ÉDITO
Depuis près de cinq ans se succèdent enquêtes et rapports pointant une dérive généralisée des pratiques d’isolement et de contention dans les établissements publics de santé mentale. Pourtant, il ne se passe rien. Les autorités administratives et politiques ne réagissent pas, ou se limitent au service minimum alors que, devant le moindre incident sanitaire, la ministre de la Santé va sur le terrain, tempête, et lance une enquête de l’Inspection générale des affaires sociales (Igas). Y aurait-il deux catégories de malades, ceux que l’on écoute et ceux qui sont hospitalisés dans les établissements psychiatriques ? Le dernier rapport de la contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Adeline Hazan, publié le 25 mai, fait froid dans le dos, tant il montre que ces pratiques se banalisent. Quelques extraits, sur les témoignages des malades eux-mêmes : «C’est un sentiment d’incompréhension, voire de punition qui domine. Des patients disent aux contrôleurs ressentir la menace de mise en chambre d’isolement s’ils ne se montrent pas assez "dociles" avec les personnels soignants. Certains affirment prendre les médicaments pour ne pas être attachés.»
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