samedi 1 février 2020

Quand la haine s’autorise du scientisme …(réponse à la tribune de Sophie Robert)




Paris, le samedi 1er février 2020 – En publiant dans nos colonnes la tribune de Sophie Robert, attaquant sévèrement la psychanalyse, tribune qui s’inscrit dans la lignée de ses actions précédentes et notamment de son action soutenu par des psychiatres et des psychologues en faveur de l’impossibilité pour les spécialistes proches de la psychanalyse d’intervenir comme expert auprès des tribunaux, nous savions que nous susciterions des réticences.
A l’exception de quelques prises de position allant totalement à l’encontre de la santé publique (nous ne pourrions publier une contribution opposée frontalement à la vaccination), nous souhaitons ouvrir le plus largement possible notre espace « tribune » afin d’enrichir le débat sur des questions de santé et de société. Le texte de Sophie Robert répondait parfaitement à cette orientation. Ainsi, si certains au sein même de notre rédaction ont pu nourrir des réserves au sujet des interprétations de la journaliste et réalisatrice, au-delà de ces divergences, nous avions le sentiment d’une part que son combat était argumenté et d’autre part qu’il était utile pour les patients et les professionnels d’entendre ces critiques. Parallèlement, nous avons bien sûr ouvert nos colonnes aux réactions qui ont été nombreuses, et notamment parce que nous avions pressenti que certains éléments pouvaient être discutés (mais probablement pas le fait que Sophie Robert ne soit pas médecin, car cela ne nous semble pas un critère fondamental pour apprécier une pratique telle que la psychanalyse qui s’écarte régulièrement de la sphère médicale), nous nous félicitons de pouvoir publier aujourd’hui une réponse argumentée à ce texte. Ainsi, le docteur Christine Gintz, psychiatre et secrétaire générale du Rassemblement pour une approche des autistes humaniste et plurielle (et mère d’un enfant autiste comme elle précise elle-même)  a estimé nécessaire de « clarifier certaines choses ». Défendant des « avancées portées par les psychanalystes », elle propose en outre une lecture différente de certains documents mis en avant par Sophie Robert.
Nous offrons ainsi à nos lecteurs la possibilité de découvrir cette position également étayée.
Par le docteur Christine Gintz
Pour publier une tribune aussi agressive dans un journal médical, il est nécessaire que celle-ci apporte quelque chose à la médecine, et apporte également quelque chose aux patients concernés par les propos tenus.
Sophie Robert n’est pas médecin. Nous ignorons si elle est une patiente déçue, mais son acharnement contre la psychanalyse ne peut qu’interroger sur ce qui l’anime, sur cette haine qui l’habite au point de consacrer une grande partie de sa vie à ce travail de destruction.
Est-ce que ceci apporte quelque chose à la science ? Est-ce que ceci rend service aux patients (aux usagers de soins) qui seraient concernés ?
En tant que médecin, comme en tant que mère, concernée par la maladie de mon fils, je soutiens que non.

Courrier des lecteurs Fin de vie : la plupart des malades souhaitent être accompagnés par leur médecin traitant

