dimanche 27 septembre 2020

«Mon ado change de genre» : regards croisés de l’aidant et du psychiatre

 GHU Paris psychiatrie & neurosciences

Publié le 

« "Au fond de moi, je ne suis pas une fille. ‘’ En une phrase, notre ado de 15 ans a littéralement bouleversé la vie de la famille et déconstruit tous les codes.» Ce sont les mots d’Elisa Bligny, la maman d’Amé. Aujourd’hui, elle prend la plume et raconte la transition de son enfant et son accompagnement en tant que mère. Dans Mon ado change de genre, l’auteure met ainsi en lumière le rôle des parents, et plus largement celui des aidants.

Le Dr Thierry Gallarda, psychiatre au sein du GHU Paris/site Sainte-Anne, a suivi ce jeune patient lors des consultations d’évaluation diagnostique et thérapeutique des dysphories de genre et est cité dans l’ouvrage en question. Egalement chef de service du service de psychiatrie adultes – gérontopsychiatrie du 16ème arrondissement de Paris, il revient pour nous sur la prise en charge des adolescents et des jeunes adultes et le rôle majeur de l’entourage dans l’accompagnement du processus de transition.

De l’adolescence à l’âge adulte : une prise en charge spécifique

«L’identité, dans son acception la plus générale, est un sujet majeur pendant l’adolescence, un âge propice à tous questionnements relatifs à la transition, en premier lieu celui du passage de l’enfant à l’adulte. Naturellement, les questions d’identités sexuelles et celles liées aux métamorphoses du corps sont incontournables», nous relate Dr Thierry Gallarda.

Psychiatre au sein de la consultation « dysphorie de genre », il constate, au moins depuis une dizaine d’années, un essor considérable d’informations à ce sujet, notamment sur internet : «Les enfants et les adolescents sont aujourd’hui immergés, parfois noyés dans la technologie, la virtualité et les réseaux sociaux, ils baignent dans ce mode de communication. Les évolutions sociétales actuelles prônent une place majeure à l’individu et à l’autodétermination. Chez les adolescents et les jeunes adultes les plus vulnérables, elles peuvent générer un flot débordant d’incertitudes autour de leurs identités, les installant parfois durablement dans des constructions mal arrimées, brouillées, anxiogènes et/ou dépressogènes.

Enormément de sujets et de témoignages gravitent de près ou de loin autour de l’identité de genre et des transidentités au sein des différentes instances médiatiques. Parmi les jeunes patients que je reçois, fragilisés par la période de l’adolescence qu’ils traversent, certains ne sont pas toujours bien informés de la réalité d’une transition médico-chirurgicale dans laquelle ils voient la possibilité d’une solution à leur mal-être, à l’inverse, d’autres témoignent d’un haut degré d’information, font preuve de capacités d’élaboration autour de leur projet, se montrent parfaitement déterminés à assumer les différentes étapes de la transition.

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