Il y a une décennie, le penseur canadien d’origine tchèque Vaclav Smil tentait de cerner les principales menaces qui guettent le monde d’ici à 2050. Super-éruption volcanique, guerre planétaire, pandémie virale, terrorisme nucléaire ? Sa conclusion : la seule prévision fiable est qu’il est impossible de prévoir.
© Topical Press Agency / Getty
Paris, 1919 : après la Grande Guerre, la pandémie de grippe espagnole. Deux événements qui ont eu des répercussions majeures à l’échelle de la planète.
Dans un livre au titre alarmant, le chercheur pluridisciplinaire Vaclav Smil exposait en 2008 sa vision à la fois générale et concrète des « principaux facteurs qui détermineront l’avenir de la planète [d’ici à 2050], ainsi que leur probabilité et leurs effets potentiels ». Il prévenait d’emblée les lecteurs : « Inutile de s’attendre à de grandes prévisions ou prescriptions, à un cautionnement de visions euphoriques ou catastrophistes de l’avenir et à des sermons ou des arguments connotés idéologiquement. » Il entendait plutôt « procéder à des questionnements tous azimuts, s’inscrire dans des perspectives historiques de long terme, sans jamais oublier que nos connaissances limitées et les inévitables incertitudes compliquent l’anticipation des grandes crises planétaires et l’appréciation des issues à attendre des tendances déjà à l’œuvre ».
Smil estime que les sociétés évoluent par secousses et frottements, bien qu’il n’utilise pas ces termes. Les secousses sont des événements de courte durée et de faible probabilité ayant un effet transformateur sur la planète, comme la chute d’un astéroïde il y a 65 millions d’années. Les frottements – le changement climatique, par exemple – sont des « phénomènes persistants et progressifs dont l’effet n’est pas moins considérable à long terme ».
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