jeudi 11 décembre 2014

La Conférence nationale du handicap aura lieu désormais chaque année, annonce François Hollande

 11/12/2014

La conférence nationale du handicap (CNH), créée par la loi du 11 février 2005, se réunira désormais chaque année et non plus tous les trois ans, a annoncé le Président de la République François Hollande ce jeudi 11 décembre, en clôturant cette 3e édition.
Comme attendu, cette CNH 2014 organisée dans le prolongement du comité interministériel du handicap de 2013, n’a pas été l’occasion de saillantes annonces pour les 12 millions de personnes vivant avec un handicap.
Intervenant à l’issue de 4 tables rondes résumant les forums régionaux sur l’accessibilité, la santé, l’emploi et la jeunesse, François Hollande a confirmé le cap d’une société inclusive et bienveillante. « La politique du handicap n’est pas une politique comme une autre, c’est une ambition »,a-t-il déclaré.

Passer à une logique d’incitation

L’école semble la mieux engagée dans cette direction. Quelque 260 000 enfants handicapés suivent une scolarité en milieu ordinaire, soit deux fois plus qu’en 2006. À la rentrée 2015, 100 unités d’enseignements actuellement installés dans des établissements médico-sociaux seront transférées dans l’école classique, a annoncé François Hollande. Des formations plus poussées en langue des signes françaises et en langage parlé complété seront dispensées aux enseignants spécialisés, pour améliorer l’apprentissage des enfants sourds.
Chaque projet d’école devra inclure un volet sur l’accueil des enfants handicapés et d’ici 3 ans, l’ensemble des universités devront avoir adopté un schéma directeur « handicap », contre 10 % aujourd’hui.
Dans le monde du travail, « on est loin du compte » reconnaît le Président de la République. Le taux de chômage des personnes handicapées s’élève à 20 %, seulement 3 % des salariés et un peu plus de 4 % des fonctionnaires sont dits handicapés, alors que la loi visait une proportion de 6 %.
Le service civique sera étendu jusqu’à 30 ans pour les jeunes handicapés, a annoncé François Hollande, seule annonce tangible. Pour le reste, « il faut passer d’une logique de sanction à une logique d’incitation », a-t-il lancé, fixant l’objectif d’un triplement du nombre d’accords signés par les entreprises.

Les MSP devront se soucier des handicapés

Les inégalités en matière de santé qui touchent les handicapés semblent loin de s’estomper. Une personne handicapée sur deux souffre d’une maladie chronique et les trois quarts sont peu ou mal soignés, selon Pascal Jacob, auteur d’un rapport sur l’accès aux soins de ce public en 2013.
À partir de janvier 2015, les contrats passés entre les agences régionales de santé (ARS) et les maisons pluridisciplinaires (MSP) devront comporter des objectifs sur l’accueil des handicapés, a indiqué François Hollande. À l’hôpital, la mise en place de consultations spécialisées sera encouragée avec les concours du fonds d’intervention régional des ARS.
D’autres progrès sont attendus de la loi de santé et des parcours personnalisés, de loi sur l’adaptation de la société au vieillissement, et de la mise en application du rapport « Zéro sans solution » de Denis Piveteau par Marie-Sophie Desaulle, a suggéré le Président de la République. « Le déploiement des mesures nécessaires commencera en 2015 avec les territoires volontaires en vue d’une généralisation en 2017-2018 », précise l’Élysée.

« Choc de simplification »

Déclinant le « choc de simplification » au thème du handicap, François Hollande a dit souhaiter rendre plus simple la prestation de compensation du handicap (PCH) (en la mutualisant entre plusieurs personnes partageant un même logement), ouvrir la possibilité d’une extension de l’allocation pour adultes handicapés (AAH) à 5 ans, simplifier et accélérer la reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé, créer une seule carte de stationnement « mobilité inclusion ». Les conseils généraux pourraient aussi mettre en place un dispositif de tiers-payant pour l’acquisition d’aides et d’équipements techniques pour les handicapés.
Enfin, l’accessibilité au numérique a été l’objet de plusieurs déclarations d’intention. « Le numérique doit être un facteur d’inclusion, et non d’exclusion », a déclaré Axelle Lemaire, secrétaire d’état.
Coline Garré

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