vendredi 29 janvier 2016

Laurence Rossignol réaffirme la place de la bientraitance dans la formation des personnels d'Ehpad

 - HOSPIMEDIA
La récente mise en examen de trois lycéennes pour maltraitance sur des pensionnaires d'une maison de retraite de Seine-et-Marne avec diffusion de vidéos, relance le débat autour des conditions de vie et de prise en charge des âgés, tout particulièrement en institution. Intervenant mercredi 27 janvier dans le cadre des questions au Gouvernement à l'Assemblée nationale, la députée écologiste Véronique Massonneau (Vienne) a interpellé Laurence Rossignol, secrétaire d'État chargée de la Famille, de l'Enfance, des Personnes âgées et de l'Autonomie. Rappelant que les adolescentes se destinaient à devenir auxiliaires de vie, elle a demandé "quelles initiatives sont prises pour renforcer la formation des accompagnants, les sensibiliser au respect de l'intimité et de la dignité des personnes âgées et leur donner les moyens de faire face aux réalités humaines auxquelles ils et elles sont confrontés". Elle a aussi mis en perspective cette interrogation avec l'annonce du président de la République d'un "vaste plan de formation des demandeurs d'emploi aux métiers d'avenir, parmi lesquels ceux des services à la personne".

En réponse, insistant sur le caractère exceptionnel de ce qui s'est déroulé dans cet établissement et sans sous-estimer la gravité des faits, Laurence Rossignol a déclaré : "Il est important que cette affaire, certes grave, ne ternisse pas l'image que nous avons des établissements et n'entame pas la confiance des familles dans des personnels et des établissements extrêmement dévoués aux personnes dont ils s'occupent." Et d'ajouter : "La bientraitance est au cœur de toutes les formations et de leurs modules." Il y a quatorze ans, la loi n° 2002-2 rénovant l'action sociale et médico-sociale a instauré les bases juridiques d'une démocratie sanitaire. Son article 3 stipule d'ailleurs que "l'action sociale et médico-sociale est conduite dans le respect de l'égale dignité de tous les êtres humains avec l'objectif de répondre de façon adaptée aux besoins de chacun d'entre eux et en leur garantissant un accès équitable sur l'ensemble du territoire". Mais ce cadre réglementaire n'a pu éviter quelques dérapages. La Fehap a d'ailleurs programmé en mars prochain un colloque qu'elle a intitulé "Nous n'en avons pas fini avec la maltraitance" malgré la réglementation.
Le phénomène dépasse même nos frontières. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) dans une note soulignait en octobre dernier qu'une personne âgée sur dix est confrontée chaque mois à la maltraitance. Et ce chiffre serait même, selon elle, sous-estimé. Elle signalait aussi que les types les plus courants de maltraitance dans les pays au revenu élevé ou intermédiaire seraient respectivement : les abus financiers ; les violences psychologiques ; la négligence ; les violences physiques et sexuelles.
Lydie Watremetz 
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