mercredi 18 septembre 2019

La pensée binaire : bonne ou mauvaise ?

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Nous autres humains, constate le médecin espagnol Francisco Rubia, semblons tirer un plaisir tout particulier à ordonner le monde selon des oppositions binaires : corps/esprit, droite/gauche, jour/nuit, masculin/féminin. Spécialiste de la physiologie du système nerveux et professeur à la faculté de médecine de l’université Complutense de Madrid, Rubia s’interroge sur les origines et les effets de ce mode de pensée. Dans El pensamiento dualista, « il passe en revue les recherches de neurologues, de sociologues et d’anthropologues qui pointent toutes dans une même direction : l’antithèse est “un schéma très ancien de la perception et de la pensée humaines” », commente Ana Ramírez dans le quotidien en ligne El Confidencial.

Et par « très ancien », le neurologue espagnol entend vieux de 40 000 ans. En effet, il fait remonter notre pensée dualiste au paléolithique supérieur, période à laquelle seraient nés l’art et la pensée symbolique. Pour Rubia, le monde n’est pas intrinsèquement structuré selon un principe d’oppositions binaires. Si nous le percevons ainsi, c’est en raison de prédispositions génétiques et de l’ordonnancement de notre cerveau. Certains chercheurs, avance Rubia, prétendent même avoir découvert où se logerait notre capacité à ordonner des éléments abstraits par paires : dans le lobe pariétal inférieur. Cette hypothèse, contestée, découle du constat que des patients souffrant de lésions du lobe pariétal inférieur sont incapables de nommer le contraire d’un mot que l’expérimentateur leur soumet.

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