mercredi 27 février 2019

L’allaitement maternel, une transmission intergénérationnelle

Publié le 21/02/2019




Comparée à d’autres pays industrialisés, la France semble être loin derrière dans le suivi des recommandations de l’OMS en terme d’allaitement. S’il le taux d’allaitement maternel est en augmentation à la sortie de la maternité, passé de 52 % en 1998 à 66 % en 2016, il n’est plus que de 25 % à 6 mois.

Le choix d’allaiter a des déterminants multifactoriels parmi lesquelles l’influence de la mère semble avoir le plus de poids, c’est pourquoi l’étude ELFE (Étude Longitudinale depuis l’Enfance) lancée en 2011 s’est intéressée à ce sujet. Ce travail concerne plus de 18 000 naissances survenues après 33 SA à travers 320 maternités de France métropolitaine et a interrogé 10 182 familles sur leur pratique en matière d’allaitement.

Comme attendu, les femmes qui elles-mêmes avaient été nourries au sein sont plus deux fois plus à même de suivre cette voie sans pour autant qu’il y ait d’effet sur la durée de l’allaitement. Avoir allaité les premiers enfants multiplie par 5 la probabilité d’allaiter. Par contre, l’expérience avec d’autres enfants tel que frère et sœur, entourage, babysitting, n’a pas d’effet, alors qu’une expérience professionnelle avec des enfants encourage l’allaitement – sans doute l’effet des formations-. Enfin, les femmes nées en dehors de France allaitent deux fois plus souvent et également plus longtemps, les normes du pays d’origine, où l’allaitement maternel est plus généralisé, perdurant après l’immigration.

Les messages promouvant l’allaitement gagneraient donc sans doute à un ciblage intergénérationnel mais il sera long de revenir sur les décennies passées d’utilisation du biberon.

Marie Gélébart
RÉFÉRENCE
Wagner S et coll. : Breastfeeding initiation and duration in France: The importance of intergenerational and previous maternal breastfeeding experiences — results from the nationwide ELFE study. Midwifery 2019 ; 69 : e67-65.

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