vendredi 6 avril 2018

Fermeture de lits à l’hôpital de Rochefort : 13 urgentistes en grève illimitée

| 06.04.2018


Les 13 urgentistes de l’hôpital de Rochefort (Charente-Maritime) entament aujourd’hui le troisième jour de leur grève illimitée pour protester contre la fermeture de 15 lits au sein de l’hôpital, alors que l’afflux de patients aux urgences ne cesse de croître. Une centaine de manifestants, médecins et paramédicaux, tous services confondus, se sont également mis en grève pour la journée de mercredi 4 avril en soutien aux revendications des urgentistes.

Raisons comptables
Neuf des treize urgentistes en grève menacent même de quitter l’hôpital si aucune réponse ne leur est apportée d’ici au 15 avril, soit l’échéance pour les tours de mutation des praticiens hospitaliers. « On ne râle pas pour nous et on comprend les soucis de comptabilité, mais on ne peut pas abandonner le service public pour des questions budgétaires », juge le Dr Depelchin, urgentiste à Rochefort et membre de l'Association des médecins urgentistes de France (AMUF).
Les contestataires dénoncent la fermeture programmée de lits « pour des raisons purement comptables », alors que le nombre de passages annuels aux urgences de l'établissement est passé de 27 000 en 2010 à 36 000 en 2017 et que 27 lits ont déjà été supprimés entre 2016 et 2017. « Ces nouvelles fermetures de lits entraîneraient la suppression de douze postes de paramédicaux avec comme conséquence pour les urgences un allongement des files d’attente et la mise sur brancard des patients », déplore le Dr Depelchin, pour qui les conditions de prise en charge des patients sont « à la limite de la maltraitance institutionnelle imposée. »
La direction ouvre des négociations
La semaine dernière, une délégation de médecins – dont le responsable du pôle chirurgie de l’hôpital – et de paramédicaux a été reçue au siège de l’agence régionale de santé (ARS) Nouvelle Aquitaine. Depuis, la direction de l’hôpital a annoncé le report de la fermeture des lits « tant que l’afflux de patients est maintenu », précise le Dr Depelchin. Une réunion est prévue mercredi prochain pour discuter de l’organisation des soins au sein de l’hôpital. Si les urgentistes sont « satisfaits » de l'ouverture de négociations avec la direction et l'ensemble des services, la menace de départ de la majorité du service au 15 avril est pour l'instant maintenue. 

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