vendredi 20 octobre 2017

Violences obstétricales : les propositions des professionnels de la naissance

19.10.2017

Pas question pour les professionnels de la naissance de laisser enfler la récente polémique sur les violences obstétricales sans réagir. La Société française de médecine périnatale (SFMP), qui réunit tous les acteurs de la naissance -des gynécologues aux pédiatres - a formulé jeudi des recommandations, en marge de son 47e congrès annuel à Lyon, pour lutter contre ces violences qu'elle estime minoritaires.

Pour les professionnels, le problème principal est la communication. Aussi, faut-il rétablir la "sécurité émotionnelle", pointe Corinne Dupont, sage-femme et membre du conseil scientifique de la SFMP.Pour y parvenir, cette dernière propose de généraliser l'entretien prénatal et encourager les futurs parents à formuler des projets de naissance alors que, selon les derniers chiffres de l'Inserm, seules 20 % des femmes ont exprimé un projet particulier pour leur accouchement. Le projet de naissance est un document écrit précisant des souhaits quant au déroulement de l'accouchement : avec ou sans péridurale, position de l'accouchement, consentement ou non à une éventuelle épisiotomie, place du père, déroulement des premières minutes après la naissance et le cas échéant, musique souhaitée.
La SFMP insiste également sur l'importance des cours de préparation à l'accouchement car si 80 % des femmes les suivent pour un premier enfant, elles ne sont qu'une sur trois ensuite, relève Corinne Dupont. Car ces cours sont des moments d'échange où il est possible d'expliquer au calme des gestes faits parfois dans l'urgence et mal expliqués et compris.
Le corps médical souhaite également la diffusion de fiches d'information, une meilleure formation des professionnels pour favoriser "le comportement autonomiste" plutôt que le "paternalisme", et une meilleure prise en charge des femmes ayant subi des traumatismes.
La dernière enquête nationale périnatale, réalisée en mars auprès de 15 000 femmes qui venaient d'accoucher et publiée le 11 octobre, montre que des épisiotomies ne sont plus pratiquées que dans 20 % des accouchements, contre 27 % en 2010. Elle met aussi en exergue le recul des taux de césarienne avant travail de 11 à 9 % et une baisse de l'administration d'ocytocine pour accélérer le travail de 58 à 44 %. Le taux global de césarienne ressort stable à 20 %, celui de déclenchement à 22 %. D'une manière générale, les femmes se disent à 96,6 % satisfaites ou plutôt satisfaites de la prise en compte de leurs souhaits pendant l'accouchement.

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