de vaccination et l’épée de Damoclès d’un troisième confinement amenant certains à penser, à l’instar de la “Une” de l’hebdomadaire Marianne du 29 janvier, que ”ça va durer”. Et si cela ne suffisait pas, Météo France a divulgué un scénario particulièrement inquiétant de ce que pourrait être le climat en France à la fin du XXI siècle et les témoignages glaçants de victimes d’incestes se sont accumulés suite à l’éclatement de l’affaire Olivier Duhamel. Dans un tel contexte, si l’on vaut tenir le coup, il semble nécessaire d’adopter quelques gestes barrières par-delà les gestes préconisés par les autorités sanitaires.

Le premier d’entre eux est de ne pas trop s’exposer aux informations très souvent anxiogènes divulguées par les médias traditionnels et sur les réseaux sociaux. Notre cerveau est, en effet, spontanément attiré par les informations négatives, tandis que les médias tendent souvent à avoir un biais catastrophiste et les réseaux sociaux sont en grande partie les chambres d’écho de toutes les indignations du monde et même fréquemment de toutes les visions conspirationnistes. Or, c’est maintenant bien connu, une trop grande exposition aux informations négatives a un impact néfaste pour notre santé mentale, mais aussi physique. Le Dr Guillaume Fond, psychiatre et chercheur au CHU de Marseille, expliquait ainsi récemment que “La catastrophe fascine! Il y a un effet d’amplification de ces informations négatives qui, répétées au quotidien, finissent par donner le sentiment de vivre dans un monde en perdition. Et cette impression de vivre dans un monde moche, sans espoir, peut créer de la dépression et même favoriser des idées suicidaires chez une personne prédisposée. C’est le sentiment d’impuissance qui fait le plus de dégâts sur le plan psychique”. Cela implique notamment de consulter des informations plus positives. Il existe à ce propos un “journalisme de solution”, des médias dits positifs et même une “information utile d’intérêt collectif”.

Le second geste barrière est d’établir, dans le contexte pandémique actuel, mais aussi d’inquiétudes croissantes vis-à-vis du changement climatique, une claire distinction entre catastrophisme ontologique et catastrophisme méthodologique pour reprendre les catégories définies par Catherine et Raphaël Larrère, auteurs du livre Le pire n’est pas certain. Essai sur l’aveuglement catastrophiste (Premier Parallèle, 2020). Le catastrophisme ontologique stipule que “le pire est inévitable”, que l’effondrement ou la catastrophe sont inexorables. Or, “si la catastrophe est inévitable, pas la peine de lutter! C’est un récit de l’impuissance qui mène à la conclusion qu’il n’y a pas d’alternative”.


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