lundi 15 avril 2019

« C'est grave docteur ? », un généraliste lance une campagne contre les violences éducatives

Camille Roux
| 15.04.2019



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    « C'est grave docteur ? », un généraliste lance une campagne contre les violences éducatives

À l'occasion de la journée de la non-violence éducative, qui aura lieu le 30 avril, l'association Stop Veo lance ce lundi une campagne d'information pour sensibiliser les patients et les professionnels de santé aux dangers que constituent les violences éducatives ordinaires (fessées, autres châtiments corporels ou souffrances morales...). Un kit "C'est grave docteur ?"comportant une affiche et des brochures à disposer dans les cabinets, est proposé par l'association aux pédiatres, médecins généralistes et médecins de PMI.  
Soutiens de cette campagne, les associations souhaitent que les fessées et autres punitions soient bannies par la loi. « Nous attendons toujours avec impatience l'inscription à l'agenda du Sénat de la loi de Maud Petit soutenue par le gouvernement, votée à l'unanimité moins une voix le 30 novembre 2018 », indique le Dr Gilles Lazimi, médecin généraliste à Romainville (Seine-Saint-Denis), et coordinateur de cette campagne. Ce texte adopté par l'Assemblée nationale vise à inscrire dans le Code civil, à l'article lu lors des mariages, que « l'autorité parentale s'exerce sans violences physiques ou psychologiques ».
La loi pas encore à l'agenda du Sénat
La France fait partie des six pays de l'Union européenne n'ayant pas encore voté de loi bannissant toute forme de violence vis-à-vis des enfants, avec la Belgique, l'Italie, la République Tchèque et le Royaume-Uni. La proposition de loi de Maud Petit poursuit son chemin législatif, mais n'est pas à l'ordre du jour du Sénat à ce stade. De leur côté, les sénateurs ont adopté en première lecture le 6 mars dernier un texte similaire, mais porté par l'ex-ministre socialiste des Familles Laurence Rossignol.
Selon une enquête réalisée par l'Union des familles en Europe en 2006-2007, la violence éducative ordinaire serait pratiquée par 85 % des Français et 71,5 % admettent avoir déjà mis une « petite » gifle. Lors du congrès de médecine générale (CMGF) début avril, le Dr Lazimi avait également exposé des chiffres accablants lors d'une plénière sur le sujet. En France, seuls 1 % des enfants sont signalés, alors qu'on estime à 10 % le taux de mineurs victimes de violences. D'où l'importance pour les médecins d'être sensibilisés au repérage des victimes et de connaître les signes pouvant évoquer une maltraitance : comportement de l'entourage, signes de négligences, de maltraitance psychologique, signes physiques... (voir schéma ci-dessous)
L'association Stop Veo souligne aussi que « 75 % des maltraitances ont débuté dans un contexte de punitions corporelles ayant escaladé dans la maltraitance » et que « de nombreuses études ont prouvé les méfaits pour la santé et l'inefficacité » des châtiments corporels et/ou humiliations psychologiques.
(Avec AFP)

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