jeudi 26 mars 2015

Traité sur la merde mondialisée

Le Monde.fr  | Par 

Elle est en nous, elle nous entoure, nous nourrit et parfois nous tue, ingrédient essentiel et tabou « sur lequel l’ordre naturel de la vie est fondé ». La merde, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, est aussi un « impensé » de la mondialisation, nous apprend David Waltner-Toews, dans un essai roboratif.





L’épidémiologiste et fondateur de l’antenne canadienne de Vétérinaires sans frontières montre sur le sujet une érudition impressionnante. Naturaliste, d’abord, quand il nous entraîne en Tanzanie examiner la moindre crotte produite par les grands animaux de la savane auxquels il préfère l’humble mais herculéen bousier. Ce Sisyphe roulant sa boule de crottin est indispensable au recyclage des déjections. Les Australiens l’ont appris à leurs dépens : depuis cinquante ans, ils tentent d’acclimater des scarabées étrangers sur les pâturages pour éviter qu’ils ne soient stérilisés par les bouses de bovins que les coléoptères locaux, spécialisés dans les déjections de marsupiaux, ne peuvent décomposer.


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