mardi 17 mai 2016

La Belgique veut inciter les patients en arrêt maladie à reprendre plus tôt le travail


En Belgique aussi, le nombre grandissant d'arrêts maladie pèse de plus en plus dans les finances. Pour enrayer la tendance, la ministre belge de la Santé, Maggie de Block, a exposé la semaine dernière un projet de loi afin de pousser les patients en arrêts maladie à reprendre plus vite le travail. Le dispositif, dont on ne connaît pas le détail, consisterait en « une procédure personnalisée de suivi des malades via un questionnaire ».
Selon l'Écho, les patients remplissent un formulaire après deux mois d'arrêt. Au cas par cas, ils sont évalués sur leurs capacités à reprendre le travail dans un cadre adapté. Au bout de six mois de congé maladie, ils reçoivent un deuxième questionnaire et rencontrent « un collaborateur de la caisse d'assurance maladie » pour une nouvelle évaluation.

Le quotidien belge révèle que le gouvernement avait, en premier lieu, prévu de « supprimer une partie des allocations pour les malades qui refuseraient de collaborer ». La mesure est provisoirement suspendue.

7 % des travailleurs du privé en arrêt maladie

Maggie de Block a réagi sur la télévision publique en explicitant son programme : « Nous voulons étudier s'il est possible que le médecin traitant, le médecin du travail et le médecin de la mutuelle examinent en quelle mesure ces personnes sont capables d'accomplir certaines tâches. Dans la plupart des cas, il s'agira probablement d'un emploi à temps partiel et peut-être d'une autre fonction que celle qu'elles exerçaient avant leur maladie. Cependant, elles pourraient effectuer d'autres tâches de sorte qu'elles puissent rester dans un environnement de travail et compter sur un meilleur revenu. »* Le texte devrait entrer en application dès l'été.
Une partie de la presse belge s'interroge sur cette réforme. Le journal Sudinfo met en parallèle l'augmentation de la durée légale du travail requise par le gouvernement, et la hausse des arrêts maladie. Il révèle que « chaque jour, ce sont désormais près de 7 travailleurs sur 100 (6,95 %) qui s’absentent pour cause de maladie » dans le secteur privé. De son côté, L'Écho remarque qu'« en dix ans, nous avons connu une augmentation de 64 % du nombre de malades longue durée, un record historique, qui nous laisse penser qu’aujourd’hui, c’est la Belgique qui est malade ».
Des expérimentations en France pour faciliter la reprise du travail
En France, la CNAM expérimente le recours à un « facilitateur » qui ferait le lien entre médecin traitant et médecin du travail, médecin-conseil et patient. Une meilleure coordination entre les acteurs pour lever les freins à la reprise du travail : les patients bénéficieraient d'aménagements de poste ou encore de reprise à temps partiel.
Claude Leicher, du syndicat MG France voit cette expérimentation d'un bon œil : « Il n'y a pas de raison de s'y opposer par principe. Lorsqu'un arrêt est prolongé, tout le monde est embêté, y compris le patient. Dans ce cas, il ne s'agit pas d'une pression sur le médecin, mais une pédagogie de reprise de travail. »

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