lundi 21 septembre 2015

Le SMPS réclame "un plan d'accompagnement en urgence" des GHT pour les directeurs et cadres



Alors que les groupements hospitaliers de territoire annoncent un véritable "big bang territorial et managérial", Jérémie Sécher, conforté président du SMPS, a insisté ce 17 septembre pour qu'au préalable soit créé un plan d'accompagnement des équipes de direction. Histoire de rassurer des personnels dans le flou quant au devenir de leur métier.

Tout juste reconduit à la présidence du SMPS avec "une légitimité indubitable" (lire ci-contre), Jérémie Sécher a ouvertement alerté ce 17 septembre à Paris le DGOS Jean Debeaupuis du "cercle vicieux de démotivation et de désinvestissement collectif" qui pourrait sous peu gagner les directions hospitalières. Raison pour laquelle, alors que nombre de directeurs s'inquiètent de leur sort à l'aune des prochains groupements hospitaliers de territoire (GHT), il a réclamé dans son discours d'ouverture du 69e congrès du syndicat "un plan d'accompagnement en urgence" sur la mise en place de ces coopérations pour les directeurs, cadres et ingénieurs hospitaliers. Et cela, à l'entendre, doit être "un préalable" à la constitution même des groupements : "Je ne transigerai pas !", a-t-il mis en garde, alors qu'un véritable "big bang territorial et managérial" s'annonce. En corollaire, c'est d'un nouveau protocole indemnitaire et indiciaire dont ont aujourd'hui besoin les corps de direction, sachant que deux-tiers des directeurs sont, selon le syndicaliste, "potentiellement" concernés par la mobilité via ces GHT.

"Pour le reste, laissez-nous faire !"

Cela va donc d'un grade d'accès fonctionnel (Graf) élargi aux directeurs d'établissements sanitaires, sociaux et médico-sociaux (D3S) et aux directeurs des soins (DS) à un exercice multisite systématiquement sous emploi fonctionnel pour les directeurs d'hôpital (DH). Sans omettre la suppression des quotas d'emplois fonctionnels, une extension de ceux-ci aux D3S et DS et leur création pour les ingénieurs, un régime indemnitaire des attachés d'administration et des ingénieurs enfin calqués sur leurs collègues des autres fonctions publiques, etc. Ces "évolutions statutaires ne sont pas des dépenses supplémentaires pour les établissements. (…). Cela peut être autofinancé !", s'est exclamé Jérémie Sécher. Des éléments d'attractivité d'autant plus cruciaux dans un contexte de démographie "fortement décroissante" dans les corps de direction.
Plus globalement, le président du SMPS a plaidé pour "un nouveau partenariat" avec les pouvoirs publics et les ARS. Pour y parvenir, encore faut-il à l'entendre, que l'État cesse enfin de s'immiscer dans la gestion quotidienne des établissements de santé mais offre "un cap clair, un soutien et des marges de manœuvre". "Pour le reste, laissez-nous faire !", a ajouté l'intéressé, pour ne plus que les directeurs "avancent à l'aveugle" : "Est-ce notre boulot d'être plus courageux que tous les autres ?". Finies donc cette "cascade d'enquêtes", ces "contrats et contrôles à tous les niveaux", ces "injonctions paradoxales"... En somme, cette "contrainte supplémentaire quasi quotidienne". Sauf à devoir créer, en interne des hôpitaux, "une direction fonctionnelle enquêtes, questionnaires et reporting", comme l'a ironisé le dirigeant syndical.

Un protocole de 2011 "à réviser d'urgence"

Dans son discours, Jean Debeaupuis a assuré pour sa part qu'"il y aura, c'est sûr, un très dense accompagnement du changement". Prenant acte des inquiétudes exprimées sur l'impact des GHT, le DGOS a certifié à maintes reprises dans ses mots qu'il n'existait "aucun cadre pré-établi depuis Paris" pour définir ces futurs ensembles hospitaliers, ni localiser les activités mutualisées, ni fermer un nombre théorique de lits ou d'unités : "Ce sont les ARS qui sont en première ligne". De fait, la taille des groupements traduira "concertation et cohérence" à l'échelon des territoires, avec des objectifs dictés par des logiques de proximité. Par ailleurs, le haut fonctionnaire a confirmé un report probable au-delà du 1er janvier 2016 de la date de mise en œuvre des GHT. De même, la convention constitutive ne sera soumise à l'ARS qu'une fois élaboré le projet médical partagé. Un amendement du Gouvernement va venir inverser la chronologie actuellement énoncée dans le projet de loi de Santé, a précisé Jean Debeaupuis.
En conclusion, pour anticiper l'impact, "à 100% sûrement", des groupements sur les exercices professionnels, le DGOS s'est dit d'accord pour aborder "très vite" les discussions statutaires. D'ailleurs, avec à l'horizon probablement 150 établissements supports, 150 directeurs territoriaux et 150 directeurs délégués, le protocole de 2011 est désormais "totalement déstabilisé" et donc "à réviser d'urgence", a reconnu l'intéressé. À titre d'exemple, il a assuré que les plafonds indemnitaires du Graf seront "logiquement alignés" sur ceux des deux autres versants de la fonction publique. Enfin, il a également promis de se battre pour relever le bornage indiciaire des emplois fonctionnels.
Thomas Quéguiner 

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