31.01.2020



Après la publication de notre dossier consacré à la fin de vie à domicile (n°2895), « Des généralistes veulent simplifier l'accès à la sédation profonde », le Dr Jean-Jacques Saunier expliquait la semaine passée pourquoi cette procédure n'était selon lui qu'« exceptionnellement réalisable en libéral ».
Cette semaine, Claudette Pierret, déléguée adjointe de l’Association pour le droit de mourir dans la dignité (ADMD), lui répond. Elle affirme « être confrontée tous les jours aux malades qui veulent aller mourir en Belgique ou en Suisse ».
Comment le Dr Jean-Jacques Saunier peut-il émettre un avis aussi tranché sur le comportement de ses confrères en disant qu'ils risquent d'utiliser le sédatif « à tort et à travers » ? Et comment peut-il écrire qu'il faut qu'ils soient « éthiquement d'aplomb » ? Est-ce qu'il se rend bien compte de ce qu'il écrit ?
Des professeurs comme le Pr Sicard se disent « pour » l'utilisation du Midazolam en médecine de ville. Des responsables de soins palliatifs comme le Dr Véronique Fournier, présidente du Centre national des soins palliatifs, sont « pour » également ! Même notre ministre de la Santé, pas particulièrement encline à aller vers une fin de vie choisie, y est favorable… Tous reconnaissent qu'il faut autoriser les médecins de famille à utiliser le midazolam en médecine de ville. TOUS, sauf quelques irréductibles comme le Dr Saunier qui veut se garder son pré carré et ne voir personne piétiner ses plates-bandes ! Que les malades en soient les otages et les victimes, ce n'est pas un problème apparemment !

Collectif Handicaps : 47 associations s’unissent en faveur des droits des personnes en situation de handicap

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Collectif Handicaps : 47 associations s’unissent en faveur des droits des personnes en situation de handicap
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47 associations* défendant les droits des personnes en situation de handicap viennent de s’unir au sein du « Collectif Handicaps ».
L’objectif de ce collectif inter-associatif loi 1901, présidé par Arnaud de Broca, ancien secrétaire général de la FNATH (Fédération des accidentés de la vie), est de « porter la voix, les revendications et les besoins des personnes en situation de handicap et de leurs aidants, de défendre leurs droits auprès des décideurs politiques et de militer pour une société inclusive, solidaire, juste et équitable ».
Le Collectif Handicaps entend peser sur plusieurs débats tels que les concertations autour du revenu universel d'activité (RUA), la réforme des retraites ou encore, le projet de loi grand âge et autonomie.
Ainsi, au sujet du revenu universel d’activité, le collectif refuse toute « fusion - absorption » de l'Allocation aux adultes handicapés (AAH) dans le dispositif « pensé en référence à la valeur travail ». En effet, « sous prétexte de simplification administrative, les allocataires de l’AAH seraient pénalisés. Une aberration quand on sait que deux allocataires de l'AAH sur 10 seulement ont accès à une activité professionnelle et que la totalité des allocataires ont un taux d'incapacité reconnu par les MDPH (Maisons départementales des personnes handicapées). Une telle évolution amènerait à ‘détruire’ l'AAH, droit fondamental acquis depuis 1975. » a réagit Arnaud de Broca.

De la pédophilie à la pédocriminalité, comment les agressions sexuelles sur mineurs sont devenues le mal absolu

Par  Publié le 31 janvier 2020


C’est l’histoire de Marie, une « fille d’hospice » de 9 ans placée comme servante dans les années 1820, chez un cultivateur de l’Hérault. Logée dans un grenier à foin, elle se consacre à son labeur mais elle est violée par le fils de la maison dans sa chambre de fortune, puis, dans un abri de montagne. Le jeune homme de 22 ans est si brutal et ses assauts si nombreux que Marie se met à claudiquer : elle est finalement renvoyée au motif qu’elle ne peut plus « faire son ouvrage ».
Parvenus tardivement à la justice, les faits ne mettent nullement le jury en émoi : s’il consent à reconnaître un attentat à la pudeur avec violence, il est surtout indigné par l’outrage public à la pudeur – l’un des viols a eu lieu dans un pré où un passant, comble d’immoralité, aurait pu les apercevoir.
Ce récit du XIXe siècle, cité par Anne-Claude Ambroise-Rendu dans son Histoire de la pédophilie (Fayard, 2014), nous raconte le long chemin parcouru depuis bientôt deux cents ans en matière d’agressions sexuelles sur mineurs : parce qu’elle mêle intimement l’histoire du corps et de la morale, la pédophilie n’a pas toujours suscité une forte réprobation sociale. Si l’histoire de Marie illustre, pour les lecteurs du XXIe siècle, l’infinie perversité d’un adulte prédateur et l’immense souffrance d’un mineur innocent, les citoyens du XIXe siècle y voient tout autre chose : ils redoutent l’offense inconvenante aux bonnes mœurs, ils soupçonnent l’enfant de corruption morale, ils confondent dans une même indignité l’agresseur et l’agressé.

