Si une minorité de personnes dépendantes semblent profiter du confinement pour réduire leur consommation, les témoignages confirment une hausse, voire une reprise, de la demande d’alcool.
« Le confinement est arrivé, il n’y avait pas grand-chose à faire, je suis retombé dedans. » Avant le 16 mars, Baptiste (les prénoms ont été modifiés) comptait les jours. A rebours de la majorité de la population, c’est quand les mesures de distanciation sociale ont débuté qu’il a arrêté de compter. Le calendrier s’est enrayé au bout de quatre-vingts jours, lorsque le jeune homme de 31 ans a ouvert sa « cannette de 8.6. », après deux mois et demi d’abstinence.
« Le confinement est une période de déstabilisation émotionnelle, qui favorise ou renforce les situations de dépendance », constate Nathalie Latour, déléguée générale de la Fédération addiction, qui regroupe plus de 200 associations, confirmant « une majoration de la consommation d’alcool ». Pour expliquer cette hausse, les personnes dépendantes, majoritairement des hommes, évoquent pêle-mêle « l’anxiété », « la solitude », « la perte de rythme » ou encore « la pression familiale » induites par les mesures de distanciation sociale.