mercredi 27 mars 2019

Adeline Hazan : « Il faut une nouvelle loi sur la psychiatrie et la santé mentale »

Philppe MIRKOVIC  Publié le 27/03/2019




Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté.
ARCHIVES DANIEL FOURAY.

La contrôleure générale des lieux de privation de liberté pointe dans un rapport 2018 l’insuffisance des moyens dans le secteur de la psychiatrie. Avec des dérives dans des hôpitaux et un recours trop fréquent à l’isolement des patients.
Adeline Hazan, contrôleuse générale des lieux de privation de liberté vient de publier son rapport annuel pour l'année 2018, qui a été remis au président de la République le 19 mars dernier. Surpopulation des prisons, moyens insuffisants dans le secteur de la psychiatrierecul des droits des étrangers.. Le rapport dresse un constat sévère. Dans le domaine de la psychiatrie, Adeline Hazan pointe une insuffisance de moyens et demande une nouvelle loi.

Entretien avec Adeline Hazan, contrôleure générale des lieux de privation de liberté.
Vous pointez dans votre rapport annuel une insuffisance des moyens dans le secteur de la psychiatrie. Quelles sont les répercussions ?
Ce secteur traverse une période de crise grave. Il manque de personnels notamment. On trouve de moins en moins de psychiatres en France et cela se ressent dans les hôpitaux. Il manque aussi de la formation pour les infirmiers, depuis la suppression en 1992 d’un diplôme spécifique pour la psychiatrie. Ces derniers s’en plaignent beaucoup.
Par ailleurs, les conditions matérielles d’hébergement des patients ne sont pas toujours satisfaisantes, même parfois indignes, et elles ne permettent pas toujours des soins efficaces. Tout cela a des répercussions importantes. Les personnels travaillent tous à flux tendu, manquent de temps souvent pour apaiser des malades en crise. La seule solution qu’il leur reste, c’est alors le recours à l’isolement ou à des mesures de contention.

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