dimanche 31 mars 2019

Les femmes de l'art brut sortent de l'ombre



AUTRICHE

Par Florence Millioud-Henriques le 31 mars 2019

ExpositionÀ Vienne, «Flying High» offre le premier tour du monde des créatrices de la marge en plus de 300 œuvres. Parmi les prêteurs, la Collection de l’art brut mais aussi des collectionneurs vaudois.


Plusieurs générations de créatrices se croisent dans cette exposition. Dont Ida Buchmann (1911-2001) avec ses gouaches et Julia Krause-Harder (1973) avec ses drôles de dinosaures.
Plusieurs générations de créatrices se croisent dans cette exposition. Dont Ida Buchmann (1911-2001) avec ses gouaches et Julia Krause-Harder (1973) avec ses drôles de dinosaures.Image: DR
Un jour, Rosa Marbach en a eu assez; elle a laissé tomber son pinceau, abandonné ses «balleteuses» en chaussons comme «Mademoiselle Julie» et ses blondeurs de princesse. Son nom ne nous dit peut-être rien, et pour cause: il a peu compté dans l’histoire de l’art brut, la Soleuroise s’en étant elle-même retirée, estimant son psychiatre plus intéressé par les travaux d’un autre de ses patients, un homme, Adolf Wölfli.
Mais plus significatif encore, en 1922, le nom d’Else Blankenhorn (1873-1920) était carrément zappé dans la publication historique sur la collection du psychiatre et historien de l’art Hans Prinzhorn. Pour expliquer ce trou de mémoire, les thèses varient! Une fois, la faute revient à l’éditeur qui aurait demandé de couper le chapitre la concernant, une autre c’est l’auteur qui se serait retenu pour pouvoir développer le sujet dans une monographie. «Laquelle… n’a jamais été publiée, ni même existé», précise Hannah Rieger, commissaire de «Flying High» à voir au Kunstforum de Vienne. Collectionneuse activiste, c’est elle qui a eu l’idée de cette première exposition entièrement dédiée aux femmes dans l’art brut.

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