Violences conjugales par des policiers et gendarmes: «Il y a une sorte de sacralisation de la parole de ces hommes»

Sophie Boutboul et Alizé Bernard à Paris le 14 novembre 2019.
Sophie Boutboul et Alizé Bernard à Paris le 14 novembre 2019.

Alizé Bernard, battue pendant des années par un gendarme, et Sophie Boutboul, journaliste, mettent en lumière dans un livre-enquête l’isolement des victimes face à leurs bourreaux censés représenter la loi.

Silence, on cogne (1) est un cri d’alerte à deux voix. Celle d’Alizé Bernard, 32 ans, battue plusieurs années par son ex-conjoint gendarme. Et celle de Sophie Boutboul, journaliste ayant enquêté durant un an et demi pour recueillir la parole de magistrats, de forces de l’ordre et d’une vingtaine de victimes de violences conjugales d’un (ex-) compagnon policier ou gendarme. S’il n’existe pas de chiffres, la Fédération nationale solidarité femmes a recensé, en 2016, 115 appels au 3919 (numéro national d’écoute), de conjointes de policiers ou militaires violentées, sur les 1 210 fiches pour lesquelles la profession de l’auteur présumé était renseignée. En 2017, on en comptait 93. Tandis qu’une proposition de loi pour lutter contre les violences conjugales est à l’étude à l’Assemblée, ces témoignages accablants mettent en lumière un angle mort du grenelle des violences conjugales : la défaillance des institutions face aux agissements de certains représentants de la loi et la difficulté accentuée, pour leurs victimes, à se faire entendre.
Qu’est-ce qui vous a convaincue de livrer ce récit ?
Alizé Bernard : L’objectif est d’alerter et de sensibiliser sur tous les dysfonctionnements que rencontre une femme victime de violences conjugales par son conjoint policier ou gendarme, dès qu’elle va vouloir sortir du silence. J’ai envie de dire aux victimes de ne pas lâcher, mais c’est éreintant. Aux violences viennent s’ajouter la non-prise en charge, les défaillances, la multiplication des procédures, la lenteur de la justice… Aujourd’hui encore, je suis hébergée par mes parents qui m’épaulent psychologiquement et financièrement. J’aimerais que l’Etat prenne conscience qu’on ne devrait pas avoir à batailler comme ça pour être entendues. Je le fais aussi pour mon fils car il ne faut pas oublier les enfants qui sont directement touchés.

La perpétuelle peur des pandémies



Alors que l'épidémie du coronavirus sévit et inquiète, cela ne fait pas figure d’exception. Que ce soient les différentes formes de pestes au Moyen Âge, ou encore la grippe espagnole en 1918, les pandémies ont effrayé à travers l'histoire...
Des membres de la Croix-Rouge, tous portant des masques contre la propagation de l'épidémie de grippe, Saint Louis, Missouri, octobre 1918
Des membres de la Croix-Rouge, tous portant des masques contre la propagation de l'épidémie de grippe, Saint Louis, Missouri, octobre 1918 Crédits : Photo de PhotoQuest - Getty

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Isabelle Stengers, de la science à la sorcellerie

LES CHEMINS DE LA PHILOSOPHIE par Adèle Van Reeth
31/01/2020
58 MIN

Isabelle Stengers s'est formée avec le prix Nobel de chimie Ilya Prigogine, avec qui elle écrivit son premier livre en 1979, remettant en cause l'autorité de la science. Elle s'attache aujourd'hui à explorer de nouveaux modes de nouveaux modes de production de savoir, de l'hypnose à la sorcellerie.
Isabelle Stengers
Isabelle Stengers Crédits : Copyright Olivier Ralet

