lundi 30 mai 2016

Interdiction du packing : des intervenants en psychiatrie accusent le gouvernement d'excès de pouvoir

30.05.2016
Des soignants en psychiatrie ont appelé le gouvernement à revenir sur une circulaire interdisant de facto aux établissements de soins de recourir à la méthode de traitement controversée du "packing", utilisée notamment pour les autistes. Cette méthode avait été condamnée par les autorités françaises, estimant qu'elle pouvait être assimilée à un "acte de maltraitance".

La condamnation a suscité de vives réactions parmi certains psychiatres adeptes du "packing". "Depuis quand un législateur ou un administrateur, un gestionnaire ou un technocrate aurait-il compétence pour décider comment soigner un enfant ou un adulte" écrit le Collectif des 39 dans une lettre ouverte publiée par le Huffington Post. "Le soulagement et l'apaisement qu'il procure à des patients gravement autistes ou psychotiques qui s'automutilent au péril de leur vie parfois, ne suffisent-ils pas à écarter l'accusation de maltraitance dont vous l'épinglez" renchérit le Collectif des 39 dans la lettre adressée à la ministre de la Santé et à sa secrétaire d'Etat aux personnes handicapées. 
Cette dernière, Ségolène Neuville, est à l'origine en avril dernier d'une circulaire précisant que la signature de contrats d'objectifs et de moyens avec les établissements médico-sociaux était "strictement subordonnée au respect d'engagements de lutte contre la maltraitance, et donc à l'absence totale de packing". "Ce que nous lisons dans votre texte, au delà de l’interdiction du packing, c'est la volonté de discréditer en raison de leur orientation théorique des équipes soignantes engagées depuis des années auprès d'enfants et d'adultes en grand désarroi et en grande souffrance psychique" écrit encore le Collectif qui n'hésite pas à qualifier de  "gravissime" le fait de lier le financement d'une institution à l’interdiction d'une pratique thérapeutique. "Laissez nous oeuvrer en paix pour adoucir la folie et aider ceux qui errent à trouver leur voie et leur voix", conclut le Collectif.

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