dimanche 5 octobre 2014

C’est arrivé le 4 octobre 1932 Sherrington obtient le prix Nobel

04.10.2014

Le médecin britannique d’origine écossaise est passé à la postérité pour avoir inventé le mot synapse pour désigner le point de connexion jusqu’alors hypothétique entre deux neurones, partageant avec Edgar Douglas Adrian le 4 octobre 1932 le prix Nobel de physiologie ou médecine « pour leurs découvertes sur les fonctions des neurones ».

Le neurologue est né le 27 novembre 1857 dans le district d’Islington, à Londres. Après avoir fait l’essentiel de ses études secondaires à Ipswich où il montra un fort goût pour la poésie, il fut admis en 1881 au Caius College de Cambridge. Ses études médicales commencées, il fut irrémédiablement attiré par la physiologie du système nerveux. En 1885, il se rendit en Espagne pour y étudier une épidémie de choléra. La légende voudrait qu’il ait rencontré à cette occasion Santiago Ramón y Cajal, autre futur prix Nobel en 1906 – avec Golgi – pour ses travaux sur la structure du système nerveux. Sherrington ne la confirma pas dans le discours d'éloge qu'il fit de Cajal à Stockholm et déclara que sa seule rencontre avec Cajal eut lieu lorsqu'il invita ce dernier au Royaume-Uni à l'occasion de la Croonian Lecture de 1894.

Sir Charles Scott Sherrington

La loi d’innervation réciproque dite « Loi de Sherrington »

Après sa nomination comme professeur de physiologie au Saint Thomas Hospital Medical School de Londres en 1890, Sherrington allait obtenir l’année suivante le poste de directeur de la Brown Animal Sanatory, un établissement chargé d’étudier les zoonoses et anthropozoonoses des animaux domestiques. Durant les quatre années qu’il occupera ce poste le médecin écossais va pouvoir revenir à ses premières amours et reprendre ses recherches sur le système nerveux. Il multiplie alors les publications sur les dégénérescences de la moelle épinière. Il va utiliser les réflexes de la moelle épinière comme moyen d'investigation des propriétés générales des neurones et du système nerveux. Expériences qui vont l’amener à édicter sa loi d'innervation réciproque (loi « de Sherrington ») qui veut qu'à chaque excitation d'un muscle agoniste, corresponde une inhibition de son antagoniste.

Sherrington (à d.) et son collègue C.S. Roy devant la porte du collège de pathologie de l'université de Cambridge en 1893

Le cerveau vu comme un métier à tisser

Sherrington va démontrer que le cerveau est capable d'intégrer la masse d'informations en provenance des organes récepteurs et d'élaborer en retour des actions musculaires coordonnées constituant nos comportements. Il va élucider aussi les modalités de contrôle permettant les mouvements complexes et découvrir de multiples voies nerveuses. Il va admettre aussi que les mécanismes à la base du fonctionnement du système nerveux sont en nombre très limité malgré l'infinie variété des processus mentaux comparant le cerveau à « un métier à tisser où des millions de navettes éclairs tissent une trame évanescente toujours significative mais jamais durable ». on doit aussi à Sherrington la notion fondamentale que les neurones moteurs de la corne antérieure de la moelle épinière constituent la « voie finale commune » pour l'exécution de tous les mouvements, qu'ils soient d'origine volontaire, automatique ou réflexe.

Parallèlement à son activité neuroscientifique, Sherrington fit une brillante carrière universitaire, professeur à l’université de Liverpool avant d’être nommé à la chaire de Physiologie de l'université d'Oxford (la prestigieuse Wayneflet professorship of Physiology) en 1913. Président de la Royal Society de 1920 à 1925, Sherrington fit aussi des recherches sur la proprioception et sur le contrôle postural. Après avoir pris sa retraite en 1935, Sherrington mourut le 4 mars 1952 à Easbourne, dans le Sussex.

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