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Les musées de Paris offrent 100 000 œuvres libres de droits sur un portail dédié

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vendredi 31 janvier 2020

Maladies chroniques : les députés s'attaquent aux discriminations professionnelles

PUBLIÉ LE 31/01/2020



Crédit photo : PHANIE
L'Assemblée a adopté jeudi soir une proposition de loi UDI-Agir pour combattre les discriminations professionnelles subies par les diabétiques et les autres malades chroniques. Porté par la centriste Agnès Firmin Le Bodo, le texte a été voté à l'unanimité en première lecture et doit maintenant être examiné par le Sénat. 
La proposition de loi prévoit que « nul ne peut être écarté d'une procédure de recrutement ou de l'accès à un stage ou à une période de formation au seul motif qu'il serait atteint d'une maladie chronique, notamment de diabète ».

Dr Sandrine Bonnel, PH démissionnaire de ses fonctions administratives : « Je ne veux plus simplement subir »

PAR 
MARTIN DUMAS PRIMBAULT
PUBLIÉ LE 31/01/2020



Crédit photo : DR
Le 14 janvier, plus de 1 000 médecins menaçaient de démissionner de leurs fonctions administratives à l’hôpital. Cette semaine, à Rennes, Saclay, Nantes ou encore Brest, des dizaines de praticiens sont passés à l’action.
Avec une vingtaine de collègues, le Dr Sandrine Bonnel, chef de pôle à l’établissement public de santé mentale de Ville-Evrard (Seine-Saint-Denis), remettra sa démission dans quelques jours. Entre perte de sens et pénurie de soignants, la psychiatre de 56 ans explique son geste au « Quotidien ».
LE QUOTIDIEN : Pourquoi avoir fait le choix de démissionner ?
Dr SANDRINE BONNEL : J'ai le souci et le sentiment de pouvoir faire quelque chose pour le service public hospitalier. Je ne veux plus simplement subir et déplorer. Subir une lente dérive qu'on sent venir depuis une vingtaine d’années mais qui atteint aujourd’hui un seuil critique.

« J’ai expliqué à un médecin qu’il n’y avait pas de dose plafond » : comment les opiacés ont drogué les Etats-Unis

Publiés au fil des procès visant les fabricants d’opiacés aux Etats-Unis, des milliers de documents confidentiels éclairent leur stratégie, à l’origine de la plus grave crise de santé publique dans l’histoire du pays.
Par   Publié le 31 janvier 2020
Le nom de Sackler, famille propriétaire de Purdue, est retiré d’un bâtiment de l’université Tufts, à Boston, le 5 décembre 2019.
Le nom de Sackler, famille propriétaire de Purdue, est retiré d’un bâtiment de l’université Tufts, à Boston, le 5 décembre 2019. DAVID L. RYAN / THE BOSTON GLOBE VIA GETTY IMAGES
Tout a commencé en 1980 par une brève lettre publiée dans la très prestigieuse revue New England Journal of Medicine. Onze lignes présentent les résultats d’une étude évaluant l’effet des médicaments opiacés sur 11 882 patients hospitalisés.
Les deux auteurs constatent que seuls quatre d’entre eux présentent des signes de dépendance, avant de conclure que le phénomène est « rare ». Aucun détail n’est donné sur les molécules utilisées, leurs dosages ou la durée du traitement, et pourtant ces quelques phrases ont changé le cours de l’histoire aux Etats-Unis.
Pendant vingt-cinq ans, elles ont été au cœur de l’argumentaire des fabricants d’opioïdes, avec cette statistique reprise en boucle dans les brochures, les conférences et les échanges avec les docteurs : « Le risque d’addiction concerne moins de 1 % des patients. »

Patients transgenres : le généraliste en première ligne

31.01.2020


Accompagner un patient porteur d’une dysphorie de genre dans son parcours de soins implique de comprendre ses besoins, ses attentes et de savoir l'orienter. Par crainte d’être jugé, le patient transgenre n’a pas toujours spontanément recours à son médecin traitant. Celui-ci devrait pourtant jouer un rôle majeur dans son suivi médical et psychologique. A la condition d’y être préparé.

  • Médecin généraliste dialoguant
Image d'illustration | GARO/PHANIE

Environ 25 millions de personnes dans le monde seraient concernées par la transidentité. Parfois sujet à une grande souffrance psychique qui peut être ponctuée d’épisodes dépressifs, le patient transidentitaire a plus que tout autre besoin d’une écoute attentive et d’un accompagnement spécifique, médical et psychique. Son parcours de soins, notamment s’il nécessite une réassignation de genre, comporte de nombreuses étapes médicales et psychologiques qui devraient théoriquement pouvoir débuter dans le cabinet du médecin traitant.

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Moins de lits en psychiatrie sur la Côte-Nord

Le Manic

Par Charlotte Paquet   Le 31 janvier 2020

QUEBEC



Moins de lits en psychiatrie sur la Côte-Nord
Jennifer Lavallée, directrice des programmes santé mentale, dépendance, itinérance et services sociaux généraux au CISSS de la Côte-Nord, explique les raisons de la diminution de lits en psychiatrie dans les hôpitaux de Baie-Comeau et Sept-Îles. Photo courtoisie
Depuis novembre 2019, les hôpitaux de Baie-Comeau et de Sept-Îles comptent moins de lits en psychiatrie, à la suite de la mise en place d’un plan de transformation des services en santé mentale qui vise à offrir davantage de services de proximité dans la communauté pour favoriser le rétablissement et le maintien des gens dans leur milieu.
À Baie-Comeau, le nombre de lits est passé de 21 à 15. À Sept-Îles, il a reculé de 21 à 18. À sa séance du 29 janvier, le conseil d’administration du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Côte-Nord a officiellement entamé les démarches auprès de Québec pour faire modifier son permis d’exploitation en conséquence.
Tout ce processus de transformation découle du plan d’action en santé mentale 2015-2020 du ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec. Avec ses 42 lits de psychiatrie interne, la région se trouvait bien au-delà des 25 lits de courte durée par 100 000 habitants ciblés par les standards ministériels, précise Jennifer Lavallée, directrice des programmes santé mentale, dépendance, itinérance et services sociaux généraux au CISSS.
Avec ses 33 lits actuels, la région demeure tout de même au-delà des normes du ministère, mais le CISSS a obtenu l’autorisation nécessaire.
Choses en place
La transformation en cours vise à « donner davantage de services dans la communauté et aller rejoindre les gens où ils sont pour éviter le recours à l’hospitalisation », indique Mme Lavallée.

AMM et maladie mentale ?

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GILLES SIMARD 31 janvier 2020

QUEBEC

POINT DE VUE / «Parler de l’aide médicale à mourir pour la maladie mentale? C’est un peu comme vouloir ramoner la cheminée avant même que le poêle ne soit bien installé dans la maison !»

Voilà ce que je disais récemment à un ami boomer «rescapé» comme moi de la psychiatrie parfois si abusive et haïssable des années 70. Des séjours en clinique (pour dépression atypique sévère) dans mon cas, marqués par des électrochocs en séries, des semaines de comas à l’insuline et une pharmacopée aussi lourde qu’incapacitante. Le bonheur dans la molécule, quoi!
Prendre tout le temps nécessaire
Non, mais, sérieux! Question d’acceptabilité sociale et d’enrichissement du débat, la ministre de la Santé, Danielle McCann, a agi très sagement en mettant sur pause le projet d’une extension de l’AMM pour la maladie mentale à certaines conditions. D’ailleurs, on n’a qu’à regarder l’affaire du procès qui secoue aujourd’hui la Belgique, où comparaissent des médecins qui ont accordé l’euthanasie volontaire à Tine Nys, une jeune femme de 38 ans souffrant de divers troubles mentaux, pour comprendre qu’il peut y avoir toutes sortes de nuances de gris, même dans le plus «noir» des cas.

Surpopulation, matelas au sol et crasse : la France condamnée par la justice européenne pour ses prisons

Une trentaine de détenus avaient porté plainte devant la Cour européenne des droits de l’homme, qui recommande d’« envisager des mesures » contre « le surpeuplement » carcéral.
Le Monde avec AFP Publié le 30 janvier 2020
Surpopulation, matelas au sol, crasse, bruit incessant : une trentaine de détenus avaient porté plainte pour dénoncer leurs conditions de détention. La Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) leur a donné raison, jeudi 30 janvier, en condamnant la France.
Saisie entre 2015 et 2017 par 32 détenus des prisons de Nice, Nîmes, Fresnes, Ducos (Martinique) et de Nuutania (Polynésie), – dont 29 ressortissants français, un ressortissant cap-verdien, un polonais et un marocain –, la justice européenne recommande à l’Etat d’« envisager l’adoption de mesures générales visant à supprimer le surpeuplement et à améliorer les conditions matérielles de détention », selon un communiqué de presse diffusé par la Cour, sans toutefois lui intimer d’agir, mais en recommandant de prendre des mesures face à ce « problème structurel ».
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Daniel Pennac : « J’avais envie de parler à quelqu’un »

Fictions et essais, tous ses livres sont écrits à la première personne. On la retrouve dans « La Loi du rêveur », où cet ami de la psychanalyse entremêle songes et souvenirs.
Par   Publié le 31 janvier 2020
L’écrivain Daniel Pennac dans un salon des éditions Gallimard, à Paris, le 24 janvier.
L’écrivain Daniel Pennac dans un salon des éditions Gallimard, à Paris, le 24 janvier. AUDOIN DESFORGES POUR « LE MONDE »
« La Loi du rêveur » de Daniel Pennac, Gallimard, 176 p.
Dans ce salon des éditions Gallimard, la vocation de la cheminée relève du décoratif. Mais il y a quelque chose de si chaleureux chez Daniel Pennac… On jurerait qu’un bon feu crépite à quelques mètres de nos fauteuils. Une flambée s’accorderait bien avec la tenue confortable, mi-éternel prof, mi-gentleman-farmer, de l’écrivain – gros pull vert-bleu, pantalon de velours marron, hautes chaussures de marche.
Elle irait parfaitement, aussi, avec le ton de la conversation, ponctuée par des citations signées Herman Melville, Raymond Chandler ou Gabriel Garcia Marquez, et jalonnée d’anecdotes dont on doute qu’il les raconte pour la première fois, sans pour autant donner le moindre signe de lassitude – une capacité à ne pas épuiser son enthousiasme dans la répétition qui est peut-être liée au goût pour la pédagogie de celui qui enseigna jusqu’en 1995, mais n’a jamais cessé d’aller à la rencontre des enfants et des adolescents. Au fil de l’échange, quand la chute de l’histoire s’annonce, le sourire s’étire, ou la tête se secoue d’amusement. Toujours, le regard pétille, enfoncé derrière les petites lunettes rondes.
Le point de départ de la discussion est le nouveau livre de l’écrivain, La Loi du rêveur. Un récit délicieusement labyrinthique où s’enchâssent souvenirs de ­rêves et souvenirs tout court ; un jeu de cache-cache à travers les âges et les strates du réel avec le lecteur autant qu’un hommage joyeux à l’œuvre de Federico Fellini en général et, en particulier, à son Livre de mes rêves (tout juste réédité par Flammarion, 584 p., 75 euros). La Loi du rêveur est dédié à J.-B. Pontalis (1924-2013), qui fut psychanalyste, écrivain et éditeur – chez Gallimard.