jeudi 24 octobre 2019

Syndrome de Gilles de la Tourette : un point sur l’apport de la stimulation cérébrale profonde






Le syndrome de Gilles de la Tourette se caractérise par la survenue, chez un sujet le plus souvent jeune, de tics tant vocaux que moteurs le plus souvent associés à des troubles comportementaux. L’évolution peut se faire vers un handicap croissant qui répond de moins en moins aux traitements symptomatiques. La vie quotidienne et les interactions sociales sont à ce point perturbées que les grands moyens ont été envisagés et même utilisés avec un succès relatif : c’est le cas notamment de la stimulation cérébrale profonde (SCP) dont l’indication princeps n’en demeure pas moins la maladie de Parkinson idiopathique invalidante, survenant chez un patient encore jeune et actif. Quelques études non contrôlées ont abouti à des résultats qualifiés de prometteurs ou d’encourageants chez des patients  atteints d’un syndrome de Gilles de la Tourette, sans emporter pour autant la conviction.

Une cohorte de 110 patients suivis à long terme

Une base de données internationales, dite International Deep Brain Stimulation Database and Registry, a été constituée pour recenser les études menées à l’échelon mondial. Les questions qui se posent restent nombreuses : elles concernent principalement le rapport bénéfice/risque d’une technique qui est loin d’être anodine, mais aussi le choix de la région anatomique qu’il conviendrait de stimuler pour optimiser les résultats cliniques. Faut-il privilégier la stimulation de la partie antérieure du globus pallidus interne ou s’attaquer à d’autres structures neuro-anatomiques ? Une étude rétrospective publiée dans le Journal of Neurology Neurosurgery and Psychiatry permet de faire le point en précisant notamment le bénéfice neurologique et ses relations éventuelles avec la structure neuro-anatomique stimulée. Au total, les données cliniques de 123 patients pris en charge dans 13 sites spécialisés mondiaux ont été collectées, ainsi que celles fournies par les études de la neuro-imagerie morphologique.

Les effets de la SCP sur le tableau neurologique ont été évalués à long terme chez 110 patients. Le site d’implantation des électrodes de stimulation était variable d’un patient à l’autre : thalamus centro-médian (n = 51), globus pallidus interne (n = 47), branche antérieure de la capsule interne/nucleus accumbens (n = 4) ou encore combinaison de ces cibles neuro-anatomiques (n = 8). Les lieux de contact des électrodes (n = 70) et les volumes cérébraux activés à partir de ceux-ci ont été pris en compte dans le but de créer des atlas de stimulation probabilistes numérisés.

Amélioration significative, indépendante de la localisation des électrodes

Les tics et les comportements obsessionnels-compulsifs se sont améliorés significativement (p<0 13="" 40="" a="" actifs="" am="" associ="" au-dessus="" au="" aussi="" autour="" autres="" avant="" avec="" cas.="" cas="" ce="" certaine="" certains="" cette="" cibl="" configurations="" confirm="" cons="" contacts="" corr="" coul="" d="" dans="" de="" dedans="" dernier="" des="" dian="" diff="" div="" du="" e="" en="" encore="" entre="" es="" estim="" et="" existence="" finalement="" g="" ge="" gions="" globus="" implantation.="" ind="" int="" interne="" l="" la="" lai="" le="" lectrodes="" les="" lioration="" m="" mais="" mod="" mois="" moment="" n="" noyaux="" observation="" obsessionnels-compulsifs.="" obsessionnels-compulsifs="" obtenues="" ordre="" ou="" pallidum="" pallidus="" pas="" pendamment="" plus="" position="" pourrait="" protocoles="" proximit="" pu="" quente="" qui="" r="" ral="" reflet="" regroup="" rences="" rieur="" s="" scp="" sein="" site="" situ="" sollicitation="" stimulation.="" stimulation="" suites="" t="" taient="" thalamus="" tics="" tissus.="" tre="" troubles="" une="" variabilit="" ventro-m="">

Cette étude rétrospective plaide en faveur d’une efficacité relative et retardée de la SCP quant aux principales manifestations cliniques du syndrome de Gilles de la Tourette. La réponse inconstante ne peut être prédite par le lieu d’implantation des électrodes en termes neuro-anatomiques. L’avenir de la SCP dans cette indication n’est pas plus prévisible, compte tenu d’un rapport bénéfice/risque bien difficile à estimer face à des résultats qui émanent d’études ouvertes et à la lourdeur d’une procédure quelque peu invasive. Incertitudes et hypothèses restent inscrites au programme et la base de données multi-sites apportera peut-être les réponses attendues.

Dr Philippe Tellier
RÉFÉRENCE
Johnson KA et coll. : Image-based analysis and long-term clinical outcomes of deep brain stimulation for Tourette syndrome: a multisite study. J Neurol Neurosurg Psychiatry. 2019 ; 90(10): 1078-1090. doi: 10.1136/jnnp-2019-320379.

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