Depuis 2017, un principal de Haute-Saône a banni les smartphones des murs de son établissement. Une expérience pionnière.
Des adolescents privés de portable qui ne se sentent pas punis, mais « libérés ».Qui se reconnaissent, en souriant, « capables de vivre sans ». « Large ! », même. Et aucune sonnerie de réveil pour interrompre ce doux rêve parental. On ne dort pas, ces collégiens existent, il faut simplement aller jusqu’à Faucogney-et-la-Mer pour les rencontrer, au fond d’une vallée de Haute-Saône, sur le plateau dit des Mille Etangs.
« Au bout du bout du département le plus rural. C’est un peu le Ushuaïa français, ici », plaisante Rudy Cara devant le collège qu’il dirige. Un gros Rubik’s Cube tacheté d’orange, de bleu et de jaune, posé au cœur d’un bourg de 500 habitants, avec vue sur l’entrepôt SEB, sur le Trésor qui a fermé et la gendarmerie qui s’apprête à le faire. En Terre de feu franc-comtoise, le principal du collège Duplessis-Deville est un pionnier : dès novembre 2017, il a bouté les smartphones hors de son établissement. Un peu plus d’un an avant que la loi (3 août 2018) n’impose l’interdiction dans tous les collèges et écoles de France.