mardi 7 janvier 2020

Propos diffamatoires, violation du secret… un groupe Facebook de médecins épinglé par L'Obs





Le divan des médecins
Capture d'écran de la page du Divan des médecins TON KINSBERGEN/SPL/PHANIE

Que ce soit sur Twitter ou Facebook, la communauté médicale aime partager sur les réseaux sociaux. Mais aujourd'hui, l'un des groupes Facebook les plus connus de la toile, "Le Divan des médecins", est dans la tourmente. La bienveillance et le respect des patients ne régneraient pas en maître sur ce groupe privé. Dans son édition web du 5 janvier, L'Obs dévoile en effet les dessous de ce groupe ne réunissant pas moins de 11 000 praticiens. Propos diffamatoires, violation du secret médical ou encore humour carabin poussé à son paroxysme y sont dénoncés. Et c'est une jeune généraliste de province, prénommée Anna, qui a alerté l'hebdomadaire sur ce qu'elle a pu trouver dans ce groupe.

Remplaçante, elle y a tout d'abord trouvé un endroit où partager son expérience, ses interrogations et un soutien moral dans les périodes professionnellement difficiles. Et c'est là tout l'aspect positif de ce type de groupes, comme en témoignent plusieurs praticiens dans l'article. Le Divan des médecins est aussi un lieu où, à l'instar du #Doctoctoc sur Twitter, les praticiens échangent sur le cas de certains patients participant ainsi à une sorte de formation continue virtuelle. Mais ça, c'était « avant que ça vrille », témoigne une médecin.
Comparé à la « Ligue du LOL »
L'envers du décor du groupe est en effet tout autre. Photos de patients « reconnaissables », nom laissé apparent sur un cliché de radiologie, propos « à vomir »… Certains membres du groupe ayant témoigné dans L'Obs n'hésitent pas à comparer les discours tenus au sein du "Divan" à ceux diffusés par la "Ligue du LOL". Les échanges non professionnels sont particulièrement pointés du doigt dans l'article. Outre les blagues salaces, des commentaires « classistes, grossophobes, sexistes, transphobes, homophobes et racistes » ont été observés. Les demandes d'avis médicaux se transforment ainsi parfois en discrimination envers les patients. Contacté par l'Obs, l'Ordre des médecins a promis une « analyse juridique de ces contenus effarants ».
Pour rappel, en 2017, le conseil départemental de l'Ordre de Côte d'Or avait condamné le Dr Huet pour manquement déontologique à la suite de propos jugés homophobes  tenus sur "Les médecins ne sont pas des pigeons", un autre groupe Facebook réunissant plus de 30 000 médecins. 

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