jeudi 19 février 2015

L'obstétrique est-elle trop paternaliste ?

14/02/2015


Paris, le samedi 14 février 2015 – A lire les commentaires, les réflexions, les prises de position, la question  n’était plus vraiment : existe-t-il en France des blocs opératoires (en chirurgie gynécologique) où des étudiants pratiquent des touchers vaginaux sur des femmes endormies sans qu’elles en aient été informées et qu’elles y aient consenti, mais bien plutôt, qu’est-ce qu’un consentement et dans quelle mesure peut-on le considérer comme supposé ? Ceux qui criaient au scandale faisaient en effet valoir que le simple fait de mentionner que des étudiants pouvaient assister à l’intervention ne pouvait être considéré comme une demande valable de consentement. Ceux qui appelaient à plus de pragmatisme, qui dénonçaient un excès de pudibonderie, notaient que l’entraînement des étudiants est une autre façon de respecter les patients, en évitant certaines douleurs et plus largement en permettant à tous demain de pouvoir bénéficier de professionnels mieux formés. A lire les commentaires, les réflexions, les prises de position, ceux qui criaient au scandale ne cessaient d’affirmer que l’affaire des touchers vaginaux n’étaient qu’une manifestation supplémentaire d’un « paternalisme » médical. Une attitude qui s’illustrerait dans de nombreux domaines et qui conduirait les praticiens à s’exonérer d’un certain nombre de règles (dont la recherche systématique d’un consentement, mais aussi l’explication détaillée de certains actes et de leurs motivations et conséquences) sous prétexte que leurs connaissances médicales et dans leur très grande majorité leur volonté de bien faire protégeraient les patients de l’arbitraire… et surtout de la mort !

L’obstétrique, l’opium des parturientes

La dénonciation du « paternalisme » du corps médical est l’un des objets centraux du blog de Marie-Hélène Lahaye. Cette juriste est une des rédactrices et des signataires de la tribune publiée il y a une dizaine de jours « suite à l’affaire des touchers vaginaux sur des patientes endormies ». Marie-Hélène Lahaye a ouvert en septembre 2013 un blog hébergé par Le Monde, intitulé « Marie accouche là » et dont le titre résume déjà son discours dénonciateur : les femmes seraient dans l’enfantement incitées à la plus extrême soumission, comme au temps où la religion catholique pesait dans les pays Européens sur toutes les sphères de la vie privée. Marie-Hélène Lahaye ne le cache pas, elle se veut la porteuse d’un « discours féministe » sur la naissance, un discours qui se fait fort de mettre en évidence ce qu’elle appelle sans nuance les « violences obstétricales ». Notons, que jamais ou presque, elle ne balance son propos en évoquant les pourtant très nombreuses merveilles obstétricales.

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