vendredi 10 juillet 2020

Ségur de la santé : l'aide-soignant invisible est-il devenu visible ou son invisibilité est-elle toujours visible ?

Mise à jour le 10.07.20

La crise sanitaire a révélé nombre de constats, notamment en ce qui concerne l'organisation du système de santé, sa capacité de mobilisation et la valeur donnée à ses principaux acteurs : les professionnels de santé. Alors que le Président de la République a promis un "plan massif d'investissement et de revalorisation de l'ensemble des carrières" et qu'Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, sous l'impulsion du Premier Ministre, a inauguré le "Ségur de la Santé", faisons le point avec l'un des chefs de file de la représentation professionnelle d'un métier "de l'ombre" qui a gagné ses lettres de noblesse durant la crise COVID19 : les aides-soignants. Guillaume Gontard, président de la Fédération nationale des associations d'aides-soignants (FNAAS) nous livre son ressenti autour de la question suivante : l'aide-soignant invisible est-il devenu visible ou son invisibilité est-elle toujours visible ?
soignants compétences
"Nous voulons être enfin reconnus "à part entière" dans le système de santé et y prendre part comme un acteur important" revendique Guillaume Gontard, président de la FNAAS.
Infirmiers.com - Le Ségur de la Santé se veut être une grande concertation pluriprofessionnelle, pouvez-vous nous dire quelle est la place occupée par la représentation des aides-soignants au sein de cet ensemble ?
Guillaume Gontard - A travers la FNAAS, nous sommes les représentants des aides-soignants au niveau national. Pour autant, nous avons été surpris de ne pas être conviés aux réunions préparatoires du "Ségur de la santé". En effet, deux jours avant l'ouverture de la concertation, nous n'avions pas reçu d'invitation ! Cependant, grâce au soutien de la Direction Générale de l'Offre de Soins, nous avons pu être présent en visioconférence lors de son lancement le 25 mai dernier. Depuis, nos échanges se font à distance et nous pouvons uniquement faire des propositions par courriel. Au final, ce n'est pas tant la place que nous avons dans les réunions qui nous importe, mais la valeur et l'intérêt portés à nos propositions, même par mail. Nous attendons de voir ce que le Ministre des Solidarités et de la Santé en fera !
I. C. - Regrettez-vous ce manque de considération ? Qu'est-ce que cela témoigne pour le métier d'aide-soignant ?

G. G. - Nous sommes tellement éloignés des prises de décisions, c’est effrayant. Une profession tellement proche des patients et résidents, ayant une expertise soignante bien à elle, agissant en collaboration avec d'autres professionnels de santé, et si peu écoutée... En fait, cela est représentatif de la méconnaissance de notre profession de la part des décideurs, tout simplement. Du côté de nos collègues infirmiers, la déception est tout aussi grande. Alors, oui, Olivier Véran vient d'annoncer une enveloppe de 6 milliards pour la revalorisation des salaires des paramédicaux et donc parmi eux, des nôtres. Nous nous joignons aux revendications des syndicats plus compétents que nous pour traiter cette question et nous ne pouvons qu'espérer une augmentation substantielle de nos salaires de misère...  


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