mardi 14 avril 2020

À Rennes, des psychologues à l’écoute des maux du confinement







Une grande pièce aux murs blancs, deux postes téléphoniques espacés de plus de deux mètres. Depuis lundi 6 avril, la cellule anti-stress de la ville de Rennes répond aux appels de personnes inquiètes ou en détresse. Un service gratuit et anonyme, de 9 heures à 13 heures et de 14 heures à 18 heures (02 23 622 888).

À Rennes, des psychologues à l’écoute des maux du confinement

Elle a été créée avec le soutien du CHU, du centre hospitalier Guillaume-Régnier, de la Cellule d’urgence médico-psychologique d’Ille-et-Vilaine et du réseau libéral de soins psychologiques. Grâce à l’appui du standard de l’Espace citoyen de la ville de Rennes, aucun appel n’est perdu.

« Le planning de présence des bénévoles s’est rempli en trois heures jusqu’au 1er avril, se félicite son coordinateur David Travers, chef des urgences psychiatriques du CHU de Rennes. Psychiatres, psychologues, infirmiers travaillant en psychiatrie… tout le réseau du public et du privé a répondu présent. C’est un bel élan de solidarité. » Ces professionnels reçoivent entre vingt et trente appels par demi-journée, et orientent les personnes vers les dispositifs existants de psychiatrie ou de psychologie, ou vers le 15 en cas d’urgence.

En mal de confinement et de solitude

Les appelants n’ont pas à décliner leur identité et témoignent en toute confidentialité. Parmi eux, des patients à la santé mentale fragile, persuadés de ne plus pouvoir être soignés. « Tous les services restent pourtant ouverts, souligne David Travers. Les professionnels assurent un accueil téléphonique et peuvent même recevoir en consultation si besoin ».
Des personnes qui souffrent du confinement aussi. « J’ai entendu par exemple l’appel d’une personne angoissée qui vit dans un appartement avec trois autres membres de sa famille, dont l’un est atteint d’un problème de santé », rapporte David Travers.
Et tous ceux qui affrontent une extrême solitude. « Certaines personnes âgées, qui avaient déjà peu de liens sociaux avant le confinement, se retrouvent maintenant sans aucun contact. Les enfants, les infirmières ou les aides à domicile ne peuvent plus leur rendre visite, tout s’est arrêté alors elles ont besoin de parler de leur difficulté à vivre cette situation », témoigne Florence Clesse, chef psychiatre des prisons de Rennes, qui participe à l’accueil téléphonique sur ses journées de repos.
« Ce qui est important, ajoute-t-elle, c’est que nous sommes toujours plusieurs à décrocher le téléphone, ce qui permet d’échanger entre nous si une situation est un peu complexe ou si on a des doutes ».

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