mardi 23 juin 2020

Déconfinement : le risque d’une « deuxième vague » psychiatrique

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Par Lucien Fauvernier   Mis à jour le 23 juin 2020

Covid-19 : le risque d’une « deuxième vague » psychiatrique
Si la période de confinement n’a, a priori, pas provoqué un afflux important de patients en psychiatrie, les professionnels de santé appellent à rester vigilants face au déconfinement et au retour à la normale relatif que nous vivons. En effet, un certain nombre d’éléments peuvent faire craindre l’émergence de troubles anxieux ou dépressifs, voire même d’idées suicidaires parmi la population. Explications de Philippe Courtet, professeur de psychiatrie à l'Université de Montpellier.

De nombreux psychiatres étaient inquiets des effets du confinement sur la santé mentale des Français et craignaient de voir un afflux de patients en consultation. Il semblerait que cela n’ait pas été le cas, comment l’expliquer ?

Philippe Courtet : La période de confinement a été une équation aux nombreuses inconnues. Nous n’avions alors jamais vécu un tel événement, il était donc difficile de prévoir son incidence. Il est vrai que nous avons été au début très inquiets et que nous nous attendions à voir se multiplier les cas d’urgences psychiatriques, ce qui ne semble pas s’être produit. Il se pourrait même que les passages à l’acte suicidaire aient diminué, mais il faut rester prudents car les chiffres mettent souvent beaucoup de temps à remonter. Notre principale source d’inquiétude concernait les effets néfastes de la distanciation sociale et de la solitude durant le confinement. Mais finalement, nombre de gens sont restés connectés, certains ont même peut-être eu plus d’appels qu’en temps normal. On peut penser, par exemple, aux grands-parents isolés plus souvent sollicités par leurs petits enfants. De plus, le fait que nous ayons tous été confinés a certainement joué un rôle de cohésion sociale protectrice. Nous étions « tous dans le même bateau », cela à quelque chose de rassurant quelque part. Le rituel des applaudissements chaque soir à 20 heures, en tant qu’ acte de gratitude, a pu aussi contribuer à protéger notre santé psychologique.

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