samedi 17 août 2019

Christian Ingrao : "Je suis persuadé que si on veut comprendre la violence, il faut s'intéresser à ceux qui la commettent et non à ceux qui la subissent"

08/08/2019
59 MIN

Historien de la Seconde Guerre mondiale, Christian Ingrao a choisi d’explorer le champ de la violence extrême des bourreaux. Il échange à ce sujet avec Anaïs Kien en public du centre Pompidou, dans le cadre du festival IMAGINE.
Christian Ingrao en 2006
Christian Ingrao en 2006 Crédits : Frederic SOULOY - Getty
Quand Christian Ingrao décide de faire son DEA sur le nazisme, il n'y a pas de spécialiste du sujet. Celui qui est son maître Stéphane Audoin-Rouzeau, spécialiste de la Première Guerre mondiale, accepte finalement de le suivre en thèse, même s'il n'est pas spécialiste, parce qu'il n'y a personne sur le sujet. "Depuis, on n'est pas une armée, mais un commando. Il y a Johann Chapoutot par exemple. Et on travaille avec ceux avec qui on peut faire des analogies."
Je ne veux pas intervenir dans l'espace public. Je le fais le moins possible. Nous, historiens du temps présent, nous ne sommes jamais seuls. Il y a bien entendu les témoins, il y a les journalistes. Mais aussi il y a toujours un flic, un juge, un espion... 
On a encore du mal à écrire une vraie histoire de l'Europe pendant la Seconde Guerre mondiale. Il faut comprendre tout ce qui s'est passé à l'Est et l'articuler avec les connaissances de l'Ouest sous domination nazie